top of page

Le temple d'Isis à Philæ

Selon la légende, le roi Osiris aurait été tué par son Seth, son frère cadet, qui aurait dispersé son corps dans tout le pays. Son épouse, Isis, aurait récupéré les restes et se serait réfugiée dans l'Île de Philae pour le reconstruire.

Ce splendide complexe de temple est l'un des plus pittoresque d'Égypte. Il se situe sur l'île d'Aguilka au sud de l'ancien barrage d'Assouan. Il est accessible par une agréable promenade en bateau-taxi qui vous conduira jusqu'à l'île.

Le temple fut déplacé sur l'île suite à la construction du Haut Barrage, qui menaçait de submerger le temple de manière permanente. En 1894, le temple fut partiellement immergé et la seule façon de le visiter était de s'y rendre en barque.

En 1979, lors de la construction du second barrage, le temple aurait été complètement immergé, il fallait le démonter et le transporter sur un îlot voisin, l'îlot Aguilkya, situé à 300m en aval, au nord.


Restes de batardeaux, barrages provisoires, retenues permettant de travailler en dessous du niveau de l'eau. Emplacement originel du temple.

Le sauvetage de Philæ est alors décidé et la solution retenue est la même que pour les temples d'Abou Simbel quelques années plus tôt : le démontage des ruines et leur reconstruction sur un nouveau site à l'abri des eaux du lac. Ce déplacement est orchestré par le ministère de la Culture d'Égypte, les services d'archéologie du Caire ainsi que l'Unesco, sa réalisation étant confiée à Christiane Desroches Noblecourt, une égyptologue française à l'origine du sauvetage d'autres temples menacés par les eaux du lac Nasser dont ceux d'Abou Simbel.

Afin de pouvoir travailler sur les ruines, un batardeau est construit tout autour de Philæ. Celui-ci est constitué de deux parois métalliques de dix-sept mètres de hauteur espacées de douze mètres constituées de 850 rideaux d'acier pesant 1 276 tonnes. L'espace entre ces deux parois est alors rempli de 200 000 m3 de sable afin de contrecarrer la pression exercée par l'eau du lac une fois l'île asséchée. Les ruines nettoyées du limon accumulé sont alors photographiées en stéréoscopie afin de dresser le plan exact des monuments de l'île en conservant fidèlement leur taille et leur disposition entre eux. L'élaboration de ce cadastre effectué par l'IGN français a nécessité six cent enregistrements photogrammétriques de 95 % de la surface des ruines.

L'opération de démontage a duré trois années pleines de mai 1974 à mai 1977, et deux ans furent ensuite nécessaires pour reconstituer minutieusement le puzzle sur Agilkia. Depuis le 10 mars 1980, jour de l'inauguration du site, Philae est de nouveau accessible aux visiteurs.

Le temple d'Isis à Philæ est l'un des sanctuaires majeurs de la déesse en Égypte. Il a commencé à être édifié au IV ème siècle avant notre ère par Nectanébo Ier (sur un sanctuaire antérieur, qui serait l'œuvre d'Ahmôsis II (Amasis, 570-526 AEC), pharaon de la XXVIe dynastie dont le nom est attesté sur de nombreux blocs de remploi) et terminé par les Romains.

Le culte osirien, actif depuis le XXVe siècle avant notre ère, durera jusqu'au VIe siècle de notre ère, quand fermera vers 530 le temple d'Isis de l'île de Philæ, le dernier d'Égypte, fermeture ordonnée par l'empereur Justinien Ier.

Le temple de Philaé compte parmi les temple sauvés des eaux lors de la construction du barrage d'Assouan, avec le temple d'Abou Simbel.

Philae accéda à la notoriété au cours de la dynastie ptolémaïque comme centre de culte de la déesse Isis. Les édifices et les colonnes du temple sont récouverts de magnifiques peintures colorées, racontant l'histoire d'amour d'Isis et Osiris.

L'esplanade située devant le premier pylône est fermée par un portique aux chapiteaux variés. Le mur occidental est percé de fenêtres donnant sur l'île de Biggeh, désormais un îlot depuis le déplacement du temple, et d'un escalier entre les douzième et treizième colonnes menant à un nilomètre. La corniche du portique est décorée de disques solaires situés précisément face aux temples d'Arensnouphis, de Biggeh et d'Imhotep. Le plafond est orné de vautours, Nekhbet, aux ailes déployées et regardant vers l'ouest.

Ce complexe fut un des derniers endroits où l'ancienne religion survécut après l'arrivée de la chrétienneté en Égypte, officiellement interdite en 550 avant JC lorsque l'empereur Justinien achèva l'évangélisation de la Nubie et interdit le culte d'Isis dans le temple. Les premiers chrétiens ont ensuite utilisé le temple principal comme église.

Cela explique la dégradation de certaines figures des dieux antiques ; les chrétiens ont souvent tenté de supprimer les images païennes des sanctuaires nouvellement occupés.

Les graffitis des pèlerins remontant à l’époque romaine sont gravés sur les pylônes, et ces murs vénérables gardent le souvenir des savants de l’expédition de Bonaparte en Égypte et des soldats du général Desaix (an VII de la République).

Le temple d'Isis est le caractère principal du site, mais il est également entouré de plusieurs autres petits temples sur la même île, qui méritent de longs moments d'observation et d'admiration.

Visité en 2009.

2VGM+6JQ, Aswan 1, البحر الأحمر 1240271, Égypte

Accès payant


Sources:

articles recents: 
recherche par TAGS: 
bottom of page