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L'émouvant musée LAXNESS (GLJÚFRASTEINN)

Après une trop longue absence, retour dans mon pays de coeur: L'Islande.

Je vous présente donc aujourd'hui un musée ou plutôt une maison, une petite maison, chargée des souvenirs d'un des grands hommes de l'Islande contemporaine: Halldór Laxness.


Halldór Laxness en 1955. (wikipédia)

Symbole du prestige artistique et de l'indépendance nationale retrouvée aux yeux de ses compatriotes, il est volontiers rapproché de Snorri Sturluson, diplomate, poète et auteur de grandes épopées au XIIIe siècle dont la célèbre Edda.

Gljúfrasteinn a été la maison et le lieu de travail de Halldór Laxness et de sa famille pendant plus d'un demi-siècle.

La maison a été construite en 1945 par Halldór et son épouse Auður Sveinsdóttir. L'architecte était Ágúst Pálsson et l'architecte d'intérieur était Birta Fróðadóttir.

Gljúfrasteinn est construit sur les rives de la rivière Kaldakvísl et est situé à proximité de la maison d'enfance de Laxness, Laxnes.




Des peintures de certains des artistes islandais les plus célèbres du XXe siècle ornent les murs de Gljúfrasteinn. Les visiteurs peuvent voir des œuvres d'artistes tels queSvavar Guðnason , Nína Tryggvadóttir , Louisa Matthíasdóttir , Jóhannes Kjarval , Karl Kvaran , Ásmundur Sveinsson , ainsi que des œuvres du peintre danois Asger Jorn et du peintre norvégien Jakob Weidemann,

sans oublier les travaux d'aiguille de sa femme Auður.

En 2002, elle a vendu la maison à l'État islandais. En septembre 2004, il a été ouvert au public en tant que musée.

Halldór Kiljan Laxness (né Halldór Guðjónsson), né à Reykjavik le 23 avril 1902 et décédé dans la même ville le 8 février 1998.

À trois années d'intervalle, il reçoit le prix international de la paix en 1952 et le prix Nobel de littérature en 1955.

J'ai eu l'immense plaisir de lire quelques uns de ses romans et en particulier "Gens Indépendants" qui est d'une beauté et d'une poésie sans égale!

De Laxness, Régis Boyer, le spécialiste des littératures scandinaves, a écrit qu'il était véritablement un «descendant des grands personnages de sagas», un esprit foncièrement libre, et un «écrivain d'humeur» reconnaissable en tout premier lieu «à un style fracassant, féru de néologie et de confusion des registres et des tons, qui n'a aucun équivalent en Islande».

Laxness passe son enfance dans la ferme de son père dans la localité de Laxnes, dont il tire plus tard son nom de plume. Il publie à dix-sept son premier roman, "L'enfant et la Nature".

Il effectue de nombreux voyages à travers l'Europe (Scandinavie, Allemagne, France, Angleterre, Italie...). Il se convertit au catholicisme en 1923 et ajoute à son nom le prénom de Kiljan en l'honneur du saint irlandais. Il étudie la théologie en Italie puis au monastère de Clairvaux.

Ses lectures du surréalisme et de Proust influencent "Le grand tisserand du Cachemire" (1927), son premier roman important. Il voyage ensuite aux États-Unis et au Canada, et se lie d'amitié avec le romancier Upton Sinclair. Il abandonne alors le catholicisme et embrasse les thèses du communisme.

En 1930 il retourne en Islande et se marie. Il publie "Gens Indépendants" (1934) et "Salka Valka" (1932), dans lesquels transparaissent ses préoccupations sociales. Il publie des vastes romans d'inspiration historique qui sont considérés comme ses chefs-d'œuvre: "Lumière du monde" (1934), puis "La cloche d'islande" (1943). Laxness divorce en 1936 et se remarie en 1945 avec une jeune femme de 21 ans. Au cours de ses voyages en URSS, Laxness prend conscience des erreurs du stalinisme et se détourne du communisme. "Le paradis retrouvé" (1960) évoque à nouveau avec tendresse et ironie la difficile recherche de la spiritualité. Atteint de la maladie d'Alzheimer, il est placé en maison de retraite en 1995.

Son œuvre comprend plus de 60 ouvrages, romans, nouvelles, récits, et pièces de théâtre. Mais il a traduit également Voltaire, Hemingway ou Lao-Tseu. Le lecteur francophone aura avantage à lire les traductions directes de l'islandais comme celles de Régis Boyer, qui rendent fort bien le ton de l'auteur, et à éviter des secondes traductions depuis l'anglais , où la tonalité et parfois même le sens originels n'ont pas été pris en compte.

Visité en 2021.


Accès payant


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