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De Londinium à London

Londinium, à l'origine de la ville de Londres, capitale du Royaume-Uni. Elle devient rapidement la capitale de la Bretagne romaine et sert de grand centre impérial jusqu’à ce qu’elle soit finalement abandonnée au Ve siècle.

Londinium est une ville fondée par les Romains à la suite de l'invasion de l’an 43 conduite par l’empereur Claude même si les archéologues pensent désormais que la date la plus exacte est vers l’an 50 où la ville est établie comme colonie civile ou civitas.

Le choix du lieu a été décidé à l'endroit où les berges de la Tamise étaient les plus proches afin de permettre la construction d’un pont mais où le fleuve est assez profond pour laisser passer les navires. Des restes d’un pont romain ont été découverts en 1981 près de l’actuel Pont de Londres.

Bien qu’il soit admis que la ville était une colonie civile, certaines maigres preuves admettent qu’une forteresse romaine y existait. Les fouilles réalisées par le musée de Londres depuis 1970 ne sont pas parvenues à apporter la preuve matérielle d'une occupation militaire sur le site, si bien que de nombreux archéologues pensent désormais que la fondation de Londinium relève d’une entreprise privée, la ville étant à un endroit idéal pour permettre le commerce.

La cité de Londinium couvrait une superficie relativement modeste : environ 1,4 km², compris dans les limites de l'actuelle Cité de Londres.

En 60, la reine bretonne Boudicca pilla Londinium et massacra les habitants qui ne s'étaient pas enfuis. La ville fut détruite par le feu, comme en témoigne une couche de matériaux brûlés épaisse de 50 cm retrouvée à 4 m sous le niveau actuel du sol.

La ville fut dotée d'un forum et d'une basilique de taille modeste vers 80, puis, très rapidement, vers 85-90, d'un complexe beaucoup plus imposant. Au début du IIe siècle, un fort fut construit au nord-ouest de l'agglomération. En 122, la ville reçut la visite de l'empereur Hadrien. Peu après, la ville fut ravagée par un incendie, dont les traces ont été retrouvées par les archéologues. Au milieu du IIe siècle, la ville semble avoir connu une période de récession.

À la fin du IIe siècle – entre 190 et 225 –, la construction d'une enceinte de 3,2 kilomètres de long témoigne de l'importance du site (The London Wall).

Incorporant le fort, elle délimite un espace de 125 hectares adossé à la Tamise. Jamais agrandie par la suite, comme ce fut le cas pour de nombreuses villes antiques en Europe, elle est encore visible dans la topographie actuelle de la ville, puisqu'elle correspond grosso modo au territoire de la City.

Elle forme presque un quadrilatère d'environ deux km d'est en ouest, sur huit cents mètres au maximum du nord au sud, s'étendant sur sa partie méridionale, le long de la Tamise, des abords orientaux de la Gare de Blackfriars au centre de la Tour de Londres. Puis, à l'est, elle remonte sur Aldgate, d'où elle rejoint le London Wall, l'artère qui, comme son nom l'indique, suit dans sa quasi-totalité le tracé du mur dans sa partie septentrionale. Les trois cents derniers mètres de cette rue, avant Aldersgate, traversent l'emplacement de la citadelle (formant un carré de deux cents mètres de côté) qui était située au nord-ouest de la cité. Elle reprend son cours au sud d'Aldersgate et rejoint Old Bailey (Haute Cour criminelle de Londres), dont le nom de Bailey évoque l'existence d'un « mur d'enceinte », qu'elle longe vers le sud jusqu'à Blackfriars, formant son côté ouest.

La cité était partagée en deux par la rivière Walbrook (aujourd'hui entièrement souterraine et qui a depuis donné son nom à un quartier de la City) qui pénétrait sous les murs de Londinium au niveau de Finsbury Circus et coulait ainsi du nord au sud, avant de se jeter dans la Tamise à hauteur du Cannon Street Railway Bridge en suivant le tracé de la rue qui porte son nom et débute à l'angle de Mansion House.

Cette rivière jouait un rôle important puisqu'elle fournissait de l'eau aux habitants, mais transportait aussi les eaux usées. De plus, elle servait à la navigation puisqu'un port existait sur sa rive est du côté de Bucklersbury, à proximité duquel on découvrit les vestiges d'un temple dédié au dieu Mithra. Le palais du gouverneur de la cité serait également situé non loin de là, plus au sud, toujours sur la rive orientale, probablement au niveau de la station de métro de Cannon Street.

La statue de l'empereur romain Trajan, située devant le mur, est une création moderne.

De plus, elle est anachronique, vu que cet empereur régna de 98 à 117 après Jésus Christ, alors que le mur date d'une période de construction qui s'étale de 190 à 225 après Jésus Christ. De plus, Trajan ne séjourna jamais en Bretagne, mais surtout au Moyen-Orient, en Égypte, et en Gaule. Le mur fut certainement construit sous le règne de Septime Sévère, entre 193 et 211, qui séjourna régulièrement à Londinium et York, avec ses fils Caracalla et Geta.

En 250, Londinium était la plus grande ville de la Bretagne romaine et la cinquième plus grande ville romaine au nord des Alpes. La présence de l'évêque de Londres au concile d'Arles (314), est un autre témoignage de son importance. Vers la fin du IVe siècle, des fortifications furent également élevées le long des berges de la Tamise.

Après le départ des légions romaines en 407, les Bretons sont livrés à eux-mêmes. Au Ve siècle, seule l'archéologie peut nous livrer des traces ténues d'occupation.

A partir du VIIe siècle, sous l'influence anglo-saxonne Londinium perdra le"um" de déclinaison latine et deviendra Loudein puis finalement London.

Visité en 2012.


Museum of London, 150 London Wall, Barbican, London EC2Y 5HN, Royaume-Uni

Accès libre


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