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Núpsstaður

Nupsstadur (en islandais, Núpsstaður) est un hameau abandonné de la municipalité de Skaftárhreppur, dans le sud de l'Islande. Sa petite église (une des six de ce type à subsister en Islande) et ses habitations couvertes de gazon, son isolement et son site grandiose en font un vestige émouvant de l'Islande des XVIIe - XIXe siècles.

L'écart est construit sur les pentes sud du Bjarnasker, à vingt-cinq kilomètres de l'océan, au milieu d'une vaste prairie. Une falaise déchiquetée le surplombe au nord, tandis que la route circulaire n°1 passe quelques centaines de mètres au sud. L'habitation la plus proche est à 1,5 kilomètre à l'ouest. À l'est, se dresse l'abrupt promontoire Lómagnúpur, terminaison du mont Bjorninn au delà duquel commence le Skeidarársanður, l'immense (1 300 km²) plaine alluviale de graviers, sables et cendres alimentée par la fonte des glaciers et par les nombreuses éruptions des systèmes volcaniques du Grímsvötn et de l'Öræfajökull.

Autour de l'habitation principale (un bâtiment de pierre, construit sur deux niveaux), une chapelle et dix-huit dépendances plus ou moins délabrées confèrent au lieu un charme magique : toutes sont en bois et à toiture de gazon, témoignage de l'habitat des siècles passés. Cette technique de construction est connue en Europe du Nord dès l'âge de fer : elle consiste à couvrir l'édifice d'une épaisse couche de tourbe ou de terre enherbée, très efficace contre les rigueurs du climat. Vers la fin du XVIIIe siècle, une variante s'est développée en Islande avec façades et charpente en bois, tandis que toiture et côtés latéraux sont recouverts de terre.

Depuis le décès du dernier occupant en 2010, la ferme est inhabitée.

Núpsstaðakirkja, la minuscule église du hameau, est une des six églises couvertes de gazon qui subsistent en Islande ; elle est en très bon état. Elle a été édifié en 1657 — les parties les plus anciennes en témoignent —, probablement sur le site d'un ancien lieu de culte chrétien datant du XIIe siècle. Désacralisée en 1765 par un édit royal, elle fait office de chapelle familiale, d'oratoire et parfois d'entrepôt jusqu'à ce qu'elle soit le premier édifice d'Islande à passer sous la protection du musée national d'Islande, en 1930. Elle est alors restaurée en 1958-1960 et à nouveau consacrée en 1961. L'autel de l'ancienne église Stóra-Dalskirkja daté de 1792, et des chandeliers provenant de l'église à toit de gazon du nord de l'Islande Víðimýrarkirkja meublent la petite pièce de bois.

Les maisons et cabanes couvertes d'herbe datent du XVIIIe et XIXe siècles.

Si l'activité principale du hameau était évidemment agricole et pastorale, la localisation de la ferme, longtemps le point le plus oriental de la route sud avant l'immense sanður, faisait de ses propriétaire les passeurs désignés pour guider les voyageurs à travers le périlleux désert minéral et les gués de ses innombrables et changeantes rivières glaciaires. Ce n'est en effet qu'en 1974 que le gouvernement islandais a mis en service la route qui franchit la plaine alluviale.

À en croire le rêve de Flosi Þorgeirsson de la ferme Svinafell, raconté dans la saga de Njáll le Brûlé, le promontoire Lómagnúpur abrite le Géant à la barre de fer Bergrisi, celui des quatre esprits gardiens (Landvættir) de l'Islande qui protège la région sud-est.

Il est aujourd'hui représenté sur le blason national et sur les pièces de monnaie islandaises.

Visité en 2022.


Þjóðvegur, 881, Islande

Accès interdit


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