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Le fameux bateau viking

  • Alain Foucaut
  • 4 mai 2016
  • 3 min de lecture

Drakkar???

Reconstitution "moderne" dans le port de Stykkishólmur

Dans tous les cas, le caractère spécifique du Viking, ce qui fait sa force et sa raison d'être, le signe de sa suprématie, c'est le bateau, le fameux bateau viking, mais, de grâce, jamais « drakkar » qui est un monstre français. Un bateau qui, sans doute, inspire la terreur si l'on doit en croire les clercs occidentaux qui furent aussi ses premières victimes, et qui, étant les seuls à savoir écrire, nous ont légué ipso facto les chroniques dont il faut bien que nous nous inspirions ! Or qui dit Viking dit aussi bateau.

Les origines scandinaves du peuple islandais sont aussi célébrées sur les quais de Saebraut, par le « vaisseau du soleil » - Sölfarid – sculpture de l’artiste Jón Gunnar Árnason. Ce drakkar stylisé et épuré, réalisé en aluminium, est posé sur un sol de marbre luisant … simplement magique !

Sans bateau, pas de Viking. Lorsque le bateau tombera en désuétude, pour toutes sortes de raisons, c'en sera fait du Viking. On ne cherche pas, ce disant, à les déprécier : il fallait de solides qualités d'ordre technique et surtout une énergie assez peu commune pour se lancer dans de pareilles aventures, mais on aimerait ne pas donner dans trop d'outrances.

En 1906, les archéologues Paul Du Chatellier et Louis Le Pontois mettent au jour sur l’île de Groix une bien mystérieuse sépulture. Sous un grand tumulus, leurs fouilles révèlent les traces d’une grande barque scandinave datant du Xe siècle, incinérée avec la dépouille d’un chef Viking entouré de nombreux armes et atours. Cette découverte, dont l’écho a largement traversé les frontières dès 1906 mais rarement dépassé les cercles initiés, continue aujourd’hui de susciter études et débats passionnés.

Pourquoi et comment ce bateau et son passager pour l’au-delà furent-ils incinérés puis inhumés sur l’île de Groix au Xe siècle ? Au fil de sa déambulation, le visiteur décèle les indices. De nombreux objets : épées, boucles, outils trouvés sur le site de Groix et le précieux évangéliaire de Landévennec rédigé par les moines en 909 sont autant de pièces à conviction de la présence Viking en Bretagne. Au cœur de l’exposition, le bateau Ragna, réplique d’une barque scandinave médiévale propose une reconstitution du brasier funéraire originel et introduit la question de l’influence des Scandinaves sur nos traditions maritimes. Vu en 2013 au Port-musée de Douarnenez lors de l'exposition "La tombe viking de Groix".

Le mot français utilisé à l'origine était esnèque. Le bateau "viking" s'appellent pour les normands : (knörr, skeid, langship, karfi, skúta, byrdingr) qui n'était pas de grande capacité. Dans la mythologie, les nains fabriquèrent le bateau Skidbladnir. Loki fit don à Freyr. Ce navire permettait de naviguait sur terre comme sur mer, en changeant de taille à volonté, comme rentrer dans une poche ou contenir toutes les divinités d’Asgard.

La fameuse tapisserie de Bayeux

Il embarquait, en moyenne, une quarantaine d'hommes, avec leurs vivres, leur matériel et leur cargaison. Ajoutons-y les quelques chevaux indispensables aux reconnaissances à terre et aux descentes éclairs. [...]

Stèle historiée relatant les exploits du défunt Viking, à cheval comme sur la mer elle évoque également son voyage vers l'Au-delà Pierre calcaire VIII°-XI°siècle ( Stockholm)

Présenté à Paris au musée de Cluny lors de l'exposition "Voyager au Moyen Âge"

Le nom de « drakkar » sous lequel sont communément connus les navires vikings en français, quels qu’ils soient (cf. kenar), est un terme récent apparu en 1840 dans Archéologie navale, tome I, d'Augustin Jal. Il en est en fait l'inventeur sous la forme drakar qui est un emprunt au suédois moderne dans le sens de « dragons » au pluriel, le singulier étant drake « dragon » (issu de l'ancien scandinave dreki, pluriel drekar). Un k supplémentaire a été ajouté par la suite à drakkar de manière fantaisiste. Le terme drakkar est donc erroné d'un point de vue grammatical, phonétique et par ailleurs anachronique, car seule la forme dreki a pu être utilisée à l'époque viking. L'historien François Neveux précise à ce propos que « dans l'espace viking, [le terme de dreki] sert d'abord à désigner les figures sculptées à la proue et à la poupe des navires, qui représentaient souvent des dragons ». Cet animal fabuleux était destiné à effrayer l'ennemi et les mauvais esprits. Ensuite, le mot s'applique par métonymie au bateau lui-même, celui de guerre, au sens le plus prestigieux du terme.

Plomb représentant un navire d'origine nordique

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