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Vercingétorix : un héros, cent visages ?

La première exposition du Musée de Gergovie révèle plusieurs siècles de la même quête : donner un visage au héros de Gergovie.

Au fil des siècles, les artistes et historiens ont imaginé un jeune guerrier (César le décrit comme " adulescens " c’est-à-dire âgé de moins de 30 ans), blond, beau, chevelu, une image qui élabore un véritable mythe, celui du grand (verca) roi (rix) des guerriers (getto), icône romantique de l’identité gauloise.

Le nom de Vercingétorix apparaît dans le livre VII de La guerre des Gaules de César. Celui-ci n’en donne pas de description physique bien qu’il soit le seul auteur à l’avoir réellement côtoyé. Au cours des deux siècles suivants, de nombreux historiens et chroniqueurs ont donné corps au personnage, participant davantage à la construction du mythe que Jules César lui-même.

Ainsi, dès le début du XIXe siècle, le personnage du chef arverne est tiré des limbes de l’histoire pour servir les objectifs de propagandes politiques et moraux de la société française au moment où celle-ci se construit une identité nationale.

Mais comment représenter physiquement un personnage si peu décrit ? Jeune, au sortir de l’enfance ? Arborant moustaches et cheveux longs ?

Vercingétorix se rendant à César Henri-Paul MOTTE (1886)

Aujourd’hui encore, nul ne peut se targuer de connaître l’aspect véritable de Vercingétorix. Toutefois, les travaux archéologiques récents, qui font évoluer nos connaissances sur la classe aristocratique gauloise, permettent d’en proposer des représentations désormais plausibles.

Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César Lionel ROYER (1852 – 1926)

Cent visages ? L’affirmation est certes exagérée. On ne peut pourtant le qualifier non plus de héros sans visages. Et les artistes modernes nous prouvent régulièrement que Vercingétorix reste une source d’inspiration se pliant volontiers aux genres les plus divers.

Vercingétorix Émile LAPORTE (1858-1907)

En s’appuyant sur les sources antiques et les interprétations historiques des XIXe et XXe siècles, « Vercingétorix : un héros, cent visages ? » met en scène descriptions, gravures, peintures, sculptures et dessins retraçant l’évolution de l’image du chef gaulois, de 52 avant J.-C. à nos jours.

A découvrir du 19 juin 2021 au 02 janvier 2022 au Musée de Gergovie.


Paradoxalement, le vrai visage de Vercingétorix pourrait apparaître sur un denier romain frappé en 48 av. J.-C. par L. Hostilius Saserna.

Denier romain frappé en 48 av. J.-C. Musées du Capitole

Il montre le portrait d'un chef gaulois au visage las et émacié, les cheveux coiffés en longues mèches, portant moustache et barbiche, avec un bouclier gaulois muni d'un bouclier gaulois derrière la tête. L'autre face montre un aurige conduisant un bige sur lequel se trouve un guerrier gaulois nu brandissant une lance et tenant un bouclier. Faisant remarquer que ce denier a été frappé par un proche de Jules César à une époque où Vercingétorix était en captivité à Rome, certains numismates retiennent qu'il pourrait s'agir du portrait de Vercingétorix lui-même. En effet, au moment de la réalisation de cette monnaie, Vercingétorix était le Gaulois le plus célèbre présent à Rome et ne pouvait être que le modèle par excellence pour les graveurs. D'autres estiment que le portrait représente un personnage plus âgé que ne l'était Vercingétorix à l'époque (environ 32 ans) et songent à une allégorie de la victoire romaine sur les Gaulois.

Visité en 2021.



Plateau de Gergovie, 63670 La Roche-Blanche

Accès payant


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