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Le fanum de bois Gauthier

Nous savons que les Gaulois étaient installés sur le terroir d'Avon (Seine et Marne) et qu’ils le mettaient en valeur, témoin le site du Bois Gauthier en bord de Seine, site daté du Ier siècle avant J-C au IIIe siècle après J-C.

Les substructures de constructions sur près d’un hectare, la proximité d’une source, dénotent l’emplacement d’une importante villa, c’est à dire d’un hameau agricole avec ses habitations, probablement une trentaine de feux, ses dépendances, serrées autour d’un fanum, petit temple dont on a exhumé de délicats fragments de fresques. Plus haut passait une voie romaine aux fondements encore visibles et sur laquelle s’aligna plus tard la route de Bourgogne.

Le fanum (vu au sol et du dessus)

Avon, dont le nom viendrait du mot celte “eau”, est d’abord une paisible vallée alluvionnaire d’environ 3000 mètres de long, parcourue d’ouest en est par des ruisseaux, alimentés par de nombreuses et abondantes sources et creusant leurs lits vers la Seine.

Fontaine Saint-Aubin toute proche du fanum

Petit à petit, au bord de cette vallée fertile, s’édifièrent des habitations rustiques de cultivateurs, d’éleveurs sédentaires, mais aussi d’ouvriers vivant de l’exploitation de la grande forêt alentour : bûcherons, charbonniers et carriers.

L’Histoire s’écrit avec des dates et nous savons qu’ Avon est mentionné pour la première fois en 839, dans une charte de Louis le Pieux. Robert le Pieux (970-1031) fit construire, au cœur de la forêt, une chapelle dédiée à saint Michel et c’est vers 1100 que fut édifiée l’église Saint-Pierre à Avon, d’abord simple nef romane au chevet plat, autour de laquelle se serrent d’humbles maisons formant le centre du village. Petite église donc, mais pour une grande paroisse car celle-ci englobait la forêt de Bière et une douzaine de hameaux, dont Fontainebleau. Paroisse également des rois de France qui, d’un modeste rendez-vous de chasse, construisirent, agrandirent et embellirent le château que nous connaissons.

Fouillé par le Groupe Archéologique de la Région de Fontainebleau de 1961 à 1978:

Le site gallo-romain du Bois-Gauthier en Forêt de Fontainebleau est connu par un Fanum reconnu et classé comme tel par A. Grenier. Une prospection de la futaie enserrant ce Fanum, zone littéralement truffée de constructions sur au moins un demi-hectare, a révélé de la céramique sigillée de Lezoux, avec une poterie marquée CINNAMVS et une anse de vase marquée DIOGENVS, des objets divers (aiguilles en os, parties de fibules, perles en terre cuite bleutée, des fragments de meule, un peigne de potier, un fragment de tintinnabulum, un bras de statuette d'ex-voto) ainsi que cinq monnaies (Auguste, Vespasien, Domitien, Trajan, Faustine). Ces découvertes incitent à continuer le dégagement du vicus et à établir ses rapports avec le Fanum.

Un fanum est un petit temple gallo-romain de tradition indigène. Il présente un plan concentrique, le plus souvent carré ou circulaire, constitué d'une cella centrale fermée, entourée ou non d'une galerie. Il s'observe surtout dans les provinces Nord-Ouest de l'Empire romain. Le terme a été emprunté par les archéologues modernes au latin fanum, vocable désignant précisément le lieu consacré par la formule solennelle des augures (effatum) à quelque divinité. Comme un édifice sacré était généralement élevé sur ces lieux, le même terme désignait aussi l'édifice ou temple avec le territoire consacré qui l'entourait. Ce type de temple est une évolution des temples celtiques, qui en bois au départ, se sont peu à peu monumentalisés.

Fragments de tégulae (Les tegulae sont des tuiles gallo-romaines plates)

Visité en 2022.


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