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La cité médiévale de Saint-Émilion

Son nom évoque les domaines viticoles aux amateurs de vin, mais Saint-Émilion (Gironde) est également une cité médiévale classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le site présente des traces d’occupation dès 35000 avant notre ère. Une villa gallo-romaine a également existé en bas du coteau destinant le site à la culture de la vigne et plus généralement, certains sources mentionnent un oppidum gaulois. En attestent divers éléments de mosaïques découverts au lieu-dit Le Palat.

C’est aujourd’hui l’un des plus beaux villages de France, mais au Moyen-Âge, Saint-Émilion était une grande ville, la seconde de Gironde après Bordeaux. Dans les arcades, on trouvait une galerie commerçante. "Du XIIIe siècle", précise le professeur d’histoire médiévale Frédéric Boutoulle. "Il faut imaginer les cris des commerçants appelant les passants", recommande-t-il, invitant au voyage dans le temps. Les imposantes demeures témoignent de la puissance et des richesses des bourgeois et des nobles de l’époque.

Plusieurs cloitres révèlent également l’intense vie religieuse de Saint-Émilion. La ville doit en effet sa prospérité à celui dont elle porte le nom. L’ermite venu de Bretagne, réputé pour ses miracles, déclenchait la ferveur des foules. "Il a vécu au VIIIe siècle, la ville a pris son nom. A partir du XIIe siècle, on a ici un sanctuaire très important".

Par ses miracles et sa générosité, sa renommée rayonna par-delà la vallée et de nombreux disciples le rejoignirent. Durant dix-sept ans, Émilion évangélisa la population, créant ainsi un site monastique qui prit son nom après sa mort. Une communauté de moines bénédictins géra l’accès à ce lieu de pèlerinage jusqu’en 1110, date à laquelle une réforme engagée par l’évêque de Bordeaux à la suite des relâchements de la communauté permit l’installation d’un chapitre de chanoines augustins.

La ville se construisit au long du Moyen Âge et fut fermée par des remparts dès le début du XIIIe siècle. Elle passa entre les mains de Jean sans Terre, de Louis VIII, Philippe le Bel, et d'autres au cours des siècles. Ses privilèges particuliers furent également renouvelés à de nombreuses reprises jusqu'au XVe siècle après avoir été institués par Jean sans Terre en 1199 : Édouard Ier en 1289, Édouard II en 1312, Édouard III en 1341 et 1357.

En novembre 1461, par ses lettres patentes, le roi Louis XI confirma les privilèges octroyés par ses prédécesseurs, puis, en mai 1472 à la suite de la mort de son frère Charles de France, alors que le duché de Guyenne qu'il avait recréé pour lui revenait dans les possessions royales. Saint-Émilion fut pillée pendant les guerres de religion par les deux camps.

Le patrimoine religieux de la ville fut également en grande partie détruit pendant la Révolution (Chapître, Collégiale et couvents). Au cours de la période de la Convention nationale (1792-1795), la commune porta le nom révolutionnaire d'Émilion-la-Montagne.

Œuvre harmonieuse de la Nature et de l’Homme, les paysages de Saint-Emilion sont des témoignages uniques de l’Histoire. En 1999, et pour la première fois au monde, un paysage viticole se trouve propulsé au rang des sites inscrits au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO qui considère Saint-Emilion comme « un exemple remarquable d’un paysage viticole historique qui a survécu intact » et qui poursuit son activité de nos jours.

Visité en 2021.


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