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Champollion 1822 et l'Egypte ancienne retrouva la parole

« Je tiens l’affaire ! » : c'est ainsi, raconte-t-on, que Jean-François Champollion, surgissant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822, lui annonce qu'il vient de trouver la clé des hiéroglyphes, avant de tomber en syncope.

Retrouvant ses esprits, il se met à la rédaction d’un mémoire connu sous le nom de Lettre à M. Dacier qu’il achèvera le 22 septembre et qu’il portera à la connaissance de l’Académie des inscriptions et belles-lettres cinq jours plus tard. Il vient de commencer à lever le voile qui entourait d’un épais halo de mystère l’écriture des anciens Égyptiens et il ne cessera, dans les dix années qu’il lui restera à vivre, de perfectionner sa découverte. Les monuments millénaires de l’Égypte pharaonique « viennent de reprendre la parole dans leur désert », s’exclame Chateaubriand.

Deux cents ans après ce coup de génie, le Collège de France propose au public une exposition qui rend hommage à celui qui fut fondateur de l’égyptologie et qu’il accueillit comme professeur en 1831. Le lieu est d’autant plus approprié que c’est dans ces murs que Champollion enseigna pour la première fois la discipline qu’il venait de créer — point de départ d’une longue lignée de professeurs qui contribuèrent à faire du Collège de France, avec sa riche bibliothèque, un centre égyptologique renommé internationalement.

Les liens historiquement indissociables entre Champollion et cette institution donnent à cette exposition son caractère propre, et le visiteur ne manquera pas d’être ému de voir évoquer la mémoire du déchiffreur dans les lieux mêmes où il donna les premiers cours d’égyptologie et grâce à de nombreux documents de la main même de Champollion, des ouvrages rares, des œuvres d’art et autres monuments égyptiens issus des collections du Collège de France, de la Bibliothèque nationale de France, du musée Bartholdi de Colmar et de plusieurs collections privées.

En pénétrant dans le premier espace, organisé autour d’un axe partant de l’obélisque de la Concorde et aboutissant à la pierre de Rosette,

le visiteur sera plongé dans le monde des écritures égyptiennes grâce à des stèles, papyrus et autres statues exposés pour la première fois.

Cette plongée dans la civilisation pharaonique laissera place à une deuxième section racontant comment, pendant un millénaire et demi, celle-ci se retrouva muette et resta inaccessible aux savants qui, depuis la fin de l’Antiquité et surtout à la Renaissance, cherchèrent à la faire parler.

En replaçant la découverte de Champollion dans la perspective d’une longue et laborieuse conquête de l’esprit, elle donnera plus d’éclat encore à la géniale découverte de 1822.

Celle-ci fera l’objet de la troisième section à travers des ouvrages et des manuscrits de Champollion.

Une dernière section relatera l’histoire commune de Champollion et du Collège de France qui l’accueillit comme professeur en 1831 et où l’égyptologie, après sa mort, chercha à se pérenniser comme discipline académique. Rien ne traduit mieux les liens privilégiés qui unissent Champollion au Collège de France que sa statue qui se dresse dans la cour d’honneur.

La genèse de cette œuvre d’Auguste Bartholdi, l’auteur de la statue de la Liberté à New York, sera retracée à travers des dessins et plâtres préparatoires de l’artiste.

Après l’histoire de Champollion, c’est avec sa mythologie que le visiteur prendra ainsi congé.

Du 17 septembre au 25 octobre 2022.


11 Pl. Marcelin Berthelot, 75231 Paris

Accès libre


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