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L'incroyable beauté de l'art celte en pays sénon

Les Celtes n'ayant laissé que très peu de traces écrites de leur civilisation, celle-ci nous est avant tout connue grâce à leur art, largement redécouvert durant la deuxième moitié du XXe siècle. L'art celte privilégie les petits objets utilitaires comme des armes, des bijoux, des ustensiles domestiques ou religieux.

L'art des Celtes présente une grande diversité selon les époques et les régions considérées. Il n'est pas, non plus, exempt d'influences extérieures : étrusque, grecque, scythique, puis latine, et enfin germanique et chrétienne.

Toutefois, quelques caractéristiques majeures le distinguent définitivement de l'art des autres civilisations qui étaient en contact avec l'aire culturelle celtique.

Je vous ais déjà parlé des fameux torques typiquement sénons, les torques à arceaux et les torques ternaires.

Une caractéristique majeure de l'art celte est la prédominance de motifs anthropomorphes ou issus de la nature, tels que les entrelacs, et une tendance à l'abstraction.

Les principaux « styles » de l'art celtique ont été nommés à la suite des propositions émises par Paul Jacobstahl dans les années 1940. Ils s'appuient sur une distinction entre Hallstatt et La Tène, divisée en quatre styles majeurs.

* le hallstattien correspond à l'art de la période de Hallstatt, c'est-à-dire au premier âge du fer.

* Le premier style (laténien et proprement celtique au sens stricta) use de formes ornementales géométriques, symboliques et abstraites ; s'il est influencé par les Étrusques et par les Grecs (il utilise notamment des rinceaux grecs), il semble refuser la figuration et il puise son inspiration dans la nature, surtout dans le monde végétal. L'art est alors surtout ornemental et aristocratique, présent sur des objets de prestige : coupes, fourreaux d'épées, etc. Un style flamboyant « classique » et un style baroque et fantastique ont ensuite été distingués pour La Tène 1a et pour La Tène 1b.

Serbonnes "La Créole" Canines de suidés et fibule, corne, bronze et corail. Première moitié du IVe siècle avant J.C..

* Le style de Waldalgesheim ou style végétal continu qui dérive, dans une large mesure, du premier s'affranchit davantage de l'influence méditerranéenne au IVe siècle. Alors que les productions du complexe techno-économique nord-alpin se répandent plus largement en Europe parallèlement aux mouvements des Celtes, l'art celte gagne en originalité. Le style végétal est caractérisé par l'emploi de motifs végétaux en deux dimensions, exécutés en relief, avec une allure moins géométrique qu'auparavant. L'émaillerie tend à offrir un substitut à l'emploi de matières premières importées aux époques précédentes, comme le corail. La verrerie, également, se développe.

La Saulsotte, "Les Grèves" Fibules (Bronze, corail). Seconde moitié du IVe siècle avant J.C..

Au IIIe siècle, le style végétal se scinde en deux : des motifs incisés, avec une allure géométrique encore moins évidente, masquent pourtant une plus grande rigueur dans le décor surtout des fourreaux. Parallèlement, les Celtes adoptent le procédé du moulage à la cire, technique qui aboutit à l'exécution de motifs globulaires en relief (rondebosse) et qui constitue le cœur du style plastique.

le bracelet de Troyes- La Charme, à décor de têtes et d’arabesques (décor plastique), trouvé dans une sépulture à inhumation qui livra également un poignard anthropomorhe et cinq perles en verre de couleur bleue. Fin du IVe siècle avant J.C..

* le style plastique (improprement nommé car le style précédent est également « plastique ») use de volumes géométriques, très en relief et asymétriques, évoquant la nature et se combinant pour que surgissent des figures.

Villeneuve-la-Guyard. Fibule dans le style plastique,en bronze et fer . Premier quart du IIIe siècle avant J.C..

* le style des Épées (considéré comme contemporain du précédent) use de motifs végétaux incisés, proches de ceux de Wadalgesheim, pour orner notamment les pièces d'armement.

Le motif des « paires de dragons affrontés » couvre la partie supérieure de nombreux fourreaux de cette époque : les épées, quant à elles, se sont considérablement allongées pour une utilisation exclusive de taille.

Cette évolution ne donne qu'une idée générale et schématique des transformations que subit l'art celte durant La Tène.

Champigny "Chaumont". Poignard pseudo-anthropomorphe. Premier quart du IIIe siècle avant J.C..

et détails.

Cannes-Ecluse "l'ile aux Loups". Bouterolle en fer (Garniture métallique fixée au bout d'un fourreau d'épée). Première moitié du IIIe siècle avant J.C..

«Alors que les Grecs utilisent le verre pour la vaisselle, les Gaulois en font des objets de parure. Apparu vers 1 500 avant J.-C. en Mésopotamie, le verre a d’abord été utilisé pour faire des perles et des petits récipients moulés sur noyau d’argile, et ce jusqu’à l’arrivée des Romains. Avant le Ie siècle avant J.C., ils n’ont pas encore compris qu’on pouvait faire des bulles avec le verre, le souffler. Mais ils le tirent et le filent.

Villeperrot "Le Haut des Longues" Perles en verre. IIIe siècle avant J.C..

Et au Ve siècle avant J.-C., au début du second âge du fer, on voit apparaître un nouvel objet en verre : le bracelet. C’est une invention probablement typiquement gauloise, puisqu’on ne retrouve des bracelets en verre qu’en Europe à cette époque-là. Il y en a très peu en Italie, où son arrivée est plus tardive, et pas du tout en Egypte ou en Grèce. Mais en Gaule, en République tchèque ou en Allemagne, il y en a beaucoup.

Troyes, Ie siècle avant J.C..

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