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La basilique Hagía Sophía (Sagesse Divine) transformée en mosquée et devenue musée Sainte-Sophie (m

La première basilique de l'histoire chrétienne, qui est consacrée à la « Sagesse Divine » (Hagía Sophía) a été voulue par l'empereur Constantin en 330, après sa conversion au christianisme. Elle fut probablement érigée sur les ruines d'un ancien temple d'Apollon, sur une colline surplombant la mer de Marmara.

C'est l'empereur Constance II qui consacra ce premier édifice, le 15 février 3603. C'était alors la plus grande église de la ville, elle était communément appelée « la Grande Église » (Megálē Ekklēsíā). On suppose qu'il s'agissait d'un bâtiment en pierre au toit de bois. Au début du Ve siècle, l'empereur Flavius Arcadius ratifia la déposition et l'exil de l'archevêque de Constantinople saint Jean Chrysostome, à la suite d'un bras de fer avec le patriarche Théophile d'Alexandrie que Jean avait été chargé de juger. L'édifice fut alors incendié lors d'une émeute en 404. Il fut reconstruit en 415 par l'empereur Théodose II. Le bâtiment retrouva un plan basilical classique sous la direction de l'architecte Roufinos. La basilique fut consacrée le 8 octobre 415. Un siècle plus tard, elle subit une nouvelle fois le même sort funeste, le 13 janvier 532 pendant la sédition Nika, qui a embrasé la ville de Constantinople pendant six jours.

Pierre de la basilique commandée par Théodose II subsistant aujourd'hui, montrant l'Agneau de Dieu.

Des vestiges subsistent devant le mur ouest de l'édifice actuel depuis 1935. De ces ruines, on distingue un escalier de cinq marches accédant à un portique, et trois portes vers le narthex. Le bâtiment faisait 60 mètres de large.

Après les émeutes de Nika en 532, l'empereur Justinien entreprend de refonder l'édifice dont il pose lui-même la première pierre.

Le 23 février 532, à peine quelques jours après la destruction de la seconde basilique, l'empereur Justinien prit la décision de la reconstruire, cette fois beaucoup plus grande et majestueuse que les deux précédentes, dédiée à la sagesse divine.

Les architectes dessinèrent un bâtiment inspiré du Panthéon de Rome et de l'art chrétien primitif d'Occident. Ce style qui connaît une certaine diversité de conceptions et de plans, est aujourd'hui qualifié de « byzantin ». Cette architecture byzantine a inspiré, à son tour,des architectes arabes,

vénitiens et ottomans.

L'empereur avait fait venir des matériaux de tout l'Empire : des colonnes hellénistiques du temple d'Artémis à Éphèse, du porphyre d'Égypte, du marbre vert de Thessalie, des pierres noires de la région du Bosphore, d'autres de couleur jaune en provenance de Syrie. Le roi mérovingien de Paris, Childebert Ier († 558) (quatrième fils de Clovis), répondant à une ambassade envoyée par Justinien, fit expédier à Constantinople du marbre noir de Moulis (Couserans) pour la décoration de la Grande Église. On estime que Sainte-Sophie a été construite en 5 ans et que plus de 10 000 ouvriers sont intervenus lors de la construction de Sainte-Sophie.

La nouvelle église apparut immédiatement comme une œuvre majeure de l'architecture, le reflet des idées créatives des deux architectes. Il est possible que ceux-ci se soient inspirés des théories de Héron d'Alexandrie, dans la réalisation d'un dôme aussi considérable, couvrant un si large espace entièrement dégagé.

Elle n'a plus alors son plan basilical pour un plan byzantin très sophistiqué et particulier. L'empereur put inaugurer la nouvelle église le 27 décembre 537, avec le patriarche Mennas, avec faste et solennité.

La construction ne prit que cinq années et dix mois. Les décors intérieurs, particulièrement les mosaïques, ne furent achevés que sous le règne de l'empereur Justin II (565-578).

Des tremblements de terre, en août 553 et le 14 décembre 557, causèrent des fissures sur le dôme principal et la demi-coupole de l'abside. Le 7 mai 558, un nouveau séisme provoqua la destruction totale du dôme central, qui s'écroula sur l'ambon, l'autel et le ciborium, les détruisant entièrement. L'empereur ordonna une restauration immédiate, faisant appel à Isidore le Jeune, neveu d'Isidore de Milet. On utilisa cette fois des matériaux aussi légers que possible, et on donna à l'édifice ses mesures actuelles : rehaussé de 6,25 m, le dôme atteignit alors sa hauteur totale de 55,6 m.

Cette reconstruction donna à l'église sa forme définitive, qui remonte donc au milieu du VIe siècle.

Sainte-Sophie était le siège du patriarche orthodoxe de Constantinople et le lieu d'accueil principal des cérémonies impériales byzantines, comme le couronnement des empereurs. L'église jouait aussi le rôle de lieu d'asile pour les malfaiteurs.

Mosaïque de la Porte impériale, daté de la fin du IXe siècle ou du début du Xe.

Mosaïque de l'impératrice Zoé date du XIe siècle.

Mosaïque des Comnène (1122): représentant Marie et Jésus ainsi que Jean II Comnène (à gauche) et l’impératrice Irène de Hongrie (à droite), vers 1118.

Mosaïque du Christ Pantocrator de la Deisis de Sainte-Sophie (1261)

En 726, l'empereur Léon l'Isaurien instaura un certain nombre d'édits contre la vénération des images. Il ordonna à l'armée de détruire les icônes, inaugurant ainsi la période iconoclaste, durant laquelle Sainte-Sophie fut vidée de toute représentation peinte ou sculptée. Après un bref répit sous l'impératrice Irène, le mouvement reprit de l'ampleur : l'empereur Théophile (829-842), très influencé par les conceptions de l'art islamique, interdit les images sculptées. Une double porte de bronze portant son monogramme fut installée à l'entrée sud de l'église.

Cette porte de bronze est appelée Güzel Kapi, la Porte Splendide. Elle n’a pas été coulée pour cette basilique, mais apportée par l’empereur Théophile (829-842) qui l’a prélevée sur un temple antique de Tarse, au sud de l’Anatolie (actuelle Turquie d’Asie), datant du deuxième siècle avant Jésus-Christ.

La porte de marbre est située au sud de la galerie supérieure : elle était utilisée par les membres du synode.

En 740, un nouveau séisme fit beaucoup de dégâts au point que l'Église orthodoxe de Constantinople commémore tous les 26 octobre le « jour du grand et effrayant tremblement de terre ».

L'église souffrit fortement d'abord d'un incendie en 859, puis d'un nouveau séisme le 8 janvier 869, qui provoqua l'écroulement de la moitié de la coupole. L'empereur Basile Ier fit les réparations nécessaires.

Le 25 octobre 989, une nouvelle secousse, très importante, détruisit encore la coupole. L'empereur Basile II chargea l'architecte arménien Trdat, créateur des grandes églises d'Ani et Agine, de restaurer le dôme. Ces réparations de grande ampleur, qui touchèrent aussi bien l'arche occidentale que la moitié de la coupole, durèrent six ans. L'église rouvrit ses portes le 13 mai 994.

Au cours du sac de Constantinople, en 1204, durant la quatrième croisade, l'église fut pillée par les croisés. Durant l'occupation latine de Constantinople (1204–1261), la basilique devint le siège du patriarche latin de Constantinople. Baudouin VI de Hainaut fut couronné empereur le 16 mai 1204 à Sainte-Sophie, observant au plus près les rites byzantins en usage. Le doge de Venise Enrico Dandolo, l'un des chefs de la croisade, fut enterré dans la basilique.

La plaque qui marque l'emplacement supposé de sa tombe ne date que du XIXe siècle.

En 1453, immédiatement après la prise de Constantinople par les Ottomans, la basilique fut convertie en mosquée, conservant le même nom, Ayasofya, comme symbole de la conquête.

Contrairement au sort d'une grande majorité d'édifices chrétiens, soumis aux pillages intensifs des troupes du sultan, Sainte-Sophie fut épargnée sur ordre de Mehmed II, qui lui attachait une grande importance.Le sultan Mehmed II ordonna le nettoyage immédiat de l'église et sa conversion en une mosquée.

La mosaïque de la Théotokos (la Vierge et l'Enfant) est la première mosaïque de la période post-iconoclaste. Elle a été inaugurée le 29 mars 867

Contrairement aux autres mosaïques et peintures murales des églises de la ville, la mosaïque de Marie dans l'abside de Sainte-Sophie ne fut pas, pour des raisons obscures, recouverte de lait de chaux par ordre de Mehmed II.Pendant cent ans, elle fut couverte d'un voile puis eut le même traitement que les autres.

Le sultan suivant, Bajazed II, fit ériger un nouveau minaret, en remplacement de celui construit par son père.

Au XVIe siècle, le sultan Soliman le Magnifique (1520-1566) rapporta deux chandeliers colossaux de sa conquête de la Hongrie. Ils furent placés de chaque côté du mihrab. Mais au cours du règne de Sélim II (1566-1577), le bâtiment commença à montrer des signes de fatigue et dut être stabilisé par l'ajout de contreforts externes massifs. Ces travaux d'envergure furent accomplis par le grand architecte ottoman Sinan, qui construisit les deux autres grands minarets de l'extrémité ouest du bâtiment, la loge originale du sultan et le mausolée de Sélim II, au sud-est, en 1577.

Deux jarres hellénistiques de marbre, provenant de Pergame furent rapportés de Pergame durant le règne du sultan Murad III.

Les mausolées de Murad III et Mehmed III furent construits à ses côtés dans les années 1600.

Fontaine (Şadirvan) pour les ablutions rituelles.

En 1918, les Ottomans, dont le pays est occupé par les puissances de l'Entente à l'issue de la Première Guerre mondiale, projettent de dynamiter Sainte-Sophie. À son arrivée au pouvoir, Mustafa Kemal Atatürk décide de poursuivre la restauration de Sainte-Sophie. En 1934, Atatürk désaffecte le lieu du culte pour « l'offrir à l'humanité », il fait décrocher les grands panneaux circulaires portant le nom d'Allah, de Mahomet et des califes : Sainte-Sophie devient un musée.

En 1951, le gouvernement Menderes fait remettre en place les grands panneaux aux caractères arabes portant les noms d'Allah et de Mahomet, retirés par Atatürk.

Et un tout petit reportage d'ARTE.

Sultan Ahmet, Ayasofya Meydanı, 34122 Fatih/İstanbul

Accès payant

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