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La Citerne Basilique d'Istanbul

La Citerne Basilique, aussi connue sous le nom turc Yerebatan Sarnıcı (« la citerne enfouie sous terre »), est une gigantesque citerne souterraine de Constantinople, la capitale de l'Empire byzantin, dont elle est l'un des monuments les plus spectaculaires encore visibles aujourd'hui à Istanbul.

Capter l’eau, l’acheminer et la stocker à toujours été un défi à relever au fil des siècles et les ouvrages destinés à ces fonctions ne manquent pas à Istanbul.

Si les aqueducs sont plus visibles et donc plus spectaculaires, les citernes invisibles parce qu’enterrées recèlent des trésors architecturaux longtemps négligés.

Parmi les 60 citernes qui furent réalisées à Istanbul, il en est une qui est considérée comme la plus belle de toutes tant par ses dimensions que par sa décoration (la Citerne Basilique).

Laissées à l’abandon, oubliées, asséchées, effondrées, les citernes ont parfois servi de maison, d’entrepôt, d’atelier, de poudrière si ce n’est pire encore, de carrière à ciel ouvert ou de dépôt d’ordures….

Le site le plus original de la ville, construit sous Constantin Ier le Grand (306-337) et qui a pris ses dimensions actuelles sous Justinien (532), servait à alimenter le Grand Palais, de l’autre côté de l’Hippodrome, mais aussi à répondre aux besoins en eau des habitants d’Istanbul.

Procope de Césarée décrit longuement dans les Édifices la reconstruction de la Basilikè et les raisons de l'aménagement de cette vaste citerne :

« Creusant à une grande profondeur cette place et l'un des portiques, celui qui faisait face vers le sud, l'empereur Justinien créa un réservoir convenable pour l'été contenant les eaux en surabondance des autres saisons.» (Édifices, I, xi, 14-16)

Procope souligne à ce propos les grandes variations saisonnières du débit de l'aqueduc, une caractéristique qui rendit nécessaire le creusement de nombreuses citernes souterraines à Constantinople pour stocker l'eau l'hiver en vue de la saison estivale.

Les Ottomans ne découvrirent ce lieu qu’un siècle après la conquête d’Istanbul en observant les habitants de la ville qui tiraient de l’eau et pêchaient grâce à des trous creusés dans leurs caves.

De plan rectangulaire, la Citerne Basilique mesure 138 × 64,6 m, et sa capacité est estimée à 78 000 m3, ce qui en fait la plus grande citerne de ce type à Constantinople. Sa paroi externe est un mur de maçonnerie de briques de 4 m d'épaisseur et recouvert d'un enduit hydrofuge. L'espace intérieur est subdivisé par 12 rangées de 28 colonnes en marbre, soit un total de 336 colonnes.

Ces colonnes, monolithiques, mesurent 8 m de haut — alors qu'elles atteignent 12,4 m dans la citerne de Philoxenos (Binbirdirek) — et supportent des arcs et des voûtes de briques.

La plupart sont surmontées de chapiteaux d'ordre corinthien, mais on trouve également des blocs d'imposte.

Colonne à yeux de paon

Deux d'entre elles possèdent une base faite d'un bloc en remploi, présentant une tête de Méduse sculptée. Les deux colonnes à tête de Méduse intriguent plus particulièrement les spécialistes. Selon le mythe, Méduse est une belle jeune fille dont Poséidon s’éprend. Violée par ce dieu dans un temple dédié à Athéna, elle est punie par cette même déesse qui la transforme en Gorgone. Ses cheveux deviennent des serpents, ses yeux se dilatent et désormais son regard pétrifie tous ceux qui le croisent. Selon une autre version, Méduse était une jeune fille tellement fière de sa beauté et de sa chevelure qu’elle avait osé rivaliser avec Athéna. Pour la punir, la déesse changea ses cheveux en serpents et modifia son regard.

S’ils n’ont pas encore pu déterminer avec exactitude leur provenance, il est généralement admis que ces colonnes ont été prises sur un monument de la période romaine extérieur à la Basilique et transportées jusqu’ici. L’autre mystère consiste dans la position de ces têtes : l’une est à l’envers tandis que l’autre est renversée sur un côté. Les scientifiques s’accordent sur le fait que cela a été fait de façon délibérée mais dans quel but ?

Certains ont avancé l’idée que c’était peut-être dans l’intention d’annuler le pouvoir pétrifiant du regard de la Méduse. Ou peut-être est-ce simplement parce que ces positions permettent d’obtenir le meilleur soutien possible à la colonne.

Alemdar, Yerebatan Cd. 1/3, 34110 Fatih/İstanbul

Accès payant

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