Église (chapelle) du prieuré de St Martin des Champs
Les chroniques remontent Saint Martin des champs au haut moyen âge au VIIe siècle.

En tout état de cause, cette première implantation déjà dédiée à Saint Martin, évêque de Tours est détruite lors de l’invasion des normands en 840.

En 1060, Henri Ier refonde une abbaye dans ce lieu et le donne à des chanoines de l’ordre d’Aix la Chapelle, en proximité spirituelle avec l’abbaye Sainte Geneviève. Son fils, Philippe confie les lieux à l’ordre de Cluny en 1079.

Depuis le XIe siècle, le prieuré de Saint-Martin des Champs est une dépendance de l’ abbaye de Cluny en Bourgogne (troisième fille). Le complexe monastique de Saint-Martin des Champs est si important au Moyen-Age qu’il donne son nom à un bourg, situé alors aux portes de Paris. Il en subsiste des vestiges et bâtiments tout à fait remarquables.

L’église témoigne de plusieurs époques et styles architecturaux. Située au Sud et hors-œuvre, la tour-clocher romane du XIIe siècle a été arasée en 1808.

Bâti vers 1130, le chœur est la partie la plus intéressante de l’église. Ses ouvertures sont encore romanes, tandis que la perspective centrale et le double déambulatoire reçoivent un voûtement d’ogives, caractéristique du gothique naissant.

L'église retrouve sa polychromie du XIXe siècle, à l'exception du déambulatoire, décapé pour redécouvrir l'exceptionnel ensemble de chapiteaux historiés et à décor végétal du XIIe siècle.

Le second déambulatoire, ainsi que la chapelle axiale, ondulent pour former une suite de chapelle. Les chapiteaux du chœur sont remarquables ; certains s’inspirent de chapiteaux romans de Normandie.

Ce chœur a sans doute inspiré celui de la basilique Saint-Denis, bâtie quelques années plus tard.

La nef est composée d’un vaisseau unique. Repeinte au XIXe siècle, elle date du milieu du XIIIe siècle et est couverte d’une voûte en berceau en bois.

La façade de l’église, sur la rue Saint-Martin, est un pastiche néo-gothique flamboyant réalisé vers 1885.

L'église du Conservatoire constituerait le plus ancien témoignage du gothique parisien.

L'abbaye est décrétée bien national en 1790 et abrite depuis 1798 le nouveau Conservatoire des Arts et Métiers créé par l'abbé Grégoire en 1794 dont l'ancienne abbatiale désaffectée au culte sert de salle d'exposition pour son musée.

L’ensemble a été largement réaménagé sous la Monarchie de Juillet et sous le Second Empire, sous la direction de l’architecte Léon Vaudoyer.


Le pendule du Foucault a été installé dans le choeur.

Le magnifique réfectoire est également conservé. Datant des années 1230, on l’attribue parfois sans preuve à Pierre de Montreuil.

Ses dimensions (12m par 42m) sont exceptionnelles. La rangée de fines colonnes sur lesquelles reposent les voûtes est une véritable audace architecturale pour cette époque. Le portail et la chaire du lecteur sont admirables.

Transformé en bibliothèque du CNAM, le réfectoire ne se visite malheureusement pas.
60 Rue Réaumur, 75003 Paris
Accès payant
Sources: