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Augustobona, cité gallo-romaine

Des fouilles archéologiques ont permis de dater l'occupation du site de Troyes à la préhistoire,

mais les premiers à avoir laissé des traces tangibles de leur présence sont les « Tricasses », tribu gauloise qui accepta l'occupation romaine dans sa capitale, laquelle devint alors Augustobona. La cité bénéficiait déjà d’une situation de carrefour, proche de la Seine et reliée à la voie d’Agrippa allant de Milan à Boulogne sur Mer.

La ville est connue sous le nom d'Augustobona à l'époque gallo-romaine, nom parallèle à Juliobona, Lillebonne (Seine-Maritime). Du terme celtique bona, fondation urbaine, et du nom de l'empereur Augustus, Auguste, soit « fondation (dédiée à) Auguste ».

Par un processus connu pour bien d'autres villes françaises, le nom actuel est dérivé du nom de la tribu des Tricasses, organisée au sein de la civitas Tricassium (IVe siècle). Le toponyme est attesté sous les formes Trecassis au VIIe siècle, Trecasadiens au IXe siècle et encore Treci en 890, Treche en 1218 et enfin sous la forme actuelle avec le passage de /e/ à /wa/ au XIIIe siècle Troies (cf. vieux français treis, moderne trois = 3).

Site gallo-romain de la Porte de Chaillouet.

La porte de Chaillouet est aujourd’hui un ensemble immobilier, construit à l’emplacement des abattoirs municipaux créés en 1856 et démolis en 1986. Les fouilles archéologiques de 1994-95, ont mis au jour une importante domus (maison urbaine) gallo-romaine du début du Ier s. après J-C, avec hypocauste (système de chauffage par air chaud). À l’est, elle était bordée par une voie romaine, un canal de navigation et un quartier d’habitations modestes (insula).

Les premiers habitants ayant laissé des traces tangibles de leur présence sont donc les Tricasses, tribu de la Gaule lyonnaise mentionnée à partir du Ier siècle av. J.-C. dans les écrits de géographes grecs, même si quelques mégalithes témoignent d'un peuplement plus ancien. Les Lingons, voisins de cette tribu, ont aussi habité dans la moitié sud-est de la ville. À l'époque de sa fondation, au cours du Haut Empire — fin du Ier siècle av. J.-C. et début Ier siècle apr. J.-C. — la cité, alors entourée de vastes étendues marécageuses sur ses franges méridionales et ses marges septentrionales, fait l'objet d'importantes opérations de drainage afin d'accueillir de nouvelles zones urbaines.

Site gallo-romain de la Porte de Chaillouet. Cave.

À partir de la seconde moitié du Ier siècle, le site d'Augustobona dispose de plusieurs infrastructures publiques à caractère édiliaires.

Site gallo-romain de la Porte de Chaillouet. Hypocauste.

Ces édifices, notamment un aqueduc et possiblement un complexe thermal, mais dont les prospections archéologiques n'ont permis de retrouver seulement quelques vestiges, alternent avec des aires d'habitation.

Site gallo-romain de la Porte de Chaillouet. Vestige de fresques de la domus visible au musée Saint-Loup.

À cette époque, l'ouvrage d'art hydraulique, par le biais d'une canalisation conçue au moyen de mœllons de petite taille, permet alors de distribuer en eau potable les différents lieux publics et privés de la cité champenoise. Au cours de cette période, l'ensemble urbain de la ville de Troyes, sous forme antique, recouvre dès lors une superficie d'environ 80 ha.

Le dépôt monétaire dit “de Chaillouet”.

Postérieurement à ce développement urbain, au cours des années 120 apr. J.-C., l'empereur romain Hadrien séjourne dans la ville avec ses troupes. Au début de l'Antiquité tardive, vers 380 apr. J.-C., la ville troyenne, qui est à cette époque rebaptisée sous le nom de Civitas Tricassium, est alors enserrée par un vaste mur d'enceinte fortifié.

Site de Chaillouet, Rue Surgale, 10000 TROYES

Accès libre

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