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Villages du Sénégal

Les villages du Sénégal sont les cellules de base de l'administration territoriale du Sénégal. Ils sont constitués « par la réunion de plusieurs familles ou carrés en une seule agglomération ».

Les villages appartenant au même terroir sont regroupés au sein d'une communauté rurale. Ils sont administrés par un chef de village nommé. Lors du recensement de 1988 on dénombrait 13 544 villages dans le pays. En 2013 on en compte 14 958.

Les recherches archéologiques menées au Sénégal permettent d'établir que l'élevage et l'agriculture y étaient pratiqués au IIe millénaire av. J.-C.. On y trouvait donc de longue date des regroupements plus ou moins permanents d'habitations, c'est-à-dire des villages. Les plus étudiés sont les anciens villages de la moyenne vallée du fleuve Sénégal. On sait ainsi que certains sites, comme Cubalel, ont été occupés pendant tout le premier millénaire.

Quelques sources écrites – arabes ou portugaises – ainsi que les apports de la tradition orale permettent d'éclairer l'histoire de certains villages, mais les zones d'ombre restent nombreuses.

Longtemps le village relève du droit coutumier traditionnel, incarné par le chef de village. Les prérogatives de ces autorités sont remises en cause par la colonisation qui met en place une nouvelle structure administrative, fortement centralisée et hiérarchisée. Le chef de village devient le dernier échelon d'une pyramide coiffée par le ministre des Colonies, dont l'autorité est relayée par le gouverneur-général de l'AOF, le gouverneur du Sénégal, les chefs de région et de circonscription (commandants de cercle et chefs de canton).

Même si leur nomination doit être ratifiée par le gouverneur, les chefs de village ne font pas officiellement partie de l'appareil administratif colonial – d'où leur position ambiguë –, mais ils sont, de fait, tenus pour responsables de la bonne marche des affaires dans leur village. Le recensement, la collecte des impôts, la transmission des informations font partie de leurs prérogatives. Les chefs sont presque toujours recrutés au sein de la population locale et issus d'une famille à laquelle la coutume reconnaît une réelle légitimité.

Néanmoins le pouvoir traditionnel des chefs de village se désagrège peu à peu, de même que leur popularité, car ils sont de plus en plus perçus comme les représentants du colonisateur. En outre certains tirent profit de leur position à des fins personnelles. Cette évolution profite au contraire à une nouvelle élite, les marabouts, dont l'influence s'affirme dans les campagnes.

Visité en 1995.


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