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Mané Vechen - Un art de vivre à la romaine

La villa gallo-romaine de Mané-Véchen est un site archéologique se situant à Plouhinec en Bretagne dans le Morbihan. Il domine sur un éperon rocheux de sa rive droite l'estuaire maritime de la rivière d'Étel.

Image google maps

Ce site stratégique (militairement et commercialement) fut déjà occupé dès la période néolithique, comme en témoignent les nombreux mégalithes.

Durant la période gauloise, un important oppidum de l'âge du fer du nom de "Veneto" (capitale de la cité des Vénètes) est établi sur un promontoire voisin au lieu-dit actuel de "Vieux Passage", aujourd'hui repère des peintres de Hennebont. Mais ce n'est qu'à partir du IIe siècle que ce site est convoité par les Romains (au IIIe siècle légion de Vincodunum, notamment). Ils s'y installent durant deux siècles, jusqu'à ce que leurs installations soient ruinées et incendiées par les invasions barbares et bretonnes des IVe siècle et Ve siècles. Cette zone est très perturbée à l'époque en raison de la densité d'occupation des peuples celtes (proximité des alignements mégalithiques de Carnac). Seules les réformes julio-claudiennes finiront par désenchanter les occupants.

Les vestiges de la villa constituent un important établissement romain, un des rares monuments antiques visitables en Bretagne.

Bras d'une statue d'Hermès


Haut-relief dionysiaque : tuffeau sculpté représentant Ariane à Naxos découverte par Dionysos accompagné de sa suite (IIIe siècle après J.-C.).

Depuis 2006, les archéologues et la presse locale ont fait part de leur étonnement croissant. Au fur et à mesure que la fouille avance, on découvre de nouveaux éléments. Le nom du propriétaire est aujourd'hui connu par une inscription conservée au musée de Bretagne. Il s'agit d'un riche romain qui contrôlait les activités maritimes de la Bretagne ; c'était donc en quelque sorte un centre décisionnel, un ensemble de bâtiments, vastes de 1 200 m2, formé de trois ailes en "U", d'un jardin clos et d'une cour centrale de 27 m sur 32 m bordant le littoral, où les chefs discutaient stratégies commerciales et militaires.

La grande cour présente la particularité de ne comporter aucun élément d'agrément hormis un impluvium de forme hexagonale. Les nombreuses traces de trous et de tranchées évoquent des activités de campement, plutôt qu'un agréable jardin ombragé et agrémenté de fontaines et de fleurs, tel que l'on peut en voir à Pompéi ou à Herculanum.

Un sous-sol a servi de lieu de frappe de monnaie après 274; un trésor de 21 000 monnaies, des deniers antonins, sévériens et antoniniens, a été trouvé dans un vase qui se trouvait dans un patio situé à proximité. Les fondations d'une tour carrée de 7,20 m de côté, ont été aussi retrouvées, peut-être s'agissait-il d'un fanal pour surveiller et guider les navires, ou d'un silo.




Ce domaine, habité par un puissant personnage pétri de culture gréco-romaine, est victime d'un incendie vers 276-2827, mais fut à nouveau habité par la suite, les nouveaux habitants se livrant pendant une génération seulement à des activités d'élevage et de boucherie (on y a retrouvé des pinces de forgerons ainsi que les traces d'activités de boucherie à grande échelle : os de bœufs, moutons, porcs, potences, couteaux; des activités militaires : armes et fibules de guerriers; des loisirs : pions de jeu, osselets...), avant de rapidement tomber en ruines ; le site est abandonné définitivement vers 320.

L'exposition relate la passionnante histoire de Mané Vechen, une riche villa maritime érigée par un dignitaire vénète gallo-romain, marchand, à la fin du IIe siècle ou au tout début du IIIe siècle de notre ère.

Abandonnée par ses occupants à la fin du IIIe siècle à la suite d’un incendie partiel, elle est réutilisée par une nouvelle population pendant quelques décennies

Jusqu’au début du IVe siècle. Les fouilles menées dans les années 1970 et surtout de 2000 à 2007 ont permis de mettre au jour l’intégralité des vestiges de cette demeure antique, dont le décor intérieur est sans équivalent dans l’ouest de la Gaule.

Fragments d'enduit peint

Le site a livré aussi un abondant mobilier archéologique des IIIe et IVe siècles, notamment d’importants dépôts monétaires.

Réalisée en partenariat avec le Port-musée de Douarnenez, l’INRAP (Institut national de la recherche archéologique préventive) et avec la collaboration du Service régional de l’archéologie (DRAC Bretagne).

Visité en 2021.


Musee D'histoire Et D'archeologie, 2 Rue Noé, 56000 Vannes

Accès payant


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