top of page

Machu Picchu et les trésors du Pérou

Qu’on se le dise, l’événement « Machu Picchu et les trésors du Pérou », qui fait escale à la Cite de l’architecture et du patrimoine à Paris jusqu’au 4 septembre prochain, n’est pas une exposition scientifique sur les cultures matérielles et immatérielles du Pérou. Elle se propose plutôt de « plonger le visiteur dans l’environnement enchanteur des Incas » et de faire tout simplement venir le Machu Picchu jusqu’à nous.

Un vaste programme qui réussit sans mal à nous émerveiller parce qu’il s’appuie aussi sur le dévoilement de remarquables objets archéologiques.

Machu Picchu (du quechua machu pikchu, littéralement « vieille montagne » ou « vieux sommet ») est une ancienne cité inca du XVe siècle au Pérou, perchée sur un promontoire rocheux qui unit les monts Machu Picchu et Huayna Picchu (« le Jeune Pic » en quechua) sur le versant oriental des Andes centrales. Son nom aurait été Pikchu ou Picho.



Selon des documents du XVIe siècle, trouvés par l'archéologue américain Hiram Bingham, professeur assistant d'histoire de l'Amérique latine à l’université Yale, Machu Picchu aurait dû être une des résidences de l’empereur Pachacútec. Cependant, quelques-unes des plus grandes constructions et le caractère cérémonial de la principale voie d’accès au llaqta démontreraient que le lieu fut utilisé comme un sanctuaire religieux. Les deux usages ne s’excluent pas forcément. En revanche, les experts ont écarté l’idée d’un ouvrage militaire.

Abandonnée lors de l’effondrement de l'Empire inca et avant la fin de sa construction, Machu Picchu, la ville sacrée oubliée durant des siècles, est considérée comme une œuvre maîtresse de l’architecture inca.






Cette toute nouvelle expérience immersive vous transportera dans le joyau du seul berceau de la civilisation de l'hémisphère sud, la ville inca de Machu Picchu. Vous vous promènerez parmi une superbe sélection de plus de 190 pièces originales provenant de tombes royales, dont des objets spectaculaires ayant appartenu à de nobles seigneurs andins. Ici, vous plongerez dans la forêt amazonienne et vous vous retrouverez face à l'une des collections de trésors d'or les plus impressionnantes à avoir jamais fait le tour du monde.



Concurrencées uniquement par l'Égypte ancienne en termes de longévité et par l'Empire romain en termes d'ingénierie, les sociétés andines ont dominé une partie importante de l'Amérique du Sud pendant plus de 3 000 ans. Niché dans une forêt de nuages, le symbole des prouesses architecturales de ce grand empire Inca est protégé par des montagnes sacrées et est invisible depuis la vallée. Ajoutant encore à sa beauté inégalée, le paysage florissant du Machu Picchu a pu restaurer une grande partie de sa biodiversité originelle dont il jouissait à l'époque inca grâce à une récente initiative de reboisement.



Dans cette expédition sublimement mise en scène, vous serez en totale immersion avec les sons des jaguars rugissants, des aras hurlants et des pluies torrentielles pendant que vous percerez les mystères de la cosmologie andine et que vous vous émerveillerez devant la sophistication des artistes andins.


Parmi tous les trésors, voici quelques chefs-d’œuvre de l‘exposition à ne surtout pas manquer:

Combinant le corps et les crocs d’un félin, le visage et les oreilles d’un renard ou d’un chien, ainsi que les crêtes de différents oiseaux, cette créature chimérique est particulièrement fréquente dans l’art précolombien du Nord du Pérou. Surnommée le « dragon andin », elle est associée à des êtres apparaissant la nuit, tels le hibou et la lune. Par sa nature hybride, elle est en outre dotée d’une puissance suprême : celle de connecter tous les mondes entre eux.

Animal lunaire rampant, céramique à anse étrier, nacre, coquillage de Strombus, turquoise, culture Mochica, 100-800 apr. J.-C. Côte nord, 20,1 x 13,7 x 10,3 cm. Musée Larco, Lima


Découvert de façon fortuite sur la côte sud du Pérou, ce flamboyant étendard faisait partie d’un ensemble d’offrandes comprenant 96 bannières en plumes et 5 grands vases en céramique. Il servait probablement à tapisser les murs d’un temple ou d’un édifice cérémoniel. Au-delà de leur séduction visuelle, les deux couleurs qui le composent sont investies d’une puissante symbolique. Ainsi, le jaune renvoie à l’astre solaire et aux terres arides, tandis que le bleu turquoise est associé à l’eau et au ciel. Bien plus qu’une œuvre d’art au sens occidental du terme, cette impressionnante composition de plumes était une supplique adressée aux puissances divines afin qu’elles produisent les conditions climatiques favorables à de bonnes récoltes.

Étendard, textile de coton et plumes d’ara, culture Huari, 600-800 apr. J.-C. Sierra du Sud, Ocona, 78,3 x 230,1 cm. Musée Larco, Lima


Dans l’ancien Pérou, il était d’usage de recouvrir le visage du défunt pour symboliser sa renaissance post-mortem en un être mythique. Particulièrement saisissant avec ses crocs de félin et ses yeux incrustés de coquillage blanc de Strombus, cet exemplaire a pris la couleur verte du cuivre lorsqu’il est corrodé. A l’origine, il était probablement de couleur rouge afin d’évoquer le phénomène astral, rare et inquiétant, d’une éclipse lunaire totale. Ce masque funéraire épouse les traits du héros civilisateur mochica Ai Apaec, qui affronte les forces du désordre pour restaurer l’ordre des choses.

Masque funéraire représentant le visage d’Ai Apaec, cuivre, coquillage de Strombus, culture Mochica, 100-800 apr. J.-C. Côte nord, 17,5 x 2,7 x 23,5 cm. Musée Larco, Lima


Orné d’un visage de félin aux crocs saillants et de deux majestueux condors en position inversée, cet ornement frontal était vraisemblablement l’apanage d’un représentant de l’élite mochica : un seigneur ou une prêtresse intervenant lors de cérémonies agraires censées réguler l’équilibre entre le monde « d’en haut » et le monde « d’ici et maintenant ». C’est aussi un témoignage exceptionnel de la virtuosité des métallurgistes pré-incas qui maîtrisaient à la perfection les alliages du cuivre, de l’or et de l’argent.

Coiffe frontale avec félin et condors, culture Mochica, 100-800 apr. J.-C, or 18 carats, 22,4 x 0,1 x 25,6 cm. Musée Larco, Lima


Visité en 2022.


1 Pl. du Trocadéro et du 11 Novembre, 75116 Paris

Accès payant


Sources:

Mots-clés :

articles recents: 
recherche par TAGS: 
bottom of page