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Les reliquaires de l'abbaye de Cluny

Très tôt après sa fondation en 910, l’abbaye de Cluny obtient des reliques des saints apôtres Pierre et Paul. C’est à l’abbé Maïeul que l’on doit de les avoir obtenues à Rome dans la deuxième moitié du Xe siècle. Par la possession de ces prestigieuses reliques, auxquelles s’ajouteront rapidement de nombreuses autres, l’abbaye de Cluny devient au Moyen Âge un haut lieu de pèlerinage.

Les abbés qui se succèdent conduisent une politique d’enrichissement de la collection de reliques très active. Ainsi, des reliques de la Vraie Croix, de la couronne d’épines, de Moïse, de la Vierge, des martyrs chrétiens, des saints abbés clunisiens… valent à Cluny le nom de Seconde Rome et font accourir les fidèles.

Les textes anciens témoignent abondamment de la grande richesse des reliquaires conservés dans le trésor de l’abbaye : des statues en vermeil, des châsses en argent, des reliquaires en forme de bras ou de bustes... L’architecture même du chœur la grande église abbatiale (Cluny III) est d’ailleurs conçue pour faciliter la dévotion autour des reliques.

Profanés et pillés pendant les guerres de religion, le trésor et ses reliquaires sont totalement anéantis à la Révolution. Six reliquaires en bois polychromé datant des XVIIe et XVIIIe siècles ont été redécouverts, certains conservant leurs reliques...

... En 1577, alors que la sixième guerre de religion fait rage, les moines de Cluny font le choix de déménager les reliquaires à Lourdon, à quelques kilomètres de leur lieu de vie. Planqués dans le château, ils n’échappent toutefois pas au pillage et au saccage. Seules quelques reliques sont préservées et placées dans de nouveaux reliquaires. En 1791, cette fois, c’est l’État français qui met la main sur le trésor de l’abbaye. « On pensait alors que tout avait disparu », relate Benoit-Henry Papounaud. Erreur. Les moines avaient une nouvelle fois rusé. Et voilà comment des décennies plus tard, six reliquaires furent retrouvés. « Il y en avait deux dans les réserves du musée de Cluny. Les quatre autres étaient partis à la cathédrale de Mâcon mais le curé les a offerts au vicaire général du diocèse d’Autun. Ce dernier a été nommé à Aurillac et est parti avec. Dedans, il y avait une centaine de reliques qui étaient des fragments ramassés au lendemain du pillage de Lourdon. » Pendant plus de 150 ans, ces trésors ont dormi dans le Cantal.

Visité en 2020.


Rue du 11 Août 1944, 71250 Cluny

Accès payant


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