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Les colosses de Memnon

Ces sculptures jumelles sont bâties au XIVème siècle avant J.C. par ordre d'Aménophis III pour être les gardiens de son temple funéraire, gigantesque sanctuaire construit durant son règne. Les sujets du souverain y viennent pour le vénérer comme un dieu, avant et après sa mort. A l'époque, ce lieu de culte est le plus grand et le plus opulent du pays.

Les deux statues colossales se dressaient sur le parvis du temple des millions d'années d'Amenhotep III, qui était alors le plus grand ensemble cultuel de la rive ouest de Thèbes. La taille de ces deux colosses laisse imaginer à quelle dimension fut pensée et réalisée cette entreprise par Amenhotep fils de Hapou, architecte du pharaon.

Le temple s'étendait alors du premier pylône, dont la hauteur équivalait celle des colosses, jusqu'aux limites des terres arables, quelque cinq cents mètres plus loin. Il n'en reste que des vestiges épars, tant les monuments qu'il contenait servirent de carrière dès les temps antiques. On en a retrouvé en effet des reliefs dans le temple que se fit construire Mérenptah, le fils et successeur de Ramsès II, à peine un siècle plus tard.

Jusqu'en 2002, des terres arables cultivées recouvraient la surface du temple, ne laissant apparaître que les colosses ; depuis, des fouilles ont lieu afin de mieux comprendre l'architecture et le plan de ce sanctuaire dédié à Amon et à la gloire d'Amenhotep III lui-même.

Outre les deux fameux colosses, on connaît les traces d'au moins trois pylônes et d'une grande colonnade menant à une grande cour solaire, qui devait précéder une ou plusieurs salles hypostyles et le sanctuaire lui-même. Dans la grande cour, dont l'aspect devait se rapprocher de celle que le roi fit édifier à Louxor sur l'autre rive, de grands colosses osiriaques d'Amenhotep III devaient être intercalés entre chaque grande colonne. On peut désormais encore voir les bases de ces colonnades sur place, ainsi que des pieds gigantesques, restes isolés des grandes statues qui rythmaient le péristyle. On a également retrouvé une grande stèle commémorative du règne qui était dressée au niveau du deuxième pylône.

A l'exception des colosses, il reste très peu de vestiges de ce temple, détruit par les crues annuelles du Nil. Une célèbre lithographie de David Roberts montre les colosses entourés d'eau.

Les deux statues sont érigées à proximité du Ramesseum (Temple mortuaire de Ramsès II). Elles sont réalisées avec des blocs de quartzites provenant des carrières de Gebel el Ahmar (près du Caire) et d'Assouan.

Ramesseum (Temple mortuaire de Ramsès II)

Chaque colosse, haut de 18 mètres et pesant plus de 1300 tonnes, représente le pharaon Aménophis III assis sur son trône, les mains posées sur ses genoux et le regard dirigé vers le Nil et le levant (Est). Chacune des sculptures est encadrée par deux petites statues représentant l'épouse du pharaon, Tiye et sa mère Moutemouia. D'autre part, des panneaux latéraux sont dédiés à Hopi, le dieu du Nil.

Strabon, un historien et géographe Grec du 1er siècle, raconte qu'un tremblement de terre a eu lieu en 27 avant J.C. et aurait partiellement endommagé la statue géante du nord. Suite à cette fissure, cette statue se serait mise à chanter tous les matins à l'aube. L'explication rationnelle du phénomène est bien plus simple : la chaleur et l'évaporation de la rosée absorbée par la roche poreuse a pu produire un léger sifflement qui a été pris pour une mélodie. La légende des Vocalises de Memnon prétend que la statue porterait chance et serait dotée de pouvoirs oraculaires. La propagation de ces croyances a attiré sur le site de nombreux visiteurs crédules. Même les empereurs romains s'y sont succédés pour admirer les colosses.

Le colosse devient rapidement un lieu de pèlerinage pour les Grecs et les Romains, qui viennent en nombre entendre l'oracle de Memnon. C'est aussi une curiosité touristique, au même titre que les pyramides. Les visiteurs ont alors l'habitude d'y laisser un graffiti, comprenant généralement la mention « audi Memnonem » (« j'ai entendu Memnon ») ainsi que leur nom et la date de leur passage.

Le colosse reçoit trois visites impériales. La première a lieu en 130, dans le cadre du grand voyage en Égypte d'Hadrien ; elle est relatée dans quatre épigrammes de Julia Balbilla, poétesse et membre de l'escorte de l'impératrice Vibia Sabina. Remontant le Nil, l'empereur et sa suite assistent le 19 novembre au lever du soleil sur la plaine de Thèbes ; à l'embarras général, la statue ne chante pas et Hadrien doit revenir le lendemain pour assister au phénomène. Au IIIe siècle, l'empereur romain Septime Sévère, voulant honorer la divinité qui se manifestait chaque matin, ordonna la restauration de la statue, qui dès lors a cessé de chanter:


A l'arrière plan, une montagne évoquant la silhouette d'une pyramide, « La Cime » (en arabe Al-Qurn), domine la vallée du haut de ses 470 mètres. Les anciens Égyptiens, considéraient cette montagne comme le lieu de résidence de la déesse Mertseger, protectrice de la nécropole thébaine ainsi que des artisans de Deir el-Médineh, qui ont construit les tombes de la vallée des Rois.

L'oued s'ouvre en deux branches principales, la vallée de l'est où est située la majorité des tombes royales et la vallée de l'ouest (la vallée des Singes) abritant moins de tombes. La vallée des Reines se trouve au sud de la vallée des Rois.

Les sons mystérieux qui émanaient de la statue nord ont cessé en 199, lorsque l'empereur Septime Sévère, pour gagner les faveurs de l'oracle, rassembla les blocs de pierre tombés suite au tremblement de terre et restaura la sculpture.

Memnon (souverain de l'aube) est un antique Roi d'Ethiopie, mais aussi un héros de la Guerre de Troie. Il a mené son armée de l'Afrique jusqu'en Asie Mineure pour aider à défendre la ville assiégée, mais fut tué par Achille. Les raisons pour lesquelles les Grecs ont attribué son nom aux colosses, ainsi qu'à l'ensemble de la nécropole thébaine (le Memnonium), restent à ce jour inconnues.

Visité en 2009.


Thebes, Al Qarnah, Al Qarna, Luxor Governorate 1341703, Égypte

Accès libre


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