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Les chefs-d’œuvre de l'hypogée des Dunes

Une grande partie des sculptures retrouvées dans l’hypogée des Dunes pourraient provenir d’autres monuments poitevins du Haut Moyen Âge. D'une grande richesse, cet ensemble reste unique en Europe!

Quelques tombes étaient fermées par des dalles sculptées, retaillées, figurant les évangélistes et les archanges.

Panneau montrant les symboles des deux évangélistes saint Matthieu et saint Jean, ainsi que les archanges Raphaël et Raguël. Au bas du panneau, les noms LAURITUS, VARIGATUS, HILAIRE et MARTIN.

Toutes sont ornées de verroterie provenant de verres romains rencontrés dans la nécropole, et d'un rinceau de lierre.

Il pourrait s'agir des fragments d'une imposante Crucifixion dont le socle pourrait être la pierre ornée des deux larrons.

Tout près de l’autel a été déposé le célèbre cippe montrant deux crucifiés à la manière antique, c’est à dire que leurs bras sont coudés et relevés vers le haut. V. E. Elbern a cru pouvoir reconnaître les traces des pieds d’un Christ sur la base de ce qui serait une croix monumentale extérieure au bâtiment, et située au-dessus des larrons qui en décoraient le socle. Selon Barral (Barral, 1996) cette thèse est plausible de par la comparaison avec la croix sculptée de Cardonagh en Irlande du Nord, d’une page enluminée d’un manuscrit carolingien de la Bibliothèque bodleienne d’Oxford (ms Laud. Lat. 26), confortée également par une trouvaille faite à Ligugé : au dos d’une pierre ornée d’un entrelac figure le dessin hâtif d’une crucifixion triple : le Christ, maladroitement esquissé au centre, est accompagné de deux minuscules larrons en croix. Selon Elbern, ce monument pourrait être une évocation symbolique du Saint-Sépulcre. Durliat (Durliat, 1985) est en désaccord avec cette interprétation car aucune des nombreuses inscriptions du petit édifice ne mentionne la sculpture. D’après lui, J. Hubert est plus proche de la réalité lorsqu’il suppose que la croix était dressée à l’extérieur, dans le cimetière, à l’instar des croix anglo-saxonnes. Le père Camille de la Croix, en revanche, reconstruisit cette sculpture différemment. Pour lui, le groupe des larrons aurait été dominé par une statue de saint Syméon stylite, symbole du martyr volontairement choisi.

En effet, un fragment marqué Hic sanctus Symion fut lors de la fouille retrouvé dans les déblais . Seule la partie inférieure du tronc est conservée. Les deux mains serrent une croix de forme grecque qui se découpe sur les sries de la bure. Derrière le parapet de protection, les genoux du saint sont inégaux, celui de droite étant atrophié. Il s’agit, comme l’a fort pertinemment démontré Victor Elbern, du second Siméon stylite, qui né en 521, a passé depuis l’âge de six ans, 65 années sur différentes colonnes de taille toujours grandissantes, près d’Antioche, au bord de l’Oronte.

Ces vestiges s'inscriraient alors dans la sculpture monumentale du haut Moyen Age, constituant une œuvre d'une extrême rareté. Il paraît difficile d'admettre que l'ensemble du décor retrouvé dans l'hypogée de Mellebaude ait un jour eu la place de s'y déployer.

Sans doute ces sculptures ornaient-elles un ou plusieurs autres édifices, inconnus à ce jour, implantés pourquoi pas à proximité, dans le secteur bâti de la nécropole, sur lequel le commandant Rothmann attira l'attention, en 1878, lorsqu'il repéra les soubassements d'un édifice plus vaste que l'hypogée postérieur aux tombes romaines.

Visité en 2020.


L'hypogée des Dunes, 14 Rue du Père-de-la-Croix, 86000 Poitiers

Accès restreint

Musée Sainte-Croix, 3 Bis Rue Jean-Jaurès, 86000 Poitiers

Accès payant


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