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Le musée Sainte-Croix, du XIVe siècle à aujourd'hui

L’architecte poitevin Jean Monge inaugura en 1974 un projet audacieux typique du style brutaliste. D’aspect massif, le musée présente des formes résolument modernistes qui mettent en avant les particularités du béton armé laissé brut, qui ont justifié sa labélisation « Patrimoine du XXe siècle ».

Classé « Musée de France », le musée municipal abrite des collections archéologiques depuis la Préhistoire, en passant par des vestiges de l'époque gallo-romaine conservés in situ, jusqu’au Moyen-Âge dont les chapiteaux sculptés rappellent le rayonnement des ateliers romans en Poitou. La collection  Beaux-Arts est riche d’un important fond de peintures et de sculptures du XIVe au XXe siècles, avec notamment la 3ème collection publique française d’œuvres de Camille Claudel.


L’ART ANCIEN (14E – 18E SIÈCLES)

Chantier des collections oblige, peu de ces pièces sont actuellement visibles. Au gré des accrochages, le parcours chronologique - récemment repensé - permet ainsi la découverte du Trecento (fragments d’un polyptyque italo-byzantin par Paolo Veneziano) ainsi que du Siècle d’Or des écoles du Nord, dont des natures mortes (Ambrosius Bosschaert), des paysages flamands et hollandais (Daniel Seghers, Marten Van Valkenborch, entourage de Brueghel de Velours), des scènes de genre (Téniers le Jeune), des scènes religieuses (Hendrick Bloemaert), de la peinture d’Histoire italienne et française (grands formats de Giovanni Lanfranco, Jean-Baptiste Marie Pierre).

Le Siège de Poitiers, 1619, par François Nautré


L'histoire locale

Aux côtés de l’œuvre monumentale de Nautré, l'effigie de la Grand' Goule, monstre effrayant, rappelle les grandes heures de la Ville de Poitiers, et notamment la "légende dorée" de sainte Radegonde, fondatrice de l'abbaye Sainte-Croix, patronne de Poitiers vénérée dans toute la région.


LE 19E SIÈCLE

Le parcours s’organise selon les grands courants artistiques d’un siècle de transformations sociales, urbaines et artistiques profondes.

Aux néo-classiques inspirés par l’Antiquité (Louis Gauffier, Augustin Pajou, Jean Broc), succèdent les partisans de la ligne associée à la couleur et teintée d’une sensualité naissante (Jean-Dominique Ingres, Hyppolite Flandrin, Amaury-Duval, Léopold Burthe). Les grands formats rappellent l’art du Salon - portraits, paysages et scènes historiques (Alphonse Teytaud, André Brouillet, Aimé Octobre) - et voisinent avec les œuvres orientalistes (Théodore Chassériau, Eugène Fromentin, François-Auguste Biard) ou historicisantes (Gustave Housez). Les marbres (James Pradier) et bronzes (Antoine-Louis Barye, Auguste Rodin) ponctuent la visite avec un fonds exceptionnel d’œuvres de Camille Claudel. Un palier présente le courant symboliste fin de siècle (Odilon Redon, Eugène Carrière, Bernhard Hoetger) autour d’une monumentale Sirène signée Gustave Moreau. Enfin, les paysages de Pierre-Henri de Valenciennes, Eugène Boudin, Charles Lacoste ou Stanislas Lépine scandent l’évolution de ce thème tout au long du siècle, entre classicisme et modernité.

Camille Claudel

Modèle, collaboratrice et compagne d’Auguste Rodin (1840-1917), Camille Claudel (1864-1943) a accepté puis sublimé l’influence du Maître. Entre tourment et légèreté, volupté et sensualité, influences de la Renaissance italienne et accents Art Nouveau, ses œuvres dévoilent un art très personnel dont les qualités plastiques et l’expressivité lui valent d’être considérée comme un des plus grands sculpteurs modernes.

Le Musée Sainte-Croix expose à ce jour, avec sept sculptures dont la célèbre Valse,

le troisième ensemble le plus important en France après celui du musée Rodin à Paris et la récente ouverture du musée Claudel de Nogent-sur-Seine. Les œuvres de Camille Claudel du Musée Sainte-Croix, dont certaines sont reproduites en 3D, font l’objet d’une exposition virtuelle sur le site alienor.org


L’ART MODERNE AU 20E SIÈCLE

Trois petits formats de peintres majeurs ouvrent la section, du 20e siècle. Pierre Bonnard et Édouard Vuillard poursuivent les recherches décoratives et les subtiles audaces de mise en page initiées à la fin du siècle précédent. Dans un paysage de sa Hollande natale, Piet Mondrian amorce une schématisation géométrique qui le mènera vers l’abstraction. Jean Puy, Henri Doucet et Jean Fautrier prolongent les leçons cézanniennes par un traitement pictural vigoureux aux volumes synthétiques.

Le parcours offre un riche panorama de l’art de l’entre-deux-guerres, au cœur de modernités autres que le cubisme, le futurisme ou l’abstraction pure. Il équilibre sculpture et peinture, grands mouvements figuratifs et expressions singulières, avec une tonalité féminine marquée.

À l’expressionnisme de Rodin et à l’originalité de Claudel succède, après la Grande Guerre, un certain retour au style, des bustes de Robert Wlérick à la plénitude lisse des Nymphes d’Aristide Maillol. À l’entrée du musée, le grand relief d’Evariste Jonchère pour le Théâtre de Chaillot est emblématique de l’Art déco, comme les toiles de Pierre Ducos de la Haille, ou le lumineux ensemble des verres de Maurice Marinot. Albert Marquet assagit les stridences fauves de ses débuts dans une palette raffinée.

En un joyeux assemblage surréaliste, la Petite tortue de Max Ernst scrute les cubes métaphysiques de Kay Sage, familière de Giorgio de Chirico.

Les écritures figuratives singulières vont de la verve d’Alfred Courmes aux galeries de portraits mondains de Romaine Brooks, en camaïeux de gris (La Vénus triste, Gabriele d’Annunzio), et de Sarah Lipska, à la rudesse primitiviste (La Marquise Casati, Colette).

Aujourd'hui (Exposition temporaire)

Artiste autodidacte, Syrk est un muraliste, graffeur et illustrateur bien connu des « murs poitevins ».

Depuis 2014, il a orné de nombreuses surfaces en France et à l’étranger, largement inspiré par la bande dessinée, l’illustration jeunesse, la culture skate et le tatouage. Après la réalisation d’une fresque dans l’atelier pédagogique du musée en mai 2018, Syrk revient au Musée Sainte-Croix présenter une série de peintures.

Visité en 2020.



3 Bis Rue Jean-Jaurès, 86000 Poitiers

Accès payant


Sources:


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