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Le musée départemental de la Céramique à Lezoux

Le musée est consacré principalement à la céramique gallo-romaine. Lezoux était sous l'Empire romain l'un des principaux centres de production de poterie : la céramique sigillée était exportée dans tout l'Empire.

Les ateliers de potiers antiques de Lezoux constituent, avec ceux de La Graufesenque (Millau, Aveyron), le centre de production céramique le plus important de l‘empire romain. Parmi les productions de Lezoux, la plus importante est celle de la sigillée. La sigillée a été fabriquée durant les cinq premiers siècles de notre ère, avec des techniques, des styles ou des formes qui ont évolué ou changé.

Aussi, le moindre fragment de céramique sigillée de Lezoux découvert sur un chantier archéologique en France ou en Europe peut permettre de dater la couche dans laquelle il a été trouvé avec une précision d'une ou de quelques décennies. La sigillée est aussi le reflet direct de la diffusion de la romanité à travers tout l'empire.

L'installation d'ateliers de sigillée à Lezoux, situé chez les Arvernes, prend la suite de production de céramiques locales qui présentent un début de standardisation dès la fin de l'époque de La Tène sans toutefois représenter une production très importante. À la fin de l'époque augustéenne (27 av. J.-C.-14 apr. J.-C.) et au début du règne de Tibère (14-37), Lezoux connaît « une période de courte gloire ».

La diffusion de la production de Lezoux dépasse alors le cadre local et régional et les estampilles sur vases attestent dès cette époque de plus de 150 noms de potiers. La production témoigne d'une volonté explicite d'imiter les ateliers italiens d'Arezzo et d'une importante maîtrise technique. Assez rapidement toutefois, la production de ces ateliers en sigillée régresse et les artisans de Lezoux se tournent vers d'autres types de production : la sigillée devient marginale dans leur production.

Vers 90 et 100 d'importants changements ont lieu, à la suite de l'arrivée de potiers fortement influencés par les productions de Gaule du Sud, en particulier de la Graufesenque. Cette influence se fait sentir à l'époque de Trajan (98-117) sur les potiers des Martres-de-Veyre. À la même époque environ, le potier Libertus apporte une dynamique nouvelle à Lezoux. Artiste sûr et technicien habile, Libertus témoigne d'influences classiques, peut-être en provenance de la Méditerranée orientale. Son œuvre fait école : par la suite les sujets et les motifs se perpétuent sur des générations avec une continuité encore décelable, quoique très affaiblie au IVe siècle.

À partir du IIe siècle les poteries de Lezoux ont une pâte calcaire : les techniques de production sont désormais parfaitement assimilées, à cette époque la production de Lezoux devient aussi très importante en quantité. Le nombre des ateliers augmente, ainsi que leur taille et leur dispersion ; la structure de la production se complexifie et l'on peut même observer des phénomènes de sous-traitance.

Dans la seconde moitié du IIe siècle les potiers de Lezoux perdent le marché rhénan au profit des ateliers de Gaule de l'Est, mais continuent à vendre dans toute la Gaule et sur le Danube. En Gaule, la diffusion est abondante sauf dans le sud, et elle est rare en Espagne ou en Italie. Cette lacune est peut-être due aux fluctuations de la mode, détrônant la sigillée pour une vaisselle plus sobre et plus claire. La production cesse au IVe siècle après que les caractéristiques de la sigillée se sont progressivement perdues.

La céramique sigillée est une céramique fine destinée au service à table caractéristique de l'Antiquité romaine.

Elle se caractérise par un vernis rouge grésé cuit en atmosphère oxydante, plus ou moins clair et par des décors en relief, moulés, imprimés ou rapportés.

Certaines pièces portent des estampilles d’où elle tire son nom, sigillée venant de sigillum, le sceau.

Une collection notable est celle qui a été amassée par Charles Fabre ; elle a été donnée au musée de Lezoux en 1992.

Un premier musée est créé à Lezoux en 1957 par le comité archéologique de Lezoux. Ce musée devient un musée municipal en 1966 ; le conservateur en est Hugues Vertet, chargé de recherches au CNRS, qui a dirigé la plus grande partie des fouilles de Lezoux.

Au haut Moyen Âge, les objets de parure découverts dans deux tombes aristocratiques constituent un témoignage exceptionnel.

Au début des années 1980, la ville de Lezoux fait l'acquisition de l'ancienne fabrique Bompard et y installe le musée.

L'ancienne fabrique de céramique Bompard, qui a eu son apogée entre 1870 et 1920.

Les bâtiments, disposés autour d'une cour, sont inscrits à l’inventaire des monuments historiques. De l'activité de cette fabrique restent deux fours monumentaux, mis en valeur dans le musée.

En 1999, le département du Puy-de-Dôme rachète les bâtiments, pour prendre la responsabilité du musée ; une réhabilitation complète de l'ensemble est décidée. Le musée, qui a reçu en 2003 l'appellation Musée de France, inaugure en 2007 un nouveau parcours muséographique.

L’accessibilité du musée départemental de la céramique de Lezoux et le parcours muséographique sont étudiés pour tous types de public. Le musée expose l’histoire de la sigillée et des potiers lézoviens et plus largement de la céramique sur le territoire de Lezoux depuis l’Antiquité jusqu’au XXe siècle, et valorise la création céramique contemporaine à travers plusieurs projets (expositions, résidences d’artiste, acquisitions…).

Visité en 2021.


39 rue de la République 63190 Lezoux

Accès payant


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