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Le menhir du Pont d'Aubière dit la Pierre Piquée

Le menhir du Pont d'Aubière dit la Pierre Piquée est situé à Aubière dans le département du Puy-de-Dôme.

Le menhir est en granite porphyroïde dont le plus proche gisement est distant d'au moins 6 km. Sa section est de forme triangulaire et mesure 2,32 m de hauteur. La face ouest est verticale, régulière mais non lisse la face sud-est comporte un léger décrochement à 0,80 m du sol. La face nord-est est très irrégulière avec une concavité à la base. Le sommet du menhir est arrondi (vu de face) et pointu (vue de profil).

Les éléments de mobilier découverts dans la fosse de calage du menhir permettent de dater cet aménagement de la période gallo-romaine et plus précisément du 1er siècle ap. J.-C. L’hypothèse d’un aménagement plus récent, avec un mobilier antique intrusif et remanié, apparaît comme peu probable, compte tenu de l’absence de tout témoin d’âge postérieur, de l’homogénéité du mobilier recueilli et de l’altération superficielle assez marquée du monolithe, signe d’un enfouissement ancien sans creusement ultérieur. Il paraît donc légitime de dater l’érection du monument du Haut-Empire. Malgré la proximité d’une voie présumée antique (actuelle RN9), l’identification du monolithe à une borne millaire, idée avancée par l’érudit P.-P. Mathieu, apparaît peu vraisemblable, compte tenu du volume du bloc et de son caractère « brut ». L’analyse archivistique n’apporte aucun élément à la réflexion. Deux hypothèses peuvent donc être formulées :

- Le menhir, transporté à l’époque préhistorique, a été redressé à l’époque galloromaine. Ce creusement a fait disparaître toute trace de l’ancienne fosse de calage préhistorique.

- Le monolithe n’est pas préhistorique. Il a été transporté sur place, puis dressé dans une fosse à l’époque gallo-romaine.

La finalité de ce « menhir » demeure conjecturelle. Sa datation est toutefois à rapprocher de celle présumée du « menhir » de Beaulieu (Tène finale, voir rapport de sondages 2008, supra) et de celle d’un menhir récemment sondé dans la Haute-Vienne voisine (Crescentini et Vuaillat, 2005). Rappelons enfin que l’ensemble des monolithes de l’agglomération clermontoise a une nature pétrographique et une origine géographiques communes. Il faut souligner enfin qu’aucun artefact relative à la période préhistorique n’a été découvert.

La poursuite de l’étude sur les autres pierres levées du secteur pourra peut-être permettre d’apporter d’autres éléments de compréhension. D’autre part, la question du redressement éventuel du monolithe pourrait être approfondie par le biais d’une étude de surface, du type de celles pratiquées par D. Sellier sur les alignements de Carnac (Sellier, 1991 et 2008). Dans l’intervalle, souhaitons que ce monolithe puisse faire l’objet d’une mise en valeur adéquate*.

Année 2008. Rapport d’opérations. Responsable : Frédéric Surmely, conservateur du Patrimoine, docteur (HDR) en préhistoire, DRAC Auvergne et UMR 6042 du CNRS (GEOLAB).

Au Moyen Âge, les assises de justice se tenaient près du menhir. Selon le docteur Charvilhat, les jeunes gens du village venaient y coller leur oreille au premier jour du printemps pour y entendre des voix souterraines.

Ce mégalithe devrait être nommé "Menhir des Sauzes" (du nom de la rue toute proche), car la Pierre Piquée désigne déjà une "borne" située à la limite des communes de Romagnat et d'Aubière (Rue du Pourliat).

L'édifice a fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques en 1971.

Visité en 2021 (* et toujours pas de mise en valeur: cela reste une friche industrielle ! )


4 Allée Groupe N Bourbaki 63170 Aubière, situé au sein du parc technologique de La Pardieu

Accès libre


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