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Le jubé de Bourges

Les chanoines récitaient l'évangile et l'épître et montaient sur le jubé pour que la foule des fidèles puissent les voir et ils commençaient leur propos par ces mots " Jube, domine, benedicere", ce que chacun d'entre nous a traduit par " Ordonne, Seigneur, de bénir" ou plus simplement "Veuillez, seigneur, me bénir". Et c'est ainsi que la barrière prit le nom du premier mot employé par les chanoines de la cathédrale….

Nous sommes au XIIIe siècle, date de la construction de l'édifice de Bourges et à cette époque, les fidèles ne participaient pas aux Offices, depuis le Concile de Latran en 1215, ils devaient communier une fois par an. Et donc ils n'avaient pas beaucoup de possibilité pour admirer ce jubé. En fait il s'agissait une rangées d'arcatures avec au dessus une tribune. Le jubé de Bourges était en pierre et comportait de très nombreuses sculptures.

Il barrait la cathédrale sur toute sa largeur et revenait sur les côtés.

Le Jubé de la cathédrale a été érigé vers 1235. Il était large de 18 mètres, haut de 6,80 mètres et, à l'origine, peint et incrusté de morceaux de verre. Lors de la prise de la ville par les huguenots en 1562, les statues ont toutes été décapitées, voire partiellement détruites.

En 1758, l'époque n'est plus à la séparation entre le chœur et les fidèles massés dans la nef. Pour faire mieux participer ces derniers au culte, les chanoines décident de le supprimer (ce qui a dû être fait sans grand regret vu son état de délabrement).

Les pierres du jubé placées un jour sur un lieu sacré ne peuvent pas être mises n'importe ou, on ne peut pas en faire des cailloux pour les routes. Il faut impérativement les laisser sur place. Alors, les grandes pierres sont retaillées et servent à des aménagements de la cathédrale comme clôture du chœur et d'autres sont enfouies sous la cathédrale.

Lorsqu'en 1850, l'archevêque Du Pont veut réaménager le chœur, on creuse, on creuse….

Et on retrouve des pierres du jubé, aussi lorsqu'en 1894, pour installer le chauffage de la cathédrale, on ouvre une "voie ferrée"… nul n'est surpris de retrouver encore 450 fragments du jubé sous le chœur…. Puis au fil des travaux depuis un siècle on récupère quelques sculptures ou une rosace.


le gardien endormi, en cote de maille

Les plus intéressants, ceux de la partie supérieure, sont exposés dans la crypte. On y voit encore de nombreuses traces de polychromie.

Les jointures de l'arcature étaient ornées de personnages en toge (anges ou apôtres?). Au centre trônait une Crucifixion accompagnée, à droite et à gauche, de scènes de la Passion.

Sur le retour latéral sud, deux représentations très médiévales : le Léviathan et la marmite de l'enfer.

Visité en 2021.


Pl. Etienne Dolet, 18000 Bourges

Accès payant


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