Le donjon Lacataye
- Alain Foucaut
- 5 nov. 2021
- 2 min de lecture
La Cataye viendrait de castrum (« château » en latin). Il est tout à fait possible que ces maisons aient remplacé une éminence précédente de type motte avec tour, car l'emplacement s'appelle aussi : « pujorin », c'est-à-dire « pouy jorin » (pouy : hauteur et jorin, déformation de lorenh : vers l'est).

La Cataye est constitué de deux maisons romanes accolées, ce que l'on voit parfaitement en entrant dans l'actuel musée dont le mur central comporte des fenêtres romanes, signe que l'une des deux maisons a été élevée avant la seconde.

Les maisons, prises dans le mur d'enceinte, contribuaient à la protection de la ville côté Midou, là où s'installèrent les nouveaux quartiers au XIIIe siècle.

Il semblerait que cet ensemble fortifié en pierre coquillière servait de poste d'observation et de tour de défense.

Les maisons appartenaient aux vicomtes de Marsan, qui les ont délaissées quand ils se sont éloignés de leur ville d'origine. Au XVIe siècle, on modifie leur partie supérieure et on les dote de créneaux, perdurant leur vocation militaire.

Marguerite de Navarre (sœur de François Ier et grand-mère d'Henri IV) trouve à l'abri des murailles de Mont-de-Marsan, son « ermitage », un lieu de retraite et de recueillement. Elle réside soit à Lacataye, soit au Château Vieux. Elle apprécie particulièrement ces lieux pour leur proximité avec le couvent des Clarisses, où elle trouve calme et sérénité.

En, 1860, Antoine Lacaze, maire et propriétaire du donjon, le lègue à la ville pour y loger les troupes. Le donjon Lacataye devient alors caserne départementale jusqu'à ce que les militaires déménagent à la caserne Bosquet en 1875 ; mais jusqu'en 1900 le bâtiment sert encore d'annexe à la nouvelle caserne et abrite les magasins d'équipements militaires.

Il conserve pendant près d'un siècle le nom de Caserne Lacaze, malgré les affectations civiles qui s'y succédèrent : pensionnat de jeunes filles, centre de gymnastique, atelier municipal. Le 11 février 1925, s'y tient la première émission de TSF de la ville.

Le donjon Lacataye étant restauré en 1963, le musée Despiau-Wlérick y est transféré sur l'initiative de Raymond Farbos, président de l'association des « Amis de Charles Despiau et Robert Wlérick », et du maire Charles Lamarque-Cando ; ce nouveau lieu est inauguré en 1968.

Ce musée est consacré à la sculpture figurative de la première moitié du XXe siècle et dédié aux deux artistes montois Charles Despiau et Robert Wlérick.

Visité l'extérieur en 2021 (le musée étant fermé lors de notre passage).
1 Pl. Marguerite de Navarre, 40000 Mont-de-Marsan
Accès payant
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