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Le château de Dourdan

Alain Foucaut
17 nov. 2020
3 min de lecture

La première mention de Dourdan remonte à l'année 956, quand Hugues le Grand, père de Hugues Capet et ancêtre des Capétiens, décède apud Dordingham villam (Chronique de Sens). Une tradition locale invérifiable fait remonter l'existence du château primitif à cette époque. La ville est qualifiée de royale vers 1147 : Apud Dordinchum quod regium municipium est (à Dourdan qui est ville royale). Le terme municipium désigne régulièrement, en latin médiéval, une cité pourvue de remparts.

Le château est édifié entre 1220 et 1222 à la demande de Philippe Auguste.

De plan presque carré, la forteresse est protégée par quatre tours d’angle, dont la plus importante est la tour-maîtresse ou donjon, trois tours de flanquement et un châtelet d’entrée.

Des fossés secs de plus de 6 mètres de profondeur, et d’une largeur de 12 mètres protégeaient la forteresse de ses ennemis. Un pont-levis et une herse assuraient autrefois sa défense, de même que des archères percées sur les flancs des tours.

Le donjon, symbole du pouvoir royal, est de forme circulaire, à trois niveaux, aux belles voûtes d’ogives.

La grosse tour de Dourdan est un remarquable exemple d’architecture militaire du XIIIe siècle.

La tour médiévale ne mesurant plus que 26 mètres, elle offre désormais une terrasse d’où l’on peut admirer une vue splendide sur l'ensemble de la ville de Dourdan et de ses environs.

Lorsque le roi séjournait à Dourdan au Moyen âge, il résidait dans un bâtiment situé le long de la courtine sud, qui se déployait d’une tour d’angle à l’autre.

Ce logis royal se composait de trois unités de constructions contigües comme on peut le voir sur la célèbre enluminure du mois d’avril des Très Riches Heures réalisées par les frères de Limbourg (conservées au musée Condé de Chantilly). Les vestiges des murs de refends de ces logis, sont encore visibles aujourd’hui.

Appartenant au domaine royal, le château passe entre les mains de Philippe le Bel qui le cède en apanage à son frère Louis d'Evreux. La forteresse échut en 1400 au duc de Berry, qui fit réaménager avec faste le logis royal.

Pendant les guerres de Religion, le château, tenu par la Ligue, est gravement endommagé lors du siège de 1591 soutenu par l’armée royale de Henri IV. Il perd alors tous ses parties supérieures, les toitures, le dernier étage, les chemins de ronde… Au début du XVIIe siècle, les nouveaux propriétaires du château, Harlay de Sancy, puis Sully s’attachent à lui redonner une apparence. La forteresse devient alors lieu de résidence puis prison royale.

En 1672, le château est octroyé à Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV, qui le transforme en prison. Devenue prison départementale à la Révolution Française, il abrite des détenus jusqu’en 1852.

En 1852, le château est mis en vente par les Domaines, et racheté par un propriétaire privé dourdannais, Amédée Guénée. Il est ensuite légué à la famille Guyot en 1863. Elisabeth de Gaillard de la Valdène, fille unique et seule héritière de Joseph Guyot, vend le château en viager en 1961 à la municipalité, qui, à sa mort en 1969, devient pleinement propriétaire.

Le château fort de Dourdan est l’une des seules forteresse du XIIIe siècle (il est achevé en 1222) avec Yèvre-le-Châtel, qui ait conservé l’essentiel de ses structures défensives : fossés secs, courtines, tours, donjon. Classé Monument Historique en 1964, il bénéficie depuis de nombreuses campagnes de restauration.