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La ville haute de Chauvigny

Pendant le Moyen Âge, les hommes se sont implantés essentiellement sur l'éperon rocheux et le plateau qui dominent la vallée de la Vienne au nord.

Une cité se développe à partir du XIe siècle, elle accueille cinq châteaux forts : château Baronnial ou des Évêques, château d'Harcourt, donjon de Gouzon, château de Montléon et tour de Flin, ainsi que la collégiale Saint-Pierre construite au cours du XIIe siècle. La cité est entourée de remparts dont les accès sont protégés par des portes fortifiées.

Peu après l'an 1000, les évêques de Poitiers succédant à une famille portant le nom de Chauvigny, deviennent seigneurs de Chauvigny, puis barons à partir du XIVe siècle. Aux Xe et XIe siècles, ils y élèvent un château. Le premier évêque de Poitiers seigneur de Chauvigny est Isembert Ier (mort en 1047) sans doute membre de la famille de Chauvigny dont il avait hérité la seigneurie, après lui se sont succédé plusieurs évêques jusqu'en 1789.

André Ier est l'un des descendants des Chauvigny mentionnés dans les textes du XIe et XIIe siècles. Seigneur de Déols et de Châteauroux par son mariage avec la cousine et filleule du roi Richard d'Angleterre, Denyse de Châteauroux, il s'est illustré au cours de la troisième croisade (en 1190). Son courage lui a valu le surnom de « Preux des Preux ». Un récit légendaire témoigne de ses exploits : un jour que les musulmans cherchaient à forcer un passage entre deux montagnes, André se précipita sur eux des hauteurs « et rasa tout ce qui se trouvait sur son chemin et mit en fuite l'ennemi jusqu'à ce que le passage fût délivré ». Au cours de ce combat retentit pour la première fois le cri de guerre : « Chauvigny, chevaliers pleuvent » qui est resté la devise des descendants d'André Ier.

Durant la guerre de Cent Ans, Chauvigny, est ravagée par les troupes du comte de Derby en 1346.

Dix ans plus tard, les troupes du Prince Noir suivies de celles de Jean le Bon passent à Chauvigny avant d'aller s'affronter à Nouaillé-MaupertuisJean le Bon sera fait prisonnier.

En 1372, Du Guesclin et Jean de Berry, chassent les Anglais mais, en 1412, Chauvigny tombe entre les mains des troupes anglaises du duc de Clarence.

Les fiefs voisins vont, à leur tour, édifier des châteaux forts, qui seront rachetés successivement par les évêques de Poitiers jusqu'en 1447. En ce XVe siècle, la ville atteint sa plus grande extension, entourant de ses 2 kilomètres de remparts, cinq châteaux et quatre églises.

En 1562, les huguenots occupent Chauvigny, puis sont chassés par les troupes royales. Ils reviennent en 1569 avec l’amiral de Coligny à leur tête avant la bataille de Montcontour. Le château, la ville et l'église Saint-Pierre sont pillés et incendiés.

Durant la Fronde, en 1652, Charles Chasteigner, marquis de La Roche-Posay, occupe la ville et le château et leur fait subir pillages et incendies. La même année il est délogé par le duc de Roannes, gouverneur du Poitou.

En 1708, tout n'étant que ruines, le Parlement décharge les évêques de l'obligation d'entretien.

À la Révolution, les ruines sont devenues « carrière publique », les habitants aggravent les dégâts en arrachant les pierres intéressantes.


Le Château Baronnial

Occupant l'extrémité du promontoire de la ville haute, le château baronnial s'étend sur un périmètre de 230 mètres. Au XVe siècle, il se compose :

  • d'un donjon quadrangulaire du XIIe siècle, renforcé par des contreforts rectangulaires et construit sur les restes d'un donjon antérieur plus petit.

  • d'une enceinte protégeant le donjon au nord et percée d'une porte surélevée.

  • d'une grande enceinte en ligne brisée épousant le contour de la pointe de l'éperon.

Le "château neuf", construit vers 1400 par l'évêque Ithiers de Martreuil, prend appui sur la grande enceinte ; il en reste un pan de mur à l'ouest, en haut duquel se trouvent les vestiges des voûtes sur croisées d'ogives de la chapelle Saint-Michel. L'état de ruine actuel du château résulte de sa vente comme bien national pendant la Révolution, l'acquéreur ayant fait de cette forteresse un carrière de pierre.


Le Château d'Harcourt

Ce château tire son nom de l'illustre famille normande d'Harcourt, dont l'un des membres épousa au XIIIe siècle, la vicomtesse de Châtellerault qui possédait ce fief. Resté près de deux siècles en possession de la famille d'Harcourt, il a été racheté au XVe siècle par les évêques de Poitiers.

Construit à la fin du XIIe siècle, c'est le mieux conservé des châteaux chauvinois. Le donjon rectangulaire du XIIe siècle, à contreforts plats, fut réaménagé au XIVe siècle.

Au rez-de-chaussée se trouve une prison voûtée.


Le Château de Montléon

Il ne reste du château de Montléon que des vestiges épars, noyés dans des constructions plus récentes. Situé à proximité immédiate de la collégiale Saint-Pierre, il comportait une tour, dite "Tour Oger", du nom de la famille qui possédait le fief initialement. Des fouilles récentes ont permis d'y découvrir un silo à grains et un cul-de-basse-fosse communiquant avec une salle souterraine.


Le Donjon de Gouzon

D'une enceinte peu étendue, dont quelques bases subsistent, émerge la haute et massive silhouette du donjon, que l'on l'aperçoit de toutes parts, en approchant de Chauvigny. Il a été édifié en plusieurs fois.

Ayant appartenu à la famille poitevine de Beaumont, puis à celle bourbonnaise, de Gouzon, ce château fut acquis au XIVe siècle par Fort d'Aux, évêque de Poitiers.

L'installation, dans le donjon, d'un espace d'archéologie industrielle a necessité d'importants travaux et provoqué l'ouverture d'un chantier de fouilles révélant l'existence de niveaux archéologiques d'un grand intérêt, notamment ceux des périodes néolithiques et protohistoriques.


La Tour de Flins

La tour de Flins domine les escarpements de la vallée du Talbat et s'incorpore aux fortifications de la ville de ce côté. Ce petit donjon rectangulaire possède des angles renforcés par des contreforts plats. Au XVe siècle, des fenêtres ont été percé et une cheminée construite pour le rendre plus habitable. La tour s'intègre actuellement dans une habitation privée.

Visité en 2020.


Cité Médiévale, 86300 Chauvigny


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