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La Tour du Roy

Le « castel daou rey », signifiant la Tour du Roy, est le seul donjon roman encore intact en Gironde. Situé à l’intérieur des remparts de la cité, l’édifice repose sur un massif rocheux isolé de toutes parts et creusé de grottes naturelles et de carrières exploitées depuis le Moyen-Âge.

Du sol de la plus basse terrasse au sommet, on note une hauteur de 32 m.

Cette tour quadrangulaire, haute de 14.50 m, et de 9.50 m de côté est divisée en 3 niveaux.

Les murs extérieurs ainsi que les angles du bâtiment sont parcourus de contreforts plats qui viennent renforcer l’édifice.

Les historiens divergent sur sa date de construction… En 1224, le Roi de France, Louis VIII, dit le Lion conquit une partie de l'Aquitaine dont le Bordelais. Ses troupes occupaient Saint-Emilion et il aurait confirmé son intention d’y faire construire une fortification intra-muros. Cependant certains textes indiquent que c'est Henri III Plantagenêt, roi d'Angleterre et Duc d'Aquitaine, qui en 1237, en ordonna la construction, lorsque Saint-Emilion tomba à nouveau sous le contrôle des anglais.

Est-ce bien un roi qui en est à l’origine ? Le mystère demeure bien qu’une troisième hypothèse est avancée : le qualitatif « du Roi » indique soit une construction royale, soit une possession royale à une période donnée. La période de construction de la Tour étant troublée par la Guerre de Cent Ans, on peut imaginer que, soit un drapeau français, soit un drapeau anglais, était hissé à son sommet.

Enfin, certains spécialistes disent que ce n'est ni grâce au roi de France, ni grâce au roi d'Angleterre que cette tour a été réalisée mais plutôt grâce à la Jurade. En effet, la tour vise à symboliser le nouveau pouvoir de la commune en empruntant à l'architecture seigneuriale l'édifice le plus caractéristique : le donjon quadrangulaire à contreforts.

De plus, on ne connaît aucun édifice nommé “hôtel de ville” à Saint-Émilion qui, au XIIIème siècle, est la seconde cité du Bordelais. Il est donc fort probable que cette tour en ait eu la fonction.

La Jurade utilise d’ailleurs toujours cette tour aujourd’hui. Bien que cette dernière fut dissoute sous la Révolution française, elle fut recréée comme confrérie viticole en 1948:

La Jurade fut instaurée en même temps que la commune de Semelione en 1199 par Jean sans Terre, roi d’Angleterre. Ce dernier délégua ses pouvoirs économique, politique et judiciaire, à des notables et des magistrats afin de gérer l’administration générale de la cité. En échange de ces privilèges accordés, l’Angleterre put jouir du « privilège des vins de Saint-Émilion ». Ainsi la superficie du vignoble augmenta avec la notoriété des vins. Leur qualité était soumise au contrôle de la Jurade (par le sceau du vinettier) avant transport vers l’Angleterre depuis le port de Pierrefitte sur la Dordogne.

L’autorité de la Jurade perdura jusqu’à la Révolution française en 1789. En 1948, les viticulteurs réunis au sein du syndicat viticole ressuscitèrent la Jurade sous la forme d’une confrérie, qui devint alors l’ambassadrice des vins de Saint-Émilion à travers le monde, avec pour ambition de garantir l’authenticité et la qualité de ses vins.

C'est du haut de cette tour que la jurade de Saint-Émilion proclame le troisième dimanche de juin le jugement du vin nouveau et le troisième dimanche du mois de septembre le ban des vendanges.

Classé monument historique en 1886.

Visité en 2021.


Rue des Jurats, 33330 Saint-Émilion

Accès payant


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