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La surprenante crypte médiévale de Saint-Aignan

Aignan d’Orléans ou saint Aignan ou Agnan (Anianus), né vers 358 à Vienne et mort vers 453, est un évêque d’Orléans et un saint de l’Église catholique honoré le 17 novembre.

Né dans le Dauphiné, issu d'une famille originaire de Hongrie, il fut appelé à Orléans par l'évêque saint Euverte qui avait entendu parler de ses qualités et de ses mérites. Devenu évêque d'Orléans à son tour, il sauva sa ville de la cruauté des hordes d'Attila qui avait évité Paris. Il transforma miraculeusement une poignée de sable de Loire en un essaim de guêpes. Ce serait elles qui mirent en déroute l'armée des Huns. Il fut ensuite relayé par Ætius le général romain qui vint au secours des assiégés. De nos jours, de nombreuses localités portent son nom en France, car il fut considéré à l'époque comme un sauveur.

Plusieurs sources anciennes (en particulier Sidoine Apollinaire dès 478-794 et la Vita Aniani) le décrivent comme l'un des principaux artisans de la défense d'Aurelianum (ancien nom d'Orléans) contre le roi des Huns Attila en 451 avec l’aide d’Ætius, général romain, qu'il avait d'abord convaincu de rejoindre la ville.

Il est aussi le saint patron de la ville d’Orléans, supplanté dans les faits, presque mille ans plus tard et dans des circonstances assez proches, par Jeanne d'Arc.

Mur nord du déambulatoire

L’église Saint-Aignan d’Orléans doit son origine à la sépulture du saint évêque mort en 453, inhumé dans une nécropole à l’extérieur de la ville antique. La sépulture du saint évêque est dès le VIe siècle recouverte d’une basilique. Une communauté y est attestée au milieu du VIIe siècle. Les moines sont remplacés par des chanoines au IXe siècle. Durant le premier tiers du XIe siècle, l’édifice est entièrement reconstruit à l’initiative de Robert le Pieux (consécration en 1029 ; travaux à la couverture en 1031). Après les guerres des XIVe et XVe siècles où elle fut détruite, l’église haute est reconstruite à partir de 1438.

Restée dans un très bon état de conservation, la crypte Saint-Aignan est l'une des plus belles illustrations du renouveau de l'architecture religieuse de l'an mil. L’entrée se fait par la façade sud de l’actuelle église, elle s’ouvre sur un couloir en pente douce qui mène à un monument peu connu, y compris des orléanais eux-mêmes. Le sol actuel étant surélevé de deux mètres, la crypte était semi-enterrée et bien éclairée par des ouvertures ébrasées en plein cintre.

Elle est le seul vestige de l’église originelle construite par Robert le Pieux au XIe siècle, afin d'y déposer les reliques de saint Aignan. Consacrée en 1029, la crypte est en réalité une église souterraine, où le martyrium accueille les reliques du saint. La crypte s'organisait à l'origine comme une église avec une grande salle semi-circulaire, un déambulatoire qui en faisait le tour desservait cinq chapelles dont une seule subsiste, restant encore visible aujourd'hui.

La partie Est de la crypte est entièrement voûtée d'arêtes avec des absidioles en cul de four. L'abside centrale à trois nefs avait à l'origine deux files de six colonnes dont deux engagées mais des travaux de confortement les ont transformées en piliers.

Des sondages ont permis la mise au jour des chapiteaux et colonnes d'origine. Le déambulatoire également voûté d'arêtes a été renforcé par des arcs doubleaux reposant sur des piliers. Le mur du collatéral Nord est orné d'une arcature de six arcades reposant alternativement sur des colonnes et des piliers. Ce même décor existait au Sud mais l'ouverture du passage au XVe siècle l'a détruit en partie. Une des chapelle possède deux petites arcades cintrées.

Le chapiteau historié de la façade de la confession est célèbre dans l'histoire de la sculpture romane. Sa face principale est occupée par un personnage nu avec une barbe triangulaire accosté de deux monstres, probablement des lions dont la tête crache du feu.

Sur les côtés, deux hommes nus dont l'un tenant un glaive semble attaqué l'un des monstres pendant que l'autre personnage s'enfuit.

Parmi les autres chapiteaux, certains sont simplement épannelés, d'autres avec des palmettes, rosaces, motifs en arêtes de poissons ou de minces volutes d'un art rudimentaire.


Toutes les visites sont guidées ("Visites des cryptes médiévales d’Orléans": les cryptes de Saint-Avit et de Saint-Aignan ) : L'occasion de se replonger à l'époque médiévale où histoire, mystères, mysticisme et spiritualité ambiancent les pierres encore debout.

Lieux de mémoire insoupçonnés, cette visite insolite est l'occasion de découvrir ces deux cryptes. Comme un ensemble de pierres parlantes, ce patrimoine caché et conservé offre une nouvelle vision de la riche histoire orléanaise.

Nous avons eu la chance de faire les visites avec un guide de grande qualité, très sympathique mais surtout maîtrisant parfaitement son sujet.

Visité en 2022.


Rue Neuve Saint-Aignan, 45000 ORLEANS

Accès payant


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