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La Solfatare

La Solfatare constitue la zone la plus active parmi les quelque quarante volcans faisant partie du complexe volcanique des champs Phlégréens. Après le Vésuve, il est le second grand volcan actif à proximité immédiate de Naples.

Le toponyme, qui provient du latin Sulpha terra, « terre de soufre », a donné son nom aux solfatares, un type de fumerolles caractérisé par d'importants dépôts de soufre.

Le cratère est situé sur une colline à 190 m d’altitude. Il a une forme de vasque ovale d'un diamètre allant jusqu'à 770 mètres.

Au centre se trouvent des marmites de boues sulfureuses bouillonnantes, la fangia, utilisée dès l'Antiquité à buts thérapeutiques, et exploitée encore aujourd’hui comme produit de beauté d’origine hydrothermale.

Le paysage est lunaire, constitué de cendres et de nombreuses fentes dans le sol d'où s'échappent des fumerolles. La principale, dite Bocca Grande (« grande bouche » en italien, « grande fumerolle » en français), émet des gaz de l'ordre de 1 500 tonnes de dioxyde de carbone et 3 300 tonnes de vapeur riche en minéraux (bore, sodium, magnésium, vanadium, arsenic, zinc, iode, antimoine, rubidium…) par jour à une température d'environ 160-200 °C2.

Ce dégazage dépose sur les roches adjacentes des cristaux rouges de réalgar et cinabre et des cristaux jaunes d’orpiment. Il a été démontré que la composition chimique de ces gaz (anhydride carbonique, anhydride sulfureux, etc.) et la température varient au cours du temps.

Le volcan est entouré de petits empilements meubles d'éjectas de pouzzolane, des fragments de lave éjectés, de cendre et lapilli, que l'on appelle tuf lorsqu'il est compacté.

La genèse de la Sulfatare s'inscrit dans celle des champs Phlégréens par l'éruption ignimbritique campanienne il y a environ 35 000 ans. Celle ci fut suivie d'une éruption dite de tuf jaune, qui recouvrit la plaine campanienne sur près de 1 000 km² il y a environ 12 000 ans. Le cratère lui-même résulte d'une violente explosion dite phréato-magmatique remontant à 4 000 ans seulement.

Ces activités telluriques n'ont pas manqué de fasciner les Grecs et les Romains. Ils placèrent dans ce secteur des lieux mythiques, tels l'entrée des Enfers situés tantôt au niveau de la « Bocca Grande » tantôt au lac d'Averne dont émanaient alors des gaz toxiques, parfois d'une redoutable puanteur sulfurique :

Dans l'Énéide, Virgile raconte qu'Énée a creusé, sur la rive du lac Averne, un passage vers le monde souterrain, afin de rechercher son père défunt Anchise en franchissant le Styx.

Au XIIe siècle, Pierre d'Éboli, dans son De Balneis Puteolanis, recommande à Frédéric de Hohenstaufen, roi de Sicile et empereur germanique, Stupor Mundi, les effets bénéfiques des sources, aujourd’hui disparues sous l'effet du bradyséisme. Leurs eaux, au goût de citron, étaient censées soigner les maladies de la vue, de la peau, l'asthme et quelques maladies respiratoires. Ce dernier aurait suivi son conseil et profité d'une cure sur le chemin de la sixième croisade — la seule croisade pacifique.

Les « fours » sont deux grottes artificielles crées vers la fin du XIXe siècle pour créer des sudatoria qui existaient dans les thermes romaines.

Il s’agit de chambres chaudes très humides (nos saunas contemporains sont des chambres chaudes sèches). On a plus tard stabilisés les entrées avec une construction en briques. On ne peut tenir dans ces tunnels que quelques minutes, il y fait beaucoup trop chaud. Pourtant, on les a utilisé à des fins thérapeutiques pour soigner des troubles respiratoires. On y plaçait les patients à l’horizontale, car les cavités sont trop basses pour tenir debout et il fait bien sûr un peu plus frais au sol. Les trous portaient les noms très parlant de purgatoire et d’enfer. Le températures d’air y atteignaient 60 et 90°C. Les remontées et baisses lentes du niveau du sol d’origine volcanique (bradyséisme) entre 1920 et 1984 obligent à fermer le service thérapeutique car la composition des gaz et leur température sont devenues très irrégulières.

Visité en 2011.


Solfatara di Pozzuoli, Pouzzoles, Naples, Italie

Le site est interdit au public depuis un drame survenu en 2017.


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