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La Roche se Solutré, haut lieu de la Préhistoire

La roche de Solutré est un escarpement calcaire surplombant la commune de Solutré-Pouilly, à 8 km à l'ouest de Mâcon.

Il s'agit d'un site emblématique de Saône-et-Loire, au sud de la région Bourgogne-Franche-Comté. Protégée au titre de la loi sur les sites classés et aujourd’hui Grand Site de France, elle tire sa célébrité de plusieurs points d’intérêt : phénomène géologique rare dans cette région et site préhistorique éponyme d'une culture paléolithique, elle abrite sur son sommet — qui culmine à 493 mètres — un milieu spécifique (les pelouses calcicoles du Mâconnais) à la faune et la flore particulières.

Occupée par l’homme depuis au moins 55 000 ans, il s’agit en outre du berceau du Pouilly-Fuissé, vin blanc renommé.

Elle fut médiatisée à partir des années 1980 par l’ascension rituelle du président François Mitterrand accompagné par de nombreux amis.

Le gisement préhistorique de Solutré est l'un des plus riches d’Europe, en ossements et en vestiges lithiques. À la suite de sa découverte, la Roche a donné son nom à un faciès culturel du Paléolithique supérieur, le Solutréen.

C'est en 1866 que commencent les fouilles au pied de la roche, au lieu-dit du « Cros du Charnier », sur l'affleurement d'ossements de chevaux, dont personne n'imagine alors qu'il s'agit de vestiges préhistoriques (cette science étant alors naissante).

Très vite, Henry Testot-Ferry découvre la zone des foyers de l'âge du renne, ainsi que des tombes en dalles brutes. On retrouve dans ces foyers de nombreux outils en silex : pointes de lance,

feuilles de laurier et autres grattoirs, mais aussi un véritable amas d’ossements : du renne surtout, mais également du cheval, de l'éléphant, du loup et du tigre des cavernes.

Henry Testot-Ferry et Adrien Arcelin décident alors de sonder afin de déterminer scientifiquement l'ampleur du gisement qu'ils ont mis au jour et d'examiner avec un soin extrême l'ensemble des vestiges retrouvés. L'enjeu est de comprendre l'agencement des couches stratigraphiques du site, base de l'établissement de la chronologie.

En 1868, l'existence d'une station de chasse au pied de la roche est l'hypothèse scientifique privilégiée. Les deux inventeurs font alors appel à d'autres spécialistes et présentent leurs travaux dans des congrès. Solutré se révèle alors comme l'un des plus grands sites préhistoriques français.

En 1872, Gabriel de Mortillet, l'un des plus importants préhistoriens de son temps, décide de nommer les périodes de la Préhistoire d'après le nom de sites préhistoriques où elles sont particulièrement bien représentées. C'est ainsi qu'apparaît le terme de Solutréen (environ 22 000 et 17 000 ans avant le présent).

De nombreuses fouilles furent menées par la suite, le champ de fouilles restant aujourd’hui encore partiellement inexploré et protégé.

Le village de Solutré

La légende:

Contrairement à la légende de la « chasse à l’abîme », jamais les hommes préhistoriques vivant près de Solutré n’ont pourchassé les chevaux pour les pousser à se précipiter du haut de la Roche.

Cette théorie – dont il n’a jamais été question dans les publications scientifiques d'Henry Testot-Ferry – apparaît en fait dans le roman préhistorique d’Adrien Arcelin : il ne s’agit donc que d’une fiction dont l’imaginaire populaire s’est emparé. L’incohérence de cette hypothèse a été aisément démontrée depuis, entre autres du fait de la distance importante entre l’emplacement des ossements et le sommet de la Roche.


Vue sur la Roche de Vergisson depuis le sommet de celle de Solutré (le village de Vergisson au milieu des vignes).

Visité en 2020.


Chemin de la Roche, 71960 Solutré-Pouilly

Accès libre


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