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La prison de la Grande Roquette et la Commune de Paris

La Commune de Paris trouve sa source dans un élan républicain se référant à la Première République et au Gouvernement révolutionnaire de la Commune de 1792, ainsi qu'aux premiers mois de la Deuxième République, allant de la Révolution de février aux insurrections des journées de Juin, réprimées de façon sanglante par le gouvernement issu de l'Assemblée constituante élue le 23 avril 1848.

Les conditions de vie des ouvriers sont particulièrement dures. Sous le Second Empire, les salaires sont inférieurs au coût de la vie. L'un des hauts fonctionnaires favoris de Napoléon III, le baron Haussmann, note que plus de la moitié des Parisiens vivent dans une « pauvreté voisine de l'indigence », même s'ils travaillent onze heures par jour.

La Commune de Paris est une période insurrectionnelle de l'histoire de Paris qui dura 71 jours, du 18 mars 1871 à la « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871. Cette insurrection refusa de reconnaître le gouvernement issu de l'Assemblée nationale, qui venait d'être élue au suffrage universel masculin, et choisit d'ébaucher pour la ville une organisation de type libertaire, basée sur la démocratie directe, qui donnera naissance au communalisme.

La Commune est à la fois une réaction à la défaite française de la guerre franco-prussienne de 1870 et au siège de Paris, et une manifestation de l'opposition entre le Paris républicain favorable à la démocratie directe, et une Assemblée nationale à majorité monarchiste acquise au régime représentatif. Cette insurrection et la violente répression qu'elle subit eurent un retentissement international important, notamment au sein du mouvement ouvrier et des différents mouvements révolutionnaires naissants. La Commune est de ce fait encore aujourd'hui une référence historique importante pour les mouvements communistes et libertaires et plus largement pour les mouvements de gauche.


Le 24 mai 1871, six des détenus, otages du peuple de Paris, furent délogés de la prison par les communards et furent tous fusillés sur le chemin de ronde du bâtiment. Il s’agissait de l’Archevêque de Paris, du curé de la Madeleine, de 2 pères jésuites, d’un aumônier et du président-sénateur de la chambre à la Cour de cassation.

Le 24 mai, les communards, sortirent cette-fois-ci 49 otages de leur cellule pour les conduire au poste de commandement des fédérés, rue Haxo, sous les vociférations et les cris de mort du peuple. Arrivée à la cité Vincennes (aujourd’hui nommée la Villa des Otages), la foule ne put contenir sa rage et massacra les otages : 33 gardes de Paris, 2 gendarmes, 4 civils et 10 ecclésiastiques.

En souvenir de ces événements tragiques, les pères jésuites instaurèrent, en 1872, l’oeuvre d’expiation du massacre des otages. En 1886, ils acquirent le terrain où était située la prison de la Grande Roquette et achetèrent par la même occasion les cellules où étaient incarcérés l’archevêque de Paris et les 2 pères jésuites. Aucun détenu n’avait occupé la cellule de l’archevêque depuis sa mort. Les religieux décidèrent de les transférer rue Haxo pour reconstituer l’espace carcéral dans un bâtiment bas en fond de cour donnant sur le 51 rue Borrego.

De cette reconstitution ne restent aujourd’hui que la porte et la grille d’une des cellules, le pavillon bas ayant été détruit en 1960 pour laisser place à des logements ouvriers et une MJC.

Aujourd’hui, l’église Notre Dame des Otages, lieu de culte, ouvrage Art déco d’une épure architecturale intéressante est aussi un lieu de mémoire. A l’arrière, un monument hommage aux fusillés de 1871 a été placé dans la cour. La plaque commémorative mentionne cinquante-deux victimes (sous la plaque, les restes du pan de mur (détruit par le bombardement d'un zeppelin allemand le 29 janvier 1916 ) devant lequel s'est tenue l'exécution.

Les fusillés furent jetés dans une fosse commune au cimetière de Belleville, tout proche, où se trouve une stèle avec leurs noms.

C’est tout ce qu’il reste aujourd’hui de la prison de la Grande Roquette. Initialement située au 166 rue de la Roquette, elle faisait face à celle de la petite roquette et « accueillait » jusqu’en 1899 des détenus à perpétuité ou des condamnés à mort.

Visité en 2021.


Notre-Dame des Otages

81 rue Haxo 75020 Paris


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