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la monnaie royale à la tour de Londres

La Royal Mint est une des institutions les plus anciennes et les plus respectées du Royaume-Uni. Un penney d’argent frappé au IXème siècle, durant le règne d’Alfred le Grand, marque le début de son histoire. Cette pièce a été frappée à Londres, comme en témoigne le monogramme ‘Lvndonia’, latin pour Londres. À cette époque, il y avait plusieurs Monnaies, qui fonctionnaient plus comme des ateliers de forge que des usines.

Les pièces étaient produites à la main par des « monnayeurs », dont les méthodes sont restées à la base des processus modernes de frappe. La Royal Mint a frappé des pièces pour tous les monarques depuis.

À partir de 1279, sous le règne d’Edouard I, les monnayeurs de Londres ont été rassemblés ensemble à la Tour de Londres pour y former une seule Monnaie. En tant que forteresse royale, la tour était un endroit sécurisé pour y frapper les pièces du pays, et l’or et l’argent pouvait y être transporté par bateau ou par chariot. Le métal précieux était stocké aux alentours de la Tour de Londres, qui est toujours connue sous le nom de Mint Street (rue de la Monnaie).

Les ateliers de frappe monétaire disputent à l’Artillerie l’espace de la basse-cour. Si des services de la Monnaie sont présents dans l’enceinte de la Tour depuis le règne d’Édouard Ier (1239-1307), c’est sous le règne d’Henri VIII (1509-1547), friand de mutations monétaires, que se développe cette activité. Entre 1560 et 1562, un bâtiment de bois et de briques est construit dans la basse-cour près de la tour du sel et une maison de raffinage établie dans la haute-cour au sud de la tour Blanche. En 1585-1586, de nouveaux locaux sont établis à l’angle sud-ouest de la cour, près de la tour Byward.

Le monnayage y est effectué au marteau, suivant des méthodes qui ont peu évolué depuis le Moyen Âge. En 1629, le huguenot Nicolas Briot obtient du roi le droit de s’installer à la Tour pour y loger, avec sa famille et ses employés, et y expérimenter la frappe au moulin. Les monnayeurs de la Monnaie royale s’y opposent. Briot doit envoyer une supplique au roi pour se voir rétabli dans ses droits et il paraît effectivement avoir usé de sa presse au moulin pour de petites productions. En 1649-1651, une nouvelle tentative de mécanisation du monnayage est introduite par le Français Pierre Blondeau qui propose de mécaniser le crénelage des tranches des pièces, les cannelures produites prévenant les tentatives de rognage.

Le monnayage connaît donc d’importantes évolutions techniques sous l’influence de donneurs d’avis et « inventeurs ». Après la politique monétaire erratique d’Henri VIII, la Couronne anglaise souhaite redonner du lustre à sa monnaie métallique et décrie de nombreuses pièces en circulation. Le perfectionnement du monnayage vise à la fois à limiter les contrefaçons et à relever la réputation des pièces anglaises, singulièrement affectée par les manipulations henriciennes.

Il n’est dès lors pas fortuit que les postes de gardien puis de maître de la Monnaie aient été attribués à Isaac Newton respectivement en 1696 et 1699. Si ces fonctions étaient censées être des sinécures, les biographes de l’astronome ont montré qu’il occupe bel et bien l’office, se mêlant notamment d’essais métallurgiques et de lutte contre les faux-monnayeurs. Dans le contexte de la mécanisation croissante de la production – le moulin monétaire est définitivement adopté en 1662 – le recours à un savant pour superviser l’atelier n’est d’ailleurs pas superflu.


Sur la photo ci-dessous vous pouvez observer le verso de toutes pièces de la monnaie britannique.

Enfin presque toutes car certaines pièces spéciales n’ont pas le même design et affichent des parties du Royal Coat of Arms of the United Kingdom, c’est-à-dire les armoiries royale du Royaume-Uni.

« Honi soit qui mal y pense » (en français dans le texte) est une devise anglo-normande. Elle est la devise de l'ordre de la Jarretière, le plus important ordre de la chevalerie britannique. Les armoiries portent la devise des monarques anglais « Dieu et mon droit »: le cri de guerre de la monarchie britannique depuis l'époque d’Henri V (règne de 1413-1422). Ce cri de guerre ferait référence au droit divin des rois, et aurait été utilisé comme mot de passe. Toujours en français car depuis la conquête des Normands, le vieil anglais n'est plus la langue de l'élite anglaise. Elle fait place dans un premier temps au normand, puis à l'anglo-normand sous les règnes des Plantagenêts (langue mélangeant malgré son nom le normand et ses langues d'oil avoisinantes), ce qui eut pour résultat l'utilisation de mots et d'expressions d'origine française et normande que l'on retrouve aujourd'hui abondamment dans la langue anglaise.

Visité en 2012.


St Katharine's & Wapping, London EC3N 4AB, Royaume-Uni

Accès payant


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