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La Collégiale Saint-Pierre de Chauvigny

Son origine est mal connue. L'existence d'un chapitre de 10 chanoines y est attestée dans le premier quart du XIe siècle. Il existait donc, à cette époque, un premier édifice, dont quelques pierres sculptées sont réemployées dans le chevet de l'église actuelle.

L'église Saint-Pierre a été construite dans la première moitié du XIIe siècle, en commençant par le chœur. Le clocher a été élevé au début du XIIIe siècle.

Elle est le siège d'un archiprêtré sous l'Ancien Régime. Abandonnée à la Révolution, elle est rendue au culte en 1804. Saint-Pierre est alors le siège du doyenné jusqu'au début du XXe siècle. Il est alors transféré à l'église Notre-Dame, en ville basse.

Très endommagé pendant les guerres de religion (en 1569) et lors de la Fronde (en 1652), privé d'entretien pendant la période révolutionnaire, l'édifice a fait l'objet de plusieurs campagnes de restauration au XIXe siècle et ensuite.

Ainsi, la polychromie de l'intérieur date de 1856.

Si la façade est peu ornée, le chevet (visible rue Saint-Pierre) frappe par l'harmonieux étagement des volumes et par la richesse de la décoration sculptée.

Noter que les murs au sommet recourbé qui couronnent l'abside et les chapelles rayonnantes ne sont pas des coupoles mais de simples murs-bahuts qui dissimulent la toiture en tuiles.

L'intérieur frappe par l'élévation des voûtes qui donne au monument légèreté et lumière. La nef à cinq travées n'a pour tout décor que celui des chapiteaux, dont le style évolue d'est en ouest vers des formes de plus en plus gothiques.

Toute la richesse est réunie dans le choeur. Les chapiteaux des colonnes sont mondialement connus: on y voit divers épisodes de la vie de la Vierge (Annonciation) et de Jésus (Annonce aux bergers, Adoration des Mages, Présentation au Temple, Tentation au désert), le Triomphe et la ruine de Babylone, le Pèsement des âmes, ainsi qu'une profusion d'animaux et de monstres.

L'auteur de ces scènes, un certain Geoffroy, dont la signature figure sous le chapiteau de l'adoration des Mages ("GOFRIDUS ME FECIT" soit: "Geoffroy m'a fait" est en place d'honneur au dessus de Marie

c'est donc plutôt le nom du donateur que celui du sculpteur), fait içi preuve d'une verve puissante et d'une naïve expressivité, dont on ne retrouve qu'un écho bien affaibli à Civaux ou à Oyré (86).

La grande prostituée (BABILONIA MAGNA MERETRIX) qui élève la coupe d'abomination et un petit vase à parfum. C'est une image rare dans l'art roman.


La pesée des âmes par l'archange saint Michel. Un diablotin s'acharne en vain à renverser la balance en sa faveur.


L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1846.


Reliquaire dit du chef de saint Martial (XVIIe siècle):

Reliquaire en bois doré qui contient encore sa relique, le haut du crâne de saint Martial. Le reliquaire a été installé dans la collégiale en 2011.

La présence de la relique à Chauvigny est attestée depuis le XVIIe siècle. Par temps de sécheresse, le reliquaire était porté en procession jusqu'à la fontaine Saint-Bonifaix à La Puye, à une douzaine de kilomètres. Début XIXe siècle, l'église saint-Martial est vendue pour payer les travaux de restauration de la collégiale saint-Pierre. Le reliquaire voyage dans différents endroits de la ville, il échoue chez le président d'une association, c'est cette association qui engagera une restauration et l'installation de ce reliquaire dans l'actuelle église saint-Pierre.

Visité en 2020.


Place de l'église 86300 Chauvigny

Accès libre


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