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La collégiale Saint-Aignan d'Orléans

La tradition, mêlant histoire et faits légendaires, rapporte que les Huns ont été stoppés sous les murs de l’église Saint-Pierre-aux-Bœufs (bâtie sur les ruines d’un temple romain)2 grâce aux prières du vieil évêque, Aignan, qui transforma miraculeusement une poignée de sable de Loire en un essaim de guêpes. Ce serait elles qui mirent en déroute l'armée des Huns. Aignan fut ensuite relayé par les troupes du général romain Flavius Aetius (arrivées très tardivement, du fait de la faiblesse et quasi absence du pouvoir impérial, à cette époque de délitement de l'Empire romain). Il est clair qu'à tout le moins, l'action de l'évêque d'Orléans (alors seul capable de relayer le pouvoir civil) permit d'éviter le massacre généralisé et d'attendre les secours, qu'il avait préalablement fait appeler. L'arrivée de l'armée romaine - quand tout semblait perdu - put apparaître comme miraculeuse.

Aignan meurt vers le 17 novembre 453 et est inhumé dans cette église. Il est plus tard canonisé et désigné comme saint patron de la ville et du diocèse d'Orléans.

Après la mort d'Aignan, évêque d'Orléans, une abbaye fut fondée à l'emplacement de son tombeau, à l'est de l'enceinte. Elle est mentionnée par Grégoire de Tours. L'église, peut-être détruite en 989, fut reconstruite à l'initiative de Robert le Pieux, deuxième roi capétien, né à Orléans et qui avait une dévotion particulière pour Saint-Aignan. La cérémonie de dédicace eut lieu le 14 juin 1029 (selon Helgaud). Le monument, toujours construit hors de l'enceinte de la ville, était un des plus importants centres de pèlerinage de l'époque, lié au prestige du pouvoir royal. Il fut détruit en 1359 en prévision d'un éventuel siège de la ville.

La crypte conservée indique que le choeur avait un déambulatoire et cinq chapelles rayonnantes. Le transept (48 X 17 m hors-oeuvre) était surmonté, au moins au fond des croisillons sinon sur les bas-côtés, par une tribune, et chaque bras était pourvu d'une absidiole orientée. L'emplacement du croisillon sud est aujourd'hui occupé par les substructions des bâtiments du 15e siècle (salle capitulaire et partie de la sacristie). La nef était sans doute divisée en trois vaisseaux. Deux longs corridors, situés dans l'axe des couloirs latéraux du déambulatoire, donnaient accès à la crypte surélevée par rapport à l'église haute.

L'église, détruite en 1358, fut reconstruite sous Charles V (terminée après 1380) et détruite à nouveau en 1428. La construction de l'église actuelle commença en 1439, sur ordre de Charles VII. L'ouvrage fut achevé par son fils Louis XI (1466) et inclus dans l'enceinte de la ville achevée en 1475. Charles VIII et Louis XII firent ajouter les trois chapelles nord du choeur, une salle capitulaire, une sacristie et une salle du trésor au sud. L'église fut consacrée le 28 août 1509. Les toitures et les voûtes de la nef furent encore dévastées pendant les guerres de Religion (11 décembre 1567). La moitié de l'église resta ainsi en ruine, le trou béant de la nef obturé par un simple mur de clôture.

En 1792, l'architecte Benoît Lebrun acheta l'église et ses ruines pour les abattre : en 1804, le clocher occidental et les maçonneries des quatre travées de la nef furent démolis et leurs matériaux vendus. A leur emplacement, il fit construire une maison, devenue pensionnat des Ursulines, puis Grand Séminaire, et enfin bureaux de l'évêché (maison diocésaine Saint-Aignan). La partie subsistante de la collégiale fut rendue au culte.

Depuis cette époque, le bâtiment ne conserve plus que son chevet polygonal à cinq pans entouré d'un déambulatoire à cinq chapelles rayonnantes, quatre travées de choeur et le transept, voûté à une hauteur de 22 mètres environ. L'entrée principale s'effectue par le croisillon nord. Le portail du bras sud a perdu son décor flamboyant. Ce croisillon était prolongé par une chapelle de deux travées qui servait d'église à la paroisse du Crucifix-Saint-Aignan. Deux contreforts récemment consolidés contiennent les poussées de la croisée et reportent les charges sur les vestiges des arcades basses maintenues en place. Une maquette, conservée dans le déambulatoire, restitue l'état de Saint-Aignan avant ces destructions (en omettant par erreur une quatrième travée dans la nef d'après le Dr Lesueur).


La construction en brique et pierre est traditionnellement attribuée au roi Louis XI (1479). D'après la tradition, le roi décida d'abandonner la résidence royale du Châtelet et de se faire bâtir, au chevet de la collégiale, une grande maison de brique. Louis XI abandonna son hôtel à l'église Saint-Aignan peu avant sa mort, en contrepartie d'une messe anniversaire.

Visité en 2022.


Rue Neuve Saint-Aignan, 45000 Orléans


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