La cellule de Sainte Radegonde
- Alain Foucaut
- 5 oct. 2020
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Née vers 520 en Thuringe, morte le 13 août 587 à Poitiers, Radegonde est une princesse allemande qui va devenir ensuite reine des Francs en devenant la femme de Clotaire Iᵉʳ. C'est à elle que l'on doit la fondation de l’abbaye Sainte-Croix de Poitiers. Canonisée, Ste Radegonde est la patronne de Poitiers et patronne secondaire de France.
Radegonde, princesse d’une dizaine d’années, est enlevée par Clothaire, fils de Clovis, qui envahit la Thuringe en 531 et massacre ses habitants, au nord de l’Allemagne actuelle. Captive, elle se résout à épouser le vainqueur mais très vite se tourne vers la prière, les mortifications et le secours aux pauvres. Horrifiée du meurtre de son frère par son mari, elle décide de se vouer à Dieu, en devenant moniale. Furieux de son départ, Clothaire se lance à sa poursuite mais selon la légende, c’est grâce au miracle des avoines qu’elle réussit à lui échapper:
Clotaire, qui avait d’abord accepté la vocation de la reine, changea d’avis : il envoya une troupe à Saix pour la ramener à la cour. Lorsque les soldats s’annoncèrent en vue de Saix, Radegonde s’enfuit vers le Sud à travers un champ d’avoine que des ouvriers étaient en train de semer. C’est alors que se produisit le miracle des avoines, la sainte reine fit instantanément pousser l’avoine pour s’y cacher. Questionnés par les poursuivants, les moissonneurs, purent affirmer qu’ils n’avaient vu personne dans le champ depuis le temps où cette avoine avait été semée. À partir de ce moment, Clotaire lui laissa suivre son chemin vers une vie consacrée à la religion.
En 550, elle se retire à Poitiers avec quelques compagnes pour fonder une abbatiale dont on trouve encore les vestiges dans le parc de la résidence. Les humbles y sont hébergés et soignés. Radegonde elle-même lave leurs plaies et sa réputation s’étend au-delà de la région. Elle passe de longues périodes enfermée dans sa cellule en s’imposant de sévères privations. En 569, elle obtient de l’empereur de Constantinople, une relique de la Croix du Christ que l’abbaye Sainte Croix, alors intra-muros, conserve encore aujourd’hui. La tradition rapporte que Dieu lui rend visite avant sa mort et lui avoue qu’elle est la plus la plus belle perle de son royaume. Il laisse alors l’empreinte de son pied sur le sol, d’où le nom donné à la cellule du Pas de Dieu.
Les fidèles cherchant en grand nombre à toucher et racler la pierre, il a fallu installer une grille autour de la trace du pas et une autre devant les statues. La chapelle du Pas-de-Dieu étant détruite en 1792 pendant la Révolution française, le tout est alors transféré au sein de l'église Sainte-Radegonde
La reine moniale décède le 13 août 587. Elle est inhumée dans une chapelle construite à cet effet, appelée Sainte Marie hors les Murs qui deviendra l’église Sainte-Radegonde.
Effigie en bois de la Grand'Goule par Jean Gargot (1677). musée Sainte-Croix
Dès lors, son tombeau attire les pèlerins, les malades et ceux qui viennent la remercier pour avoir débarrassé la ville du dragon ailé, surnommé la Grand’ Goule, qui hantait ses souterrains et dévorait les habitants imprudents. Le tombeau est transféré au début du XIème siècle dans la crypte de l’église actuelle.
Quant à l’abbaye, elle subit les effets de la Révolution puis déménage en 1965 à La Cossonnière où elle se trouve toujours.
Dans la salle principale, derrière l’autel en bois, des vestiges du monastère originel sont visibles sur le sol. « C’est dans cette cellule qu’elle faisait ses dévotions, qu’elle subissait le cilice, les mortifications, et que le Christ lui serait apparu peu avant sa mort ».
Visité en 2020.
La cellule est la propriété de l’abbaye Sainte-Croix, située à Saint-Benoît, mais c’est l’association des Amis de sainte Radegonde de Poitiers qui gère son ouverture ponctuelle au public.
Nichée dans un espace vert, à l'arrière d'une résidence, et accessible depuis la rue Jean-Jaurès ou la rue des Carolus,
86000 Poitiers
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