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La cathédrale sous le pélican

En arrivant dans le jardin, derrière la cathédrale de Bourges un homme m'a très gentiment interpellé. Il a vu que je m'intéressait à ce majestueux édifice. "D'ici, on ne le voit pas, mais regardez en haut de la plus haute tour. Vous n'y verez pas un coq mais un pélican !". Une particularité de la cathédrale qui serait la seule de France ornée de cette façon.

Le pélican représente l'eucharistie, le sacrifice de la Croix et la résurrection du Christ. A Bourges, il est représenté dans le grand médaillon supérieur du vitrail de la Nouvelle Alliance, parmi d'autres symboles de la résurrection.

Ce pélican a été choisi à Bourges pour être placé à la place du coq surmontant traditionnellement le clocher des églises.

L'étude sur la tour nord de la cathédrale dans la thèse d'Etienne Hamon, présentée à l'école des Chartes, montre qu'on peut trouver une source ancienne expliquant la présence de cette oeuvre à cet emplacement.

Un patronus, ou croquis, pour une nouvelle croix ornée d'un pélican, aurait été présenté par le chancelier du chapitre Guillaume de Cambrai, neveu de l'archevêque de Bourges, en 1533. Cette croix était destinée au clocher de la fausse croisée de la nef, dont le couronnement avait été refait cette année-là. Ce clocher est détruit en 1539 puis reconstruit en 1544. Le pélican est alors remplacé par une grande croix en cuivre, aujourd'hui disparue suite à la suppression du clocher au XVIIIe siècle.

C'est probablement dans les années 1540 que le pélican fut installé sur la terrasse de la tour nord, achevée quelques années auparavant après un premier effondrement en 1506.

Il fut placé au sommet de l'édicule métallique abritant la cloche offerte en 1392 par le duc Jean de Berry, dominant la plaine de Berry à plus de 66 m de hauteur.Il occupait cet emplacement de façon certaine au XVIIe siècle, comme le montre une gravure de la façade de la cathédrale par Etienne Gantrel illustrant le Brevarium bituricense publié en 1676.

Le pélican est choisi en 1740 comme point de mire, lors des opérations de triangulation de la France. En 1769, les archives de la cathédrale indiquent qu'il est repeint et doré par Genet. Au début du 19e siècle, il est figuré sur une vue de la façade occidentale gravée par Hazé. En 1995, il est remplacé par une copie en cuivre pour être préservé des intempéries.

L'original est présenté sous la tour nord, placé sur une souche de chandelier pascal. Malheureusement, pour des raisons de sécurité la tour est pour l'instant interdite à la visite.

Visité en 2021.


Pl. Etienne Dolet, 18000 Bourges

Accès libre


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