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La cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, l'extérieur.

Communément nommée cathédrale Saint-Pierre, la cathédrale de Poitiers est placée sous le double vocable de Pierre, chef des apôtres et de Paul le converti, tous deux martyrisés à Rome sous Néron. Durant les premiers temps chrétiens, une première cathédrale était certainement bâtie un peu plus au sud et proche du baptistère Saint-Jean avant d’être déplacée vers le nord. A la suite du grand incendie de 1018 qui ravage tout le quartier, et grâce aux subsides du comte de Poitou, une cathédrale romane est construite et consacrée en 1025. On ne connaît pas de vestiges.

L’actuelle cathédrale de Poitiers est reconstruite à partir du milieu du XII e siècle. Longtemps associé à Aliénor d’Aquitaine et son époux le roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt (ils se marièrent ici en 1152 et sont les donateurs du vitrail de La Crucifixion),

l’actuel édifice est commandité par les chanoines du chapitre et les évêques qui ont certainement pris part à la réalisation. Le gros œuvre du chantier, mené d’est en ouest, dure environ un siècle.

Les portails sculptés et les stalles sont installés vers le milieu du XIII e siècle alors que les tours de façade ne sont achevées qu’au XVI e siècle. La cathédrale a souffert de pillages et de mutilations, essentiellement par les protestants, au cours des guerres de Religion en 1562. C’est à partir du milieu du XIXe siècle que des travaux de restauration sont entrepris : les parties hautes de la façade occidentale sont refaites, dont la rosace ; les verrières sont restaurées. A la fin du XXe siècle, les portails de la façade, noircis par le temps,retrouvent leur blancheur. La cathédrale est classée au titre des Monuments historiques en 1875.

La cathédrale Saint-Pierre est un édifice imposant. L’impression d’une architecture massive est renforcée par la puissance des murs soutenus par des contreforts épais. Les pierres calcaires utilisées pour cette construction sont extraites des falaises de la ville elle-même, c’est un calcaire comportant des noyaux de silex, parfois très visibles.

L’originalité de cette cathédrale repose sur la conception de son chevet complètement plat s’élevant sur une hauteur de 40 mètres. Des traces de boulets de canon tirés par les protestants au XVI e siècle y sont encore visibles, près de la verrière de la Crucifixion.

Caractéristique du grand gothique «de France», la façade occidentale reprend l’ordonnance des cathédrales du Nord de la France. Encadrée par deux grosses tours, la façade se compose de trois grands portails sculptés,réalisés au cours du XIII e siècle et correspondant aux trois vaisseaux intérieurs.

Placés sous des gables, les portails sont surmontés d’une grande rose, entièrement refaite au XIXe siècle, et de baies rayonnantes. La sculpture des portails propose une riche iconographie.

Un Jugement Dernier se développe sur le tympan du portail central, découpé en trois registres : on peut y voir la Résurrection des morts où des hommes sortent nus de leur tombeau, la Séparation des âmes avec la porte du Paradis à gauche et la gueule de l’Enfer à droite, puis un Christ trônant entouré d’anges avec laVierge et saint Jean agenouillés.

Le portail de gauche, dédié à laVierge,représente la Dormition et le Couronnement de laVierge.

Le portail de droite relate l’épisode de l’incrédulité de saint Thomas ainsi qu’un épisode de sa légende comme architecte aux Indes. Les tympans sont surmontés de voussures sculptées de saints et autres personnages. Le programme sculpté reste inachevé sur la partie basse de la façade : les dais architecturés (ou niches) conçus pour accueillir des statues sont restés vides ; il n’y a jamais eu de polychromie.

Visité en 2020.




1 Rue Sainte-Croix, 86000 Poitiers

Entrée libre


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