top of page

La cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Lescar

L’évêché de Beneharnum, fondé par saint Julien, existait dès le Ve siècle, mais la cathédrale se trouvait dans la Basse-Ville et fut détruite par les Normands en 841. La cité se recentra sur la colline, plus facilement défendable, sous l’impulsion du duc de Gascogne Guillaume Sanche. Il y subsistait un baptistère dédié à Saint-Jean-Baptiste. Un soldat repenti, « Loup-Fort », construisit à sa place une chapelle et un monastère sous le vocable de « Sainte-Marie ».

Au Xe siècle, l'évêché de Lescar remplaça en 980 celui de Beneharnum. En 1062, la chapelle fut consacrée cathédrale et les évêques développèrent autour un groupe épiscopal. En 1120, l'évêque Guy de Lons fit construire l'actuel édifice, qui fut consacré cathédrale par l’évêque d'Auch dès 1145.

Chef-d’œuvre de l’art roman en Béarn, il présente des dispositions architecturales typiquement romanes.

Celles-ci s’illustrent par des proportions harmonieuses, une large nef voûtée en berceau plein cintre, des bas-côtés en berceaux transversaux, de larges piliers cruciformes aux colonnes engagées, un chœur doté d’une abside monumentale et de deux absidioles voûtées en cul de-four, d’étroites fenêtres aujourd’hui obstruées.

Les multiples chapiteaux et modillons sculptés témoignent du rayonnement de la sculpture romane le long des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et particulièrement de l’influence de Saint-Sernin de Toulouse.

Ils occupent une place de choix dans l'art roman régional.

Adam et Eve, Caïn et Abel

Les fenêtres au remplage gothique flamboyant ont été installées au XVIe siècle.

Les stalles du XVIe siècle représentent différents personnes catholiques : dont le Christ, les 12 apôtres, les 4 évangélistes ainsi que différents saints populaires du Béarn.

Les stalles furent déplacées dans la cathédrale en 1836 puis en 1859, auparavant elles fermaient le chœur des chanoines.

Évêché et siège d’une communauté de chanoines Augustins, la cathédrale reçoit entre le XVe et le XVIe siècle, les sépultures des derniers souverains de Navarre, dont celles de Henri II d'Albret et de Marguerite d'Angoulême, les grands-parents du roi Henri IV. Des monuments funéraires commandés par Henri II, probablement endommagés par les protestants et par l'effondrement de la voûte du sanctuaire en 1599, il ne reste rien. Mais les fouilles réalisées en 1928-1929 ont permis de retrouver le caveau royal et les restes de ses occupants.

À partir de 1563, la cathédrale est vouée au culte protestant, sur décision de la reine Jeanne d’Albret. Elle subit alors les aléas liés aux guerres de religions. En 1610, elle est rendue au culte catholique. La croisée du transept effondrée, est reconstruite. La création des stalles, des peintures du chœur et des autels retables en bois doré sont les symboles de ce retour au catholicisme.

Le 18 octobre 1620, le roi Louis XIII assista à une messe dans la cathédrale lors des cérémonies du rattachement du Béarn à la couronne de France.

L’orgue est installé au XVIIIe siècle, la partie instrumentale a été refaite au XIXe siècle par Georges Wenner. À la Révolution, l’évêché est supprimé et la cathédrale devient église paroissiale.

Depuis 2006, une nouvelle campagne de restauration s'est engagée avec notamment celle de la mosaïque du XIIe siècle qui avait eu à subir le passage d'un climat humide à sec avec le changement de l’assainissement. De nombreuses peintures ont également été reprises, comme le Couronnement de la Vierge derrière l'autel.

Elle est classée monument historique en 1840.

Visité en 2021.



Place Royale, 64230 Lescar

Accès libre


Sources:

articles recents: 
recherche par TAGS: 
bottom of page