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La Bièvre, rivière en voie de réapparition

  • Alain Foucaut
  • 12 janv. 2022
  • 3 min de lecture

La Bièvre est une petite rivière qui prend sa source à Guyancourt dans les Yvelines. Au début du XIXème siècle, elle parcourait 36 kms dont les 5 derniers kms dans Paris et se jetait dans la Seine non loin de la gare d’Austerlitz.

Son histoire est intimement liée à celle de Paris et des communes qu’elle traverse.

Entrant dans Paris à la Poterne des Peupliers, la Bièvre traversait les 13 et 5e arrondissements actuels. Dés le XIe siècle, de nombreux moulins à eaux s’installèrent aux abords de la rivière, suivis au XIVe siècle par des tanneurs et teinturiers, métiers qui nécessitaient une utilisation continue d’eau.


À la suite d’un décret (1336) qui obligea toutes ces activités à s’installer hors de la ville (exonérées par la même occasion des taxes et impôts parisiens), tous ces travailleurs se retrouvèrent dans le 13e arrondissement actuel, situé à l’époque au-delà de l’enceinte Philippe-Auguste.

Le quartier connut dans les siècles suivants une urbanisation fulgurante. En plus des moulins et anciens corps de métiers arrivèrent des mégissiers, cordonniers, blanchisseurs, tisserands… Ainsi que de nombreuses industries et manufactures. La manufacture des Gobelins, atelier de teinture devenu manufacture Royale des meubles et des tapisseries de la Couronne, en est le plus prestigieux témoin visible aujourd’hui.

Malheureusement, cette urbanisation excessive surexploitait la rivière Bièvre, et ce qui n’était qu’une simple source d’eau potable devint avec le temps un cloaque pollué et puant potentiellement source d’épidémies. Les grands travaux du Baron Haussmann, dont l’un des principaux objectifs était d’assainir Paris, eurent raison de la Bièvre.

La Bièvre, à Cachan

Siphon du canal du Loing et du Lunain dans la Bièvre.

Elle fut bétonnée et enterrée, et ne chemine désormais plus vers la Seine, mais vers les égouts de Paris.

Aujourd’hui, sur les 36 kilomètres du tracé, seuls 20 sont encore en plein air, et 11 kilomètres sont canalisés sous dalle hors de Paris.


Ce cours d'eau tire peut-être son nom du latin biber, bièvre, désignant jadis le castor, disparu au XIIIe siècle dans ce secteur, mais beber signifie aussi : de couleur brune, comme ses eaux. En 1787, la dénomination de cette rivière était « ruisseau des Gobelins ». Les gobelins étaient des créatures légendaires, anthropomorphes et de petite taille, issues du folklore médiéval européen. La Bièvre est indiquée sous ce nom sur le plan d'Intendance, issu du cadastre de Bertier de Sauvigny, de Guyancourt. Cependant, plutôt qu'à ces êtres de légende, la rivière doit son surnom à Jean Gobelin, un flamand qui s'installa au bord de la Bièvre en 1443 et qui fut le premier d'une longue dynastie de teinturiers à l'origine du quartier de la Manufacture des Gobelins.


La Bièvre vers 1910 à Gentilly © Archives départementales du Val-de-Marne

Et aujourd'hui.

Sous le pont, sous la dalle de béton coule la Bièvre !

Mais sous l’action de nombreux acteurs, sa réouverture revient petit à petit sur le devant de la scène. Après Fresnes en 2003 et l’Haÿ-les-Roses en 2016, les 600 mètres de tronçon entre Arcueil et Gentilly contribuent au retour de la nature dans les communes du Val-de-Marne.

A Cachan, un jeu de bassins et de plans d'eau évoque la Bièvre, qui traverse la ville en souterrain. Des tables d’orientation disposées tout le long du parcours permettent de découvrir l’histoire de cette rivière.

Sous les galets, non, pas la mer... La Bièvre !

Visité en 2021.


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