La basilique paléochrétienne de Portus
À la fin de l’Antiquité, l’activité portuaire perdit de plus en plus d’importance. Portus fut entouré de murs et une agglomération se développa autour de la basilique paléochrétienne, un monument important qui nous montre un aspect de Portus que les autres édifices ne documentent pas : L’espace de la ville à l’époque médiévale.
L’édifice, situé sur une propriété de la famille Torlonia, est fouillé au milieu du XIXe s. Il est ensuite réenseveli. De nouvelles fouilles ont eu lieu entre 1991 et 2007.
L’édifice est identifié par ses premiers découvreurs au xenodochium* fondé par le sénateur Pammachius, ami de Jérôme , puis à une basilique en l’honneur de la Mère de Dieu. Plus tard, Février proposa d’y voir la basilique des Saints-Pierre-et-Paul (dont on sait par ailleurs qu’elle était en ruine en 1018) ; cette suggestion a été abandonnée à la suite des dernières découvertes prouvant que l’édifice était toujours en fonction au début du XIIIe s.). On y reconnaît désormais la basilique épiscopale de Portus mais son/ses saint(s) titulaire(s) reste(nt) inconnu(s). Selon Fiocchi Nicolai, la basilique pourrait avoir été dédiée à Marie, si on l’identifie à l’ecclesia Sancte Dei Genetricis Mariae, qui ponitur in ciuitate Portuense, mentionnée dans la vie de Léon IV. Le siège épiscopal est transféré vers la basilique Saint-Hippolyte au XIe s.
La zone où s’élève la basilique épiscopale de Portus est urbanisée dès la seconde moitié du Ier s. L’édifice chrétien utilise en partie les murs d’édifices antérieurs, qui conditionnent son implantation et son orientation. Ces constructions qui le précèdent ont d’abord eu une fonction commerciale ou de stockage (du moins d’après leur plan). Elles sont étendues et modifiées à des fins résidentielles, entre 320 et 375.
Vers 375, le complexe est transformé en une salle rectangulaire (long. 29 m) divisée en trois nefs par deux colonnades (larg. nef centrale : 8,40 m), précédée au sud, d’une structure correspondant à un portique ou un narthex (17,3 × 3,5 m). Elle semble revêtir, dès cette époque, une fonction cultuelle. Au début du Ve s. ou plutôt vers 430, elle est pourvue d’une abside au nord, revêtant dès lors la forme habituelle des basiliques chrétiennes.
Plusieurs modifications affectent l’édifice au cours des siècles suivants mais elle maintient son niveau de sol des IVe-Ve s., à la différence des environs immédiats. Plusieurs sépultures ont été retrouvées à 2-3 m au-dessus du niveau du pavement de la basilique, qui se transforme ainsi, progressivement, en église hypogée. La basilique est encore en fonction au début du XIIIe s. mais est abandonnée à la fin de ce siècle ou au début du suivant.
*Le terme de xenodochium désignait, dans l'Antiquité, un établissement d'assistance chargé d'assurer les soins des malades, mais qui permettait aussi d'accueillir les étrangers (marchands, soldats, pèlerins...) : c'est donc à la fois un hôpital / hospice et une hôtellerie.
Visité en 2022.
Via Portuense, 2360, 00054 Fiumicino RM, Italie
Accès payant
Sources: