L'harmonieuse cathédrale Saint-Étienne de Bourges.
La cathédrale Saint-Étienne de Bourges est une cathédrale catholique construite entre la fin du XIIe et la fin du XIIIe siècle. Dédiée à saint Étienne, premier martyr, elle est le siège de l'archidiocèse de Bourges (départements du Cher et de l'Indre).
Sur le plan architectural, l'édifice est remarquable aussi bien par ses proportions harmonieuses, liées à l'unité de sa conception, que par la qualité de ses tympans, de ses sculptures et de ses vitraux. Elle se distingue notamment des autres grandes cathédrales de l'époque par une recherche toute nouvelle d'un espace intérieur unifié.
Cas exceptionnel en France pour une cathédrale gothique, elle ne possède pas de transept. La cathédrale Saint-Étienne de Bourges a été consacrée le 13 mai 1324.
Bourges, ville royale depuis 1100, était située à l’époque à la limite sud du domaine royal, à quelques lieues de l’Aquitaine. L’archevêque de Bourges avait d'ailleurs le titre de « Primat d’Aquitaine » et son autorité, souvent contestée, s’étendait jusqu’à Bordeaux.
Cette nouvelle cathédrale est le premier édifice gothique construit au sud de la Loire, et elle apparaissait d’une grande importance aussi bien pour le prestige du roi de France, que pour celui de l’archevêque. Figure de proue du domaine capétien face au midi de la France, la cathédrale Saint-Étienne de Bourges se devait d'être unique dans sa conception. Il fut donc décidé de réaliser un édifice de grande envergure, comparable à Notre-Dame de Paris, et d'innover.
Pour ce faire, il fallait construire au-delà du vieux mur d’enceinte gallo-romain sur lequel s’était appuyé le chœur roman et déborder dans les fossés.
La différence de niveau nécessitait la construction d’un soubassement qui anticipe exactement le plan du chevet. C'est l'église basse, appelée à tort la crypte.
La construction fut entreprise dès 1195, et en 1214 près de la moitié du bâtiment — à un peu plus du chœur actuel — était achevée.
Le plan de la nouvelle cathédrale est simple, mais harmonieux. Il s'agit d'une forme de basilique avec des chapelles qui entourent la nef. Ce qui rendra le nouvel édifice remarquable, ce sont la perspective des murs latéraux et l'unité de l'espace intérieur. Au départ, le plan de la cathédrale de Bourges reprend celui de la cathédrale de Paris, avec double déambulatoire, mais en supprimant le transept et les tribunes. La similitude des plans des deux cathédrales provient peut-être des liens familiaux existant entre l'archevêque de Bourges, Henri de Sully, et l'évêque de Paris, Odon de Sully, au moment de leur mise au point.
La construction recourt à une uniformisation des éléments de base, ce qui a dû en faciliter la réalisation. Toutes les moulures ont la même hauteur, il en est de même des chapiteaux et il y a deux diamètres seulement de colonnettes, quelle que soit leur position dans l'édifice.
Après une interruption d’une dizaine d’années, la deuxième campagne de construction — gros œuvre de la nef et de la façade occidentale — commence en 1225 et se poursuivra jusqu’en 1230. À cette date, le gros œuvre est terminé.
Ensuite, les travaux de la façade ont été effectués au ralenti. En 1313, il fallut étayer la tour sud, dans laquelle étaient apparues des fissures, en implantant un énorme « pilier butant ».
Il n'a jamais été possible, en raison de cette fragilité, d'y implanter des cloches, d'où son nom de « tour sourde ». D’autres travaux de consolidation de la façade furent entrepris, et la tour nord était encore inachevée lors de la consécration de la cathédrale le 13 mai 1324 par l'archevêque Guillaume de Brosse.
Achevée durant les années 1480, la tour Nord montre des signes de fragilité dès 1503. Elle s’écroule le 31 décembre 1506, puis est reconstruite entre 1508 et 1542, en harmonie avec la façade gothique malgré la présence de certains éléments décoratifs de style Renaissance.
Financée notamment par des dons, des emprunts et diverses recettes, elle a été appelée la Tour de beurre, probablement pour la même raison que la Tour de beurre de la cathédrale Notre-Dame de Rouen, tour qui a été financée au moyen des sommes versées par les fidèles riches pour obtenir l'autorisation de manger du beurre pendant le carême.
Comme toutes les cathédrales construites avant la séparation des Églises et de l'État, elle appartient maintenant à l'État français.
Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 18622 et elle a été inscrite en 1992 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle se situe dans le centre historique de Bourges, secteur sauvegardé depuis 1965.
Visité en 2021.
Pl. Etienne Dolet, 18000 Bourges
Accès libre
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