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L'enceinte romane de Saint-Émilion

Cette enceinte romane, l’une des plus anciennes et des mieux conservées de France, illustre la richesse et l’influence des bourgeois de Saint-Émilion qui, du temps de son âge d’or durant le XIIIe siècle, était la seconde ville du Bordelais.

Les remparts ceinturent le périmètre principal de la cité et intègrent le Palais Cardinal qui est construit à la même époque. Ils sont complétés par des douves qui consolident les fortifications.

Dès 1199, Saint-Émilion est la première ville de la région à obtenir une charte de commune, donnant aux bourgeois une certaine indépendance vis-à-vis des chanoines de la collégiale, du duc d’Aquitaine (également roi d’Angleterre) et du vicomte de Castillon. Cet embryon de municipalité aboutit quelques décennies plus tard à la naissance de la Jurade (mentionnée à partir de 1234), puis de son territoire, la Juridiction de Saint-Émilion, délimitée en 1289.

Le front nord de la ville illustre le mieux la particularité de ce mur d’enceinte. Construit à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe, il est constitué par les façades arrière de riches maisons bourgeoises dont les propriétaires marquent ainsi dans la pierre leur réussite sociale. Parmi elles, la demeure dite « Palais Cardinal », avec sa façade harmonieuse, ses nombreuses fenêtres et son décor finement ciselé dans la pierre, était probablement la plus fastueuse. Les deux lignes de trous percées de part et d’autre des fenêtres rappellent la présence d’un balcon qui permettait de profiter de la vue sur la campagne environnante.

En cas de guerre, un épais bardage de bois devait recouvrir cette galerie pour la transformer en hourds et assurer la défense de la muraille. Au rez-de-chaussée, une porte aujourd’hui murée ouvrait à l’origine sur le fossé par lequel devait transiter une bonne partie des marchandises stockées dans les niveaux bas des maisons, dont les barriques de vin qui, déjà, faisaient la fortune de la ville.

L’entrée de la cité s’effectue alors par six portes qui sont dotées de pont-levis. Alors que la Guyenne est une possession anglaise, les villes sont encouragées à se fortifier. Les habitants creusent alors de profonds fossés et utilisent les carrières proches pour élever les murs. L’enceinte couvre une surface de 18ha et fait 1,5km de long. Il faudra 10 ans pour les achever.

Selon toute hypothèse, un chemin de ronde devait permettre de circuler sur les remparts et au travers des portes de la cité. Plus tard au XVe siècle, des mâchicoulis seront construit pour protéger le chemin de route. Cet élément permettra aussi de protéger Saint-Emilion avec une garnison en petit nombre. Les habitants qui appuyaient leur habitation sur le rempart devaient contribuer à la défense du rempart.

Aujourd’hui des remparts il ne reste principalement que des vestiges ou des ruines.

Visité en 2021.


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