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L'aéropage

L’Aréopage (en grecἌρειος πάγος / Áreios págos) est la « colline d'Arès » à Athènes.


L'aéropage vue des Propylées.

Du point de vue géologique, la colline de l'Aréopage est un énorme monolithe de marbre gris bleu veiné de rouge, qui domine l'Agora d'Athènes. Un peu partout, sur ses flancs et en son sommet, des creusements dans la roche, formant plates-formes, sont les seuls vestiges de générations de bâtiments antiques qui, dit Vitruve, jusqu'à son époque sont conservés avec un toit d'argile, comme un modèle de l'antiquité.

On a donné diverses étymologies du mot aréopage; la légende populaire en faisait la colline du dieu Arès; suivant Eschyle, elle aurait été ainsi appelée du jour où les Amazones s'étant emparées d'Athènes, sous le règne de Thésée, y étaient venues faire un sacrifice à leur père Arès; selon Pausanias, de ce fait qu'Arès, meurtrier d'Halirrhotius, avait comparu là devant un tribunal où siégeaient les douze grands dieux. D'autres écrivains anciens ou modernes font dériver le mot aréopage du mot areios, parce que c'était là qu'on jugeait les homicides, on de araios, maudit; c'eût été la colline maudite dévouée aux dieux infernaux.

L'aréopage avait un pouvoir judiciaire à Athènes lors de la démocratie (500 à 300 av J.-C.) : il était formé d'anciens archontes, et leur nombre était en moyenne de 150.

Originellement, l'Aréopage était un conseil puissant, composé des citoyens ayant rempli le mieux les magistratures les plus importantes. Une réforme de 461 av J-C. limita très fortement son pouvoir en le circonscrivant au domaine judiciaire, et l'Aréopage fut dit « tribunal de l'Aréopage ». Il put retrouver son rôle de conseil, mais simplement sur un plan moral. Il n'est pas étonnant que, dans les débats politiques sur le meilleur gouvernement qui fleurissent dès la fin du Ve siècle, de nombreux auteurs opposés à la démocratie pure (Platon, Thucydide, Aristote) aient voulu valoriser le rôle de cette institution plutôt oligarchique.

L'Aréopage siégeait la nuit : on n'y permettait aucun artifice oratoire pour émouvoir ou attendrir les juges. Dans son Traité des lois, Théophraste dit qu'il y a à Athènes deux sortes d'autels de justice : les autels de la « Vengeance » et ceux de l’« Injure », qui sont en fait des pierres sans taille faisant office de tribunes devant l'Aréopage. L'autel du plaignant s'appelait la « pierre de l’anésie », c'est-à-dire celle de la vengeance inflexible, qui refuse de recevoir le prix du sang. Celle de l'accusé s'appelait la « pierre de l’hybris » c'est-à-dire de l'orgueil qui pousse au crime. Au IIIe siècle, l'usage de tenir des séances la nuit avait disparu.


L'aéropage a droite de l'Acropole

L'Aréopage est le lieu où Saint Paul a prononcé un discours célèbre relaté dans les Actes des Apôtres, dont voici un extrait :

« Alors Paul, debout au milieu de l'Aréopage, fit ce discours : « Citoyens d'Athènes, je constate que vous êtes, en toutes choses, des hommes particulièrement religieux. En effet, en parcourant la ville, et en observant vos monuments sacrés, j'y ai trouvé, en particulier, un autel portant cette inscription : « Au dieu inconnu ». Or, ce que vous vénérez sans le connaître, voilà ce que, moi, je viens vous annoncer. »

L'Aréopage est aussi le nom porté par la plus haute instance de l'ordre judiciaire grec, fondée en 1834.

Visité en 2015


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