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L'abbatiale de Saint-Savin et ses peintures, « Sixtine de l'époque romane »

C’est  André Malraux qui qualifiait ainsi l'abbatiale de Saint-Savin sur Gartempe, de « Sixtine de l'époque romane ».

Il s’agit là du plus grand ensemble de peintures murales romanes conservé en France. « Quelle que soit la date des peintures de Saint-Savin, elles n’en sont pas moins un des monuments les plus précieux d’un art à son enfance dont si peu d’ouvrages se sont conservés jusqu’à nous ».

Ainsi Prosper Mérimée exprimait-il en 1836, lors de son voyage dans l’Ouest de la France, son admiration pour les peintures murales de l’abbatiale de Saint-Savin. En 1840, il fait inscrire l’église et son décor sur la première liste des monuments historiques et entreprend une campagne de relevés à l’aquarelle des peintures de l’édifice afin d’en conserver la mémoire.

L’abbatiale de Saint-Savin est l’un des rares édifices romans à avoir conservé la majeure partie de son décor initial, exceptionnel tant par son ampleur que par la richesse de son iconographie et son état de conservation. Ce décor peint, exécuté à la fin du XIe et au début du XIIe siècle, ne cesse de susciter intérêt et admiration tout au long des XIXe et XXe siècles.

À l'époque romane, les peintures recouvrent le porche, la tribune, la crypte, la nef et le chœur. C'est dans la nef, haute de plus de 17 mètres, que se trouvent les décors les plus remarquables.

Ils se déploient sur toute la voûte, longue de 42 mètres. À l’exception de rares scènes de genre et d'éléments décoratifs (arbres), les 61 scènes retracent les épisodes les plus importants des livres principaux de l'Ancien Testament (la Genèse et l'Exode). 14 scènes ont aujourd'hui totalement disparu et 3 ont été déposées.

Les peintures de la voûte sont organisées en cinq frises longitudinales : une frise centrale décorative est entourée de part et d'autre, de deux frises superposées. Les quatre frises figurées mesurent chacune environ 2,50 m de haut. La plupart des personnages sont ainsi plus grands que nature. La répartition et l'espacement entre les scènes sont irréguliers. Leur lecture n'est pas linéaire ; l'ordre des scènes représentées dans chacune des frises n'est pas celui des épisodes de la Bible.

Elles ont été peintes directement sur les murs par un procédé intermédiaire entre la fresque et la détrempe. Les couleurs employées sont peu nombreuses, ocre jaune, ocre rouge et le vert, mélangées au blanc et au noir (et peu de bleu dont les pigments étaient très coûteux à l'époque).


Au tympan qui surmonte la porte donnant accès à la nef figure un grand Christ en gloire en pierre, assis sur un trône, dans une mandorle circulaire. Il ouvre les bras comme pour accueillir les fidèles et les bénir de la main droite à la manière byzantine, c'est-à-dire pouce et annulaire joints. À sa droite, deux anges présentent la croix, un des instruments de la Passion du Christ.

Les peintures de la tribune qui représentent quelques scènes de la Passion et de la Résurrection du Christ y sont aussi assez dégradées car soumises aux intempéries, les fenêtres ayant été dépourvues de vitraux jusqu'au XIXe siècle. Une peinture représente une descente de croix, les autres des portraits de saints, d'apôtres, et d'évêques.

Les peintures sont considérées comme les plus anciennes de Saint-Savin et dateraient de la fin du XIe siècle.


Arche de Noé et lâché du corbeau: Cette célèbre scène représente l'arche de Noé naviguant sur les eaux du Déluge où flottent des noyés. Deux géants s'accrochent au toit de chaque côté du pont. L'arche, qui ressemble à un vaisseau viking terminé par une tête de chien/dragon, est constituée de trois étages avec les animaux quadrupèdes en bas, puis les oiseaux et enfin la famille de Noé.

Sem et Japhet couvrant la nudité de leur père Noé est allongé, ivre, sur sa couche, le vêtement largement ouvert. Deux de ses fils, Sem et Japhet, le couvrent d'une étoffe tandis que le troisième fils, Cham (à gauche) se moque de lui. La scène prend place dans un décor architectural foisonnant qui représente la demeure de Noé.

Construction de la Tour de Babel Dieu apparaît aux hommes qui bâtissent la Tour de Babel. Cette scène est particulière car elle n'est pas reliée à la vie d'un personnage. Elle illustre, par ailleurs, le déroulement d'un chantier de construction à l'époque médiévale : quatre hommes (à droite) portent des blocs de pierre sur les épaules ; en haut de la tour, un homme avec une équerre (l'architecte) est dos à un autre qui réceptionne un seau élevé depuis le sol à l'aide d'un treuil.

Abraham délivre Lot, appelée également Le combat des rois [déposée dans le réfectoire de l'abbaye]

La crypte a été le lieu de la conservation des reliques des saints Savin et Cyprien.

Toutes ont disparu. Sur la voute du sanctuaire ont été peints un Christ en majesté et sur les murs du vaisseau, les légendes de saint Savin et de saint Cyprien qui racontent leur vie et leur martyre.



Visité en 2020.


Place de la Libération, 86310 Saint-Savin

Accès payant


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