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Hommage à Notre-Dame de Paris. La flèche de la cathédrale et ses sculptures.

Un focus dédié à la flèche de Notre-Dame, conçue et réalisée par l’architecte-restaurateur Eugène Viollet-le-Duc et le sculpteur Adolphe Geoffroy-Dechaume, permet d’entrer dans les coulisses de cette construction exceptionnelle.

Exceptionnellement, la Cité accueille dans cette exposition des oeuvres originales de la flèche de Notre-Dame de Paris dont le coq de la flèche retrouvé le lendemain de l'incendie dans les décombres de la Cathédrale.

Les « miraculées » de Notre-Dame sont de nouveau réunies à Paris. Les statues des douze apôtres et des quatre symboles des évangélistes (le lion, l’aigle, le taureau et l’ange) sont présentées à la Cité de l’Architecture et du patrimoine. Visibles de près avant qu’elles n’ornent de nouveau la flèche de la cathédrale.

Les 16 statues des apôtres et des évangélistes qui ornaient la flèche de Viollet-le-Duc ont fait l'objet d'une restauration minutieuse ces deux dernières années, sous la maîtrise d'ouvrage de la DRAC Île-de-France. Elles avaient été déposées quelques jours à peine avant l'incendie de Notre-Dame. Désormais visibles à la Cité de l'architecture & du patrimoine , elles y resteront jusqu'à leur réinstallation sur la flèche rebâtie.

Suite au concours de la restauration de la cathédrale remporté par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, la construction de la flèche est autorisée en 1858. Les statues des apôtres sont installées en 1861. Dessinées par Viollet-le-Duc, elles sont modelées par son sculpteur attitré Adolphe Geoffroy-Dechaume. Quatre types de corps sont retenus pour les apôtres.

Seules les mains, les attributs et les têtes changent.


Geoffroy-Dechaume réalise un modèle en plâtre à l’échelle 1, divisé en plusieurs fragments. Ensuite, l’atelier de fonderie Durand (puis Monduit) moule et coule chaque partie en fonte de fer. Une plaque de cuivre est appliquée sur la forme en fonte et frappée avec des maillets pour en épouser complètement le relief. Les morceaux sont soudés entre eux. Une ossature en fer assure le maintien et la solidité de l'ensemble fiché sur un axe assurant la liaison avec l’édifice.

Les statues sont déposées le 11 avril 2019 par l’entreprise Socra chargée de la restauration, sous la maîtrise d’œuvre de Philippe Villeneuve et sous la maîtrise d’ouvrage de la DRAC Île-de-France.

Chaque grande statue pèse à peu près 150 kg et mesure environ 3,40 m. Etêtées quelques jours auparavant, afin d’accrocher des sangles à leur structure interne, elles sont déboulonnées sans difficulté. En atelier, la restauration suit un protocole précis. Un berceau est fabriqué pour coucher chaque statue et éviter toute déformation. Les feuilles de cuivre sont désassemblées en partie afin d’extraire l’armature. Celle-ci est dessinée dans ses moindres détails, puis révisée. Les parties les plus altérées ou disparues sont remplacées à l’identique par des pièces forgées. La structure doit épouser parfaitement la forme de la sculpture. Certaines armatures sont substituées en totalité. Tous les éléments sont métallisés et peints pour les rendre plus pérennes. Ils sont isolés du cuivre par du téflon, supprimant tout risque d’électrolyse.

L’armature est fixée à l’intérieur de la statue par des petites pattes telles qu’elles existaient auparavant, en augmentant leur nombre pour plus de sécurité. Les enveloppes de cuivre désassemblées sont relevées avec précision. Un décapage complet est opéré par microgommage à la poudre de noyau d’abricot afin d’ôter l’oxydation vert-de-gris et remettre le métal à nu. Les déformations sont reprises au marteau. Les quelques trous sont bouchés par des rustines, même technique que précédemment. Les feuilles intégralement conservées, sont ensuite soudées entre elles au millimètre près. Pour la patine finale, le souhait était de retrouver la couleur d’origine des statues au moment de leur pose.


Le coq cabossé de Notre-Dame

L’animal qui trônait au-dessus de la flèche de Viollet-le-Duc est en effet cabossé, les ailes aplaties, le corps écrasé. Pourtant il tient debout grâce à un nouveau socle et quelques fils de laiton.

“On a pu ouvrir la trappe et remettre les reliques à l’intérieur”, détaille Olivier Baumgartner, métallier ornemaniste de la Socra, la société chargée de la restauration qui a récupéré le volatile il y a peu dans ses ateliers en Dordogne. Selon l’Église, le coq abrite des reliques de sainte Geneviève et saint Denis, ainsi qu’un fragment de la couronne d’épines du Christ.

Pourtant s’il est “possible de le remettre” en l’état assure l’artisan, il se pourrait que le coq ne soit pas restauré. “On parle de faire une réplique pour garder celui-là intact en symbole de l’incendie”, avance celui qui avoue être “béat” devant la complexité du travail des ouvriers de l’époque.

Visité en 2022.


1 Pl. du Trocadéro et du 11 Novembre, 75116 Paris

Accès payant


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