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Espace et lumière à la cathédrale de Bourges

  • Alain Foucaut
  • 23 janv. 2022
  • 2 min de lecture

La cathédrale de Bourges est l'une des plus impressionnantes de France. L'absence de transept donne à l'intérieur de la cathédrale une impression d'immensité.

Le plan à cinq vaisseaux est emprunté à l’abbatiale de Cluny III et fait ainsi référence – à l’instar de Notre-Dame de Paris – à l’ancienne basilique Saint-Pierre de Rome construite sous l’empereur Constantin. L’absence de transept, en unifiant les espaces de la nef et du chœur, reproduit quant à lui le plan circiforme (reprenant la forme du cirque romain) de l’église Saints-Marcellin-et-Pierre-du-Latran à Rome.

Une fois passée l’entrée principale, nous pouvons admirer la nef. La lumière, qui classiquement vient du haut dans une cathédrale gothique, vient ici également des collatéraux, donnant à l’ensemble une luminosité particulière.

La simplicité de ce plan, associé à des supports fluets, favorise la création de perspectives multiples et une luminance homogène que renforce une plastique murale délibérément lisse.

L’ensemble de l’édifice est voûté d’ogives quadripartites dans les bas-côtés et sexpartites dans le haut vaisseau de la nef. Ce dernier parti implique une alternance nuancée des supports, suggérée par une légère variation de leur diamètre. À l’image des cathédrales de Chartres ou de Laon, le vieux rythme binaire est ainsi sauvegardé à l’intérieur de la nef pour ménager les habitudes visuelles des siècles précédents.

L’ensemble de ces caractéristiques spatiales, plastiques et rythmiques exalte ainsi la volonté de reproduire l’espace et la fluidité des premières basiliques chrétiennes, tout en affirmant l’expression de la modernité gothique.

Le lustre du choeur : la Couronne de lumière. C’est une réalisation du XIXème siècle du sculpteur berrichon Jules Dumoutet et du grand orfèvre parisien Placide Poussielgue-Rusand. Ce lustre représente la Jérusalem Céleste.

Après avoir été restaurés par une société spécialisée, neuf des douze lustres de la cathédrale de Bourges ont été remis en place.

Leur accrochage, à l'aide d'échafaudages et d'une poulie, est une opération minutieuse qui peut prendre 1 h 30 pour chaque luminaire.

Les trois derniers lustres ne seront pas réinstallés tout de suite. Ils devront attendre qu'une future tranche de travaux de restauration des toitures, sur les bas côtés nord, soit achevée.

La cathédrale de Bourges surprend tant par son absence de transept que par son double bas-côté, qui se prolonge autour du chœur par un double déambulatoire. Cette particularité offre une perspective longitudinale continue que la coupure traditionnelle d'un transept rompt ailleurs. La coupe transversale offre un profil pyramidal, les nefs étant hautes respectivement de 9 mètres, 21,30 mètres et 37,50 mètres depuis les bas-côtés extérieurs jusqu'à la nef centrale.

Cette disposition originale découvre un volume intérieur unifié, dépourvu de l'axialité appuyée qui caractérise la plupart des monuments gothiques en France. La disposition des nefs, chacune étant pourvue de fenêtres dans sa partie supérieure, permet en effet d'apporter une lumière venant des côtés, et non pas seulement du sommet de la nef centrale ou du chœur.

L'effet produit est celui d'une très grande ampleur, alors que d'autres cathédrales gothiques mettent surtout l'accent sur la hauteur et sur l'axe menant vers le chœur.

Visité en 2021.


Pl. Etienne Dolet, 18000 Bourges

Accès libre


Sources:

 
 
 

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