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Eglise Saint-Martin de Cournon-d'Auvergne

Les premières concentrations villageoises de Cournon dateraient des Xème et XIème siècles, grande période d’insécurité (chute du pouvoir royal, rivalités entre seigneurs), autour de l’abbaye Saint-Hilaire et Saint-Martin.

L'église Saint Martin de Cournon est apparentée aux églises de style roman auvergnat. Elle présente donc un certain nombre de caractères spécifiques de cette école auvergnate. Elle a été édifiée entre les XIème et XIIème siècles, à l’emplacement d’un ancien monastère mérovingien puis d’une église carolingienne de l’abbaye Saint-Martin (sous le patronage de Saint-Hilaire).

Eglise du XIe siècle, de pur style auvergnat, dont le plan primitif se composait d'une abside semi-circulaire entourée d'un déambulatoire sans chapelles ; d'une nef à bas-côtés dont la longueur pouvait être celle, actuelle, de cinq travées, y compris celle du narthex ; d'un transept sans bas-côtés ; d'un clocher central élevé sur la croisée.

Le narthex devait être surmonté d'une tribune et de deux clochers à l'extrémité occidentale. Les bas-côtés étaient surmontés d'un triforium en demi berceau. A cette galerie répondait, extérieurement, une rangée d'arcatures au-dessus d'arcs longitudinaux reliant les contreforts.

L’édifice roman supposé comprend un déambulatoire, deux chapelles rayonnantes et une travée à l’ouest qui fut reconstruites au XIXe s. L’aménagement au XVe s. ou XVIe s. d’une chapelle dans la 4e travée du collatéral sud est la seule transformation repérable de l’édifice avant les effondrements du XVIIIe s.

- la ruine du clocher s’amorce vers 1740 ; il s’effondre en 1742 et va entraîner des dégâts importants sur le déambulatoire. La stabilisation du chevet est obtenue par la construction de murs entre les colonnes de ce dernier et la mise en place de contreforts. La disparition de la dernière travée ouest de la nef et des collatéraux n’est pas datée, mais la présence d’une habitation, qui en occupe partiellement l’emplacement sur le cadastre de 1816, laisse penser que cet effondrement pourrait avoir eu lieu également au XVIIIe s. Curieusement, l’architecte Imbert, qui sera le maître d’oeuvre de la restauration de l’église au XIXe s., voit dans ces parties manquantes l’expression d’un édifice inachevé.

- la restauration de l’église vers 1870, se propose globalement de « terminer » l’édifice roman selon l’architecte Imbert. Les extensions sud et nord sont cependant conservées. Une sacristie est construite au nord du nouveau déambulatoire.

- enfin, au milieu du XXe s., l’extension nord est arasée jusqu’au niveau du sol extérieur et l’on bouche les arcs qui assuraient sa communication avec le collatéral nord, rétablissant ainsi un aspect roman à la face nord. La partie subsistante de cette extension est alors transformée en sacristie et en chaufferie.

Le suivi des travaux de restauration intérieure de l’église, ainsi que les recherches documentaires permettent de retracer dans leurs grandes lignes les transformations subies par l’édifice. Ces transformations s’avèrent très nombreuses et rendent compte de la « vie » mouvementée de l’édifice. La connaissance de ces événements doit être considérée comme une richesse pour le monument. Elle s’oppose et humanise un édifice que l’on pourrait juger parfois figé dans le choix qui fut fait au XIXe s. de restituer l’église dans son aspect roman supposé.

A l'intérieur, cent dix chapiteaux sculptés de décors végétaux ou historiés. Le programme de restauration de 2003 a permis de mettre en lumière, entre autres, des peintures murales du XIVème siècle et des putti (angelots) peints des XVII et XVIIIe siècles.

L’Eglise Saint-Martin est classée Monument Historique depuis 1912.

Visité en 2021.


Rue de l'Église, 63800 Cournon-d'Auvergne

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