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De nouvelles gravures rupestres de style inhabituel récemment découvertes...

Ces gravures m'ont donné beaucoup de mal à les trouver... J'ai passé quelques week-end à les chercher et enfin, elles se sont laissées voir: Magnifique!

Les chaos gréseux du massif de Fontainebleau sont connus depuis longtemps pour receler des gravures rupestres . À partir de 1975, date de la création du GERSAR (Groupe d’études, de recherches et de sauvegarde de l’art rupestre), les découvertes se sont multipliées grâce à des prospections régulières.

Une vaste campagne de révision de l’inventaire des abris gravés de la forêt de Fontainebleau a conduit, grâce à une nouvelle approche de la prospection, à une vague de découvertes inattendues, correspondant à un style de gravures spécifiques ayant jusqu’alors échappé à l’attention des chercheurs. Les premiers panneaux gravés ont été découverts au cours du second semestre de l’année 2014 par des prospections conduites principalement par Pierre Bouillot, Philippe Boyer, Patrick Kluska et Richard Lebon. Plus de 150 roches gravées (R. Lebon, communication personnelle) relevant de ce style particulier, réparties sur une vingtaine de kilomètres carrés, ont jusqu’à présent été identifiées en forêt domaniale de Fontainebleau. Cet ensemble montre une grande richesse de signes, mais aussi une profonde originalité ; on peut dire qu’il est sans équivalent connu à ce jour. Une datation des gravures de la fin de l’âge du bronze a été proposée en s’appuyant sur des similitudes avec des éléments datés. La présence de cervidés, de serpentiformes, des signes à caractère solaire et astral, etc., ne pourront qu’inspirer les mythologues pour tenter d’interpréter ces messages vieux de peut-être 3 000 ans.

Parfois, de simples traces...

Le style se caractérise par des gravures plus fines que la plupart des pétroglyphes habituellement observés dans le massif de Fontainebleau. Les gravures forment des compositions souvent très denses, soigneusement réalisées, au sein desquelles se retrouvent fréquemment les mêmes tracés : signes géométriques variés, représentations humaines et animales, créatures fantastiques traitées, comme les figures précédentes, dans un style très schématique.

Les éléments gravés, en fonction de la taille du panneau, peuvent être plus ou moins nombreux, mais ils apparaissent dans tous les cas très proches, sinon au contact, les uns des autres. Il s’agit d’un ensemble dont l’homogénéité apparaît de façon évidente. Contrairement à de nombreux panneaux gravés observables sous les abris rocheux du massif de Fontainebleau, ces dernières ne présentent pas de surcharges ou de divergences stylistiques témoignant de la présence de tracés effectués à différentes époques.


Panneaux gravés



Les multiples signes tracés dans le grès de Fontainebleau et caractérisant le nouveau style peuvent être considérés comme des représentations symboliques de constructions mythologiques adoptées ou élaborées (potentiellement à partir d’un fond de croyances plus ancien) par la population dans son ensemble ou quelques-uns de ses représentants. Ces symboles vraisemblablement liés à des mythes cosmogoniques pourraient, dans le cas de certaines compositions au moins, se rapporter à des récits dont la transmission orale auraitété accompagnéed’unreportsur la pierre de signes évocateurs apparaissant sous la forme d’une représentation codifiée.

En tout état de cause, ces gravures constituent un fonds documentaire de premier ordre, propice à un enrichissement des connaissances ayant trait au domaine de la spiritualité dans les sociétés protohistoriques en Europe occidentale. Les liens typologiques, certes partiels, qu’il est possible d’entrevoir avec des éléments gravés ou des objets d’autres régions, même non contemporains, témoignent sans doute d’une conception du monde assez voisine, si ce n’est d’une certaine communauté de croyances, au sein de populations parfois relativement éloignées sur le plan géographique mais ayant possédé des traits culturels communs.


Panneau gravé,

et détails.

D’après Richard LEBON, Daniel SIMONIN et Laurent VALOIS, « Un important corpus de gravures rupestres de style inhabituel récemment découvert dans le massif de Fontainebleau », Journée annuelle d’actualités 5 mars 2016, Bulletin APRAB, 2017, pp. 61-70

Visité en 2021.


Forêt de Fontainebleau

Accès libre


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