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De Limonum à Poitiers

La ville existait déjà à l'arrivée de Jules César, sous la forme d’un oppidum gaulois, nommé Limonum ou Lemonum, qui signifie probablement « l'ormeraie » sur gaulois limo- ou lemo-, orme (cf. vieil irlandais lem, orme ; les lemovices (Limoges, Limousin), Limeuil, Limours, etc).


La tête celtique de Poitiers. Cette sculpture gauloise en calcaire date probablement de la fin du IIIe siècle ou du IIe siècle avant notre ère. Elle devait appartenir à une statue représentant un grand personnage ou un héros mythique qui décorait l’entrée de la ville gauloise.

Limonum est le chef-lieu du peuple gaulois picton. La ville qui s'est construite sur un promontoire rocheux au point de jonction de deux cours d'eau, le Clain et la Boivre (point de rupture de charge du Clain, une rivière secondaire du bassin de la Vienne) , se développe à la conquête romaine, au Ier siècle avant notre ère. Chef-lieu d’un territoire qui englobait les départements actuels de la Vienne, des Deux-Sèvres et de la Vendée, la ville appartient au premier réseau urbain gaulois.


La Minerve de Poitiers ou Athéna de Poitiers est une sculpture du début de l'époque gallo-romaine (vers 100 av. J.-C.) qui représente la déesse Athéna (Minerve dans la mythologie romaine).

Les Pictons étant partagés entre le soutien à Jules César et celui à Vercingétorix, la ville eut à subir un siège en 51 av. J.-C. Le chef des Andes, Dumnacos, rassemblant ses guerriers et les Pictons anti-Romains, assiégèrent le chef du parti de César, le Picton Duratios. L’intervention des légats Caius Caninius et Caius Fabius obligea Dumnacos à lever le siège.


Amphithéâtre de forme elliptique construit au 2e siècle de notre ère. Y compris les gradins et les galeries, il mesurait 142 mètres de long sur 125 mètres de large. Seule subsiste la galerie voûtée qui servait d'accès au nord. Les arènes ont probablement été transformées en citadelle par les Wisigoths.

La ville fut réaménagée selon le modèle romain comme partout en Gaule, ici dès le Ier siècle de notre ère, et dotée d’arènes qui pouvaient accueillir de 20 000 à 30 000 personnes selon les estimations, de plusieurs thermes, de plusieurs aqueducs, dont un alimenté à la source de Fleury, et dont le parcours est encore suivi aujourd’hui par la conduite qui mène l’eau à Poitiers.


Le mur nord de l'église Notre-Dame-la-Grande montre les vestiges d'une élévation antique (ou pré-romane) composée de briques et de pierres, avec un début d'arc, intégré dans le bâti médiéval. Le quartier Notre-Dame était dense et proche des centre d'activités développés autour du forum.

Au Ier siècle de notre ère, elle se développe et devient un centre politique, relais de l’administration impériale.

Il est probable qu’au IIe siècle de notre ère, la ville fut la capitale de la province d’Aquitaine. D’une part l’on sait que Burdigala (Bordeaux) ne fut capitale qu’au IIIe siècle, d'autre part aucune inscription ne mentionne Saintes comme capitale au IIe siècle. L'aristocratie de la cité est alors riche et très bien intégrée à l'empire romain : Marcus Sedatius Severianus, originaire de Poitiers entra au sénat de Rome, puis devint consul en 1534.


Vestiges D'habitat antique dans le musée Sainte-Croix à Poitiers.

Vers la fin du IIIe siècle, une épaisse muraille qui contenait des éléments de temples, des pierres gravées, des vestiges de bâtiments antiques en réemploi, est construite autour de la ville, qui est réduite au sommet du promontoire. Avec 50 ha intra muros, contre par exemple 32 ha à Bordeaux, capitale de la province, le castrum (ville fortifiée) de Poitiers fait partie des plus importants dans la Gaule du Bas-Empire, cependant on est encore loin par ces dimensions de certaines enceintes du Haut-Empire comme celles d'Autun, de Nîmes ou de Toulouse.


Une épaisse muraille de six mètres d'épaisseur et dix de hauteur ceint la ville

Saint Hilaire évangélise la ville au IVe siècle. Les fondations du baptistère Saint-Jean datent de cette époque.


Vestiges de la domus sous le baptistère Saint-Jean.

Le baptistère conservé a été construit au Ve s., à l’emplacement d’une salle baptismale aménagée dans une domus située à l’est de la cathédrale primitive.

Le baptistère Saint-Jean

Au Ve siècle des troupes de fédérés Taïfales et Sarmates y furent cantonnées.

Visité en 2020.


Pour tout savoir, cliquez sur"QUAND POITIERS S'APPELAIT LIMONUM", dossier de l'INRAP.


Musée Sainte-Croix

3 Bis Rue Jean-Jaurès, 86000 Poitiers

Accès payant


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